Peut-on dire d'un acte qu'il est inhumain? Autres notions abordées: la liberté. Les passions.Autrui. L'existence. La société. Le pouvoir. Avant...
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Peut-on dire d'un acte qu'il est inhumain?
Autres notions abordées: la liberté.
Les passions.Autrui.
L'existence.
La société.
Le pouvoir.
Avant de commencer
Analyse du sujet
Voici un sujet intéressant, car il porte sur une interrogation fré
quente en notre temps.
Quand la figure de l'homme, pétrie de ra
tionalité et de juste mesure, se trouve mise en question, quand
quelque chose d'odieux ou d'innommable se manifeste, excédant
les limites de notre condition, alors nous parlons d'inhumanité,
voire de barbarie.
Une dimension polymorphe, terrible nous sub
merge.
Qu'est-ce que l'inhumain ? Qu'est-ce que l'inhumanité ?
Font-ils partie de notre condition ? Peut-on légitimement conser
ver ces notions? L'élève de terminale dirigera ici son attention sur
cet inhumain, ce caractère de « monstruosité », qui fascine fré
quemment nos cultures.
l'« inhumain» appartient-il au champ de
l'histoire ou bien à celui de l'imagination ? Ne figurerait-il pas le
déploiement de l'imaginaire dans l'ordre humain?« Éclairs sulfu
reux, rnpides comme la pensée, brûlez mes cheveux blancs.» Ainsi
s'exprime le Roi Lear, de Shakespeare.
L'acte inhumain se situe
rait-il du côté des« éclairs sulfureux» du tragique théâtral, de l'ima
ginaire poétique ? Autant de questions que se posera l'élève de
terminale.
•Commencez par bien définir les termes de l'intitulé.
Vous notez
d'ailleurs qu'ils appartiennent au vocabulaire courant et ne sont
pas spécifiquement philosophiques.
-pouvoir: le verbe connote les idées de possibilité et de légitimité.
- dire de: ici, affirmer de.
- acte (du latin actum, de agere, faire}: action humaine considérée
dans son aspect objectif; toute activité synthétique de la personne,
toute disposition de moyens en vue de fins, etc.
- inhumain : qui manque d'humanité; qui n'a rien d'humain, qui
semble ne pas appartenir à la nature ou à la condition humaine,
conçue comme situation commune à tous les hommes.
(mourir,
travailler, etc.)
• Quel est le sens précis de l'intitulé du sujet? Est-il légitime d'af
firmer, à propos d'une manifestation ou activité synthétique de la
personne, qu'elle n'appartient pas à la nature humaine ou à la
condition de l'homme?
• Le privilège de l'humanité est-il inscrit en l'homme ? L'humanité
se retrouve-t-elle au fond de chaque individu ? Mais alors corn-
ment l'être humain pourrait-il être dépossédé de son humanité pro
fonde et universelle? L'inhumanité de l'homme ne s'inscrit-elle pas
au plus profond de son humanité, et, en particulier, au sein de l'ima
ginaire; gros de toutes les potentialités? N'est-elle pas aussi le re
flet de cette inhumanité radicale qu'est la mort, inscrite au plus
profond de la vie de l'homme? Tel est le problème soulevé par le
sujet.
Le problème, comme la question, nous apportent un gain de
pensée dans le champ imaginaire, historique, etc.
Que faire de ce
qu'il y a d'inhumain dans l'homme?
Il aurait été possible d'adopter une autre démarche.
Un des pro- ··
blèmes soulevés par le sujet aurait consisté à se demander com
ment on peut caractériser les limites de la condition humaine, afin
de déterminer ce qui n'en fait pas partie.
Il apparaît rapidement, à
l'analyse, que ces limites sont liées à la culture particulière consti
tutive de chaque société, et que l'acte inhumain est celui qui fran
chit ces limites : un acte inhumain se définit donc dans un milieu
social déterminé, il est jugé comme tel par rapport à des références
particulières définissant la condition humaine dans un groupe hu
main déterminé.
Les notions d'humain, de condition humaine et
par conséquent d'inhumain sont des notions fondamentalement
culturelles, elles n'appartiennent que très partiellement à la nature.
Le sentiment d'horreur connoté généralement par la notion d'in
humanité montre bien qu'il s'agit d'une idée essentiellement
culturelle etdonc rnlative.
Par exemple.: les sacrifices humains ri
tuels pratiqués dans certaines sociétés étaient considérés comme
faisant partie de l'humanité pour celles-ci, alors qu'ils paraissent
parfaitement inhumains dans les sociétés occidentales.
Un plan
progressif, par approfondissement de la notion d'inhumain, per
mettrait de structurer le devoir.
Plan
Quel plan choisir? Nous opterons ici pour un plan progressif, avec
élaboration de la notion d'inhumain.
Voici ce plan :
Introduction
Problématique : l'inhumanité de l'homme ne s'inscrit-elle pas au
plus profond de son humanité?
Discussion
A) L'essence humaine
Tout acte se rapportant à l'essence de l'homme, on ne peut dire qu'il
est inhumain, du moins stricto sensu.
L'inhumanité réside dans
l'homme.
B) Existence et liberté
La liberté renvoyant à l'infini des possibles, on ne peut dire d'un
acte qu'il est inhumain.
C) L'imaginaire et le tragique théâtral
Dans ce champ seul, on pourrait dire peut-être d'un acte qu'il est
inhumain, car il implique alors une origine enracinée en Dionysos,
le dieu de l'art dramatique.
L'inhumain ou la sphère de l'imagi
naire.
Limites de cette conception, puisqu'ici encore l'inhumain
réside dans l'homme et se réduit à de l'humain.
Conclusion
L'inhumanité de l'homme s'inscrit au plus profond de son huma
nité.
En l'homme est l'inhumain, qui se révèle.donc humain, lié aux
possibles et à l'imaginaire.
Bibliographie
F.
NIETZSCHE, La Naissance de la trag(jdie, Le livre de poche.
J.-P.
SARTRE, L'existentialisme est un humanisme, Nagel.
R.
ANTELME, L'Espèce humaine, Tel-Gallimard.
Un livre qui s'attache
à l'ultime degré de l'inhumain (l'expérience des camps
de concentration).
1) Introduction
Est-il légitime d'affirmer, à propos d'une activité synthétique de la personne, d'une
disposition de moyens en vue de fins, que ce mouvement se situe en dehors de
i'essence humaine ou de la condition humaine, qu'il est, en quelque sorte, étran
ger à l'être représentant les qualités et les caractéristiques de notre espèce ? Tel
est le sens de cet intitulé, fort énigmatique.
En quelle acception peut-on dire que
nos actes sécrètent de l'étrange, de l'inhumain, du barbare, de l'étranger à nous
mêmes? Les exemples seront ici nombreux, pour nous permettre de mieux com
prendre le sujet.
Un acte inhumain, étranger à notre nature ? Songeons à la bar
barie du XX' siècle, aux camps de concentration.
Mais, ici encore, l'exemple nous
égare: après tout, les nazis furent des hommes, jugés dans des procès (Nurem
berg, etc.), qui les considérèrent comme hommes.
Quel que soit le type d'ap
proche, quelque chose ici nous gêne et nous égare.
Tentons alors de question
ner cet énigmatique sujet, car tout, dans l'homme, est humain, du moins en
apparence, y compris son caractère inhumain et monstrueux.
Lhumanité est-elle au fond de tout individu ? Mais alors comment pourrait
on être dépossédé de cette humanité quasi universelle? Peut-être bien la ques
tion retrouve-t-elle un sens dans le registre de l'imaginaire.
L:inhumain ne se
lie-t-il pas à l'imaginaire et ne s'inscrit-il pas au plus profond de l'humanité de
l'homme, au sein de sa terrible liberté ? Tel est le problème soulevé, dont l'en
jeu est manifeste, puisqu'un gain historique et pratique s'ensuivrn.
2) Discussion
A.
Tout acte se rapporte à l'essence ou à la condition de l'homme:
il n'est pas, de ce point de vue, inhumain
Peut-on dire d'un acte qu'il est inhumain? On parle, fréquemment, d'un crime
inhumain, en lui donnant le sens de barbare, inhumain signifiant, à un premier
niveau, « qui a la cruauté du barbare », qui est impitoyable et sauvage.
Ici, dire
d'un acte qu'il est....
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