Devoir de Philosophie

Peut-on être juste avec les autres sans les aimer? Autres notio�s abordées : autrui ; le droit. +++++++++++++++++++++++++ ANALYSE DU...

Extrait du document

« Peut-on être juste avec les autres sans les aimer? Autres notio�s abordées : autrui ; le droit. +++++++++++++++++++++++++ ANALYSE DU SUJET @ Pourquoi la question? Cette question se réfère à la fois à notre expérience person­ nelle du rapport à d'autres individus auxquels nous ne portons pas une affection particulière, et à un très ancien débat de la philosophie concernant la distinction entre la justice et la cha­ rité.

Si l'on s'en tient à la première référence, on pourrait for­ muler le problème en ces termes :je sais par expérience que je ne peux pas aimer tout le monde, ni aimer de la même façon tous ceux que j'aime.

Cela ne signifie pas que je veuille du mal à ceux qui me sont indifférents ou à ceux que j'aime moins.

La justice n'est-elle pas alors l'attitude appropriée à leur égard ? Mais cette vertu elle-même ne suppose-t-elle pas un minimum d'amour ou de bienveillance à l'égard des autres ? €& Dans quelle mesure la justice est-elle indépendante de l'amour ? - En quoi la demande de justice s'appuie-t-elle sur un système de droit ? Quel est son mérite ? On étudiera ici la différence entre la loi de la cité et la «loi du cœur ». - En quoi l'exigence d'impartialité implique-t-elle qu'on fasse abstraction des sentiments ? On analysera ici la distinction entre égalité et préférence. - Ne peut-on opposer le souci d'exactitude de la justice et la générosité de l'amour qui donne sans compter ? On se trouverait ici devant l'opposition entre un système rationnel et un sentiment passionnel. «w Dans quelle mesure la justice suppose-t-elle la bienveillance ? - On pourrait rappeler ici la distinction entre justice arithmétique (à chacun la même chose) et justice géométrique ou proportionnelle (à chacun ce qui lui revient): la seconde forme, qui semble plus proche de la justice véritable mais aussi plus difficile à mettre en œuvre, suppose que l'on cherche à savoir ce qui revient effectivement à chacun, et notamment que l'on soit prêt à reconnaître /es mérites d'autrui. - L'expression « aimer les autres» ne désigne-t-elle que l'amour, ne peut-elle se référer à une bienveillance qui transcenderait nos préférences subjectives? Être disposé à être juste, n'est-ce pas à tout le moins avoir renoncé à l'égoïsme pur et simple, à l'attitude qui consiste à chercher notre avantage en toute circonstance ? Un tel renoncement n'implique-t-il pas une disposition bienveillante envers autrui en général ? «w Construire le plan La question est à présent de savoir comment organiser les idées autrement que dans une opposition frontale oui / non.

li semble naturel de montrer en premier lieu que la définition courante de la justice est indépendante de la notion d'amour; il s'agira ensuite de montrer non pas qu'il est impossible d'être juste sans aimer les autres, mais que l'idée d'amour ou de bienveillance est au travail dans l'exigence qui habite la justice comme vertu. Au cours de ces deux parties, la notion de justice se précise, et !!!SR~0~rt1o&1if.:sd1ü,G1,,!IJ.111aB1Uto:!,Q~iv"'pa~Y!:=--------------....;..---Philosophie - Ser,e ES 211 l'expression «aimer /es autres» s'affine.

On pourra donc terminer en montrant que la pratique de la justice est une des façons pour nous de mieux comprendre cette expression.

Ainsi la question n'est plus tant de savoir s'il est possible d'être juste sans aimer /es autres, mais de se demander si être juste n'est pas une des meilleures entrées dans la compréhension de cette idée difficile qu'est la bienveillance envers autrui. Introduction Nos relations avec les autres hommes sont marquées par différents liens d'affection ou d'amitié, différents niveaux de proximité.

Nous nous sentons particulièrement engagés à l'égard de ceux que nous aimons le plus.

Mais nous savons aussi qu'une exigence universelle nous est adressée : celle de la justice.

Je n'ai pas le droit de prendre la part d'autrni sous prétexte que je n'ai aucune affection pour lui.

Mais d'où vient une telle exigence ? S'il ne s'agit pas seulement de la contrainte extérieure d'une loi qui me retient de faire du tort à ceux que je n'aime pas, la justice n'implique-t-elle pas une bienveillance fondamentale ? Peut-on être juste avec les autres sans les aimer? Nous verrons dans un premier temps que l'exigence de justice doit être formulée indépendamment de la question de l'amour ou de l'affection; nous nous demanderons ensuite dans quelle mesure la justice en tant que disposition, vertu, implique une reconnaissance bienveillante d'autrui ; et enfin dans quelle mesure la pratique de la justice peut être une pédagogie de l'amour. I.

La justice est le fruit de la limitation de notre sympathie ~ Nous ne pouvons pas aimer tout le monde Hume évoque la justice à travers ses deux sources : d'une part, nous ne vivons pas dans une situation de surabondance généralisée, la plupart des biens ne sont pas disponibles pour tous, d'où la nécessité de partager et d'élaborer des critères de distribution ; d'autre part, notre capacité d'affection 212 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - pour autrui est limitée.

Nous ne pouvons pas aimer tout le monde et nous n'aimons pas de la même façon tous ceux que nous aimons. C'est pourquoi les lois nous prescrivent une conduite extérieure indépendante de nos sentiments Or il est clair que la situation deviendrait rapidement intenable si nous pensions avoir le droit de faire du tort à toute personne que nous n'aimons pas, même s'il s'agit d'une simple indifférence sans hostilité.

Rousseau montre que le contrat social implique un respect inconditionné de la personne et des biens d'autrui; Kant rappelle que l'on ne peut ordonner à quelqu'un d'aimer les autres, et que le droit impose à tous la même conduite en faisant abstraction des sentiments de chacun. C'est ainsi que l'on peut accéder à l'impartialité qui implique l'objectivité La justice implique en effet l'impartialité et donc une certaine objectivité dans les jugements.

L'amour,.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓