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Peut-on être objectif? I. Pour termin er, je voudrais dire quelques mots d'un sujet classique : l es relations entre...

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« Peut-on être objectif? I.

Pour termin er, je voudrais dire quelques mots d'un sujet classique : l es relations entre la sci enc e et la politique, entr e les jugements de fait et les jugements d e valeurs, entre l'Université où les bruits du dehors sont censés ne pas parvenir, et le reste de la société. Sur le plan scientifique, c e qui me paraît essentiel c'est l'effort pour comprendre ou, si l'on a des passions, l'effort pour les sublimer.

[...] La volonté de comprendre n'implique pas le refus de juger.

Au bout du compte il est impossible d'interpréter.

les phénomènes artistiques ou même politiques sans porter sur e ux des jugements.

Si, par exemple, on étudie les Aztèques, ce serait faire preuve d'un purisme inutile de se refuser à dire que telles de leurs mœurs sont cruelles.

De mêm e, il n'y a aucune raison d e s'abstenir de porter des jug em ents sur nombre d e phénomènes cont emporains.

Le chômage des sociétés capitalistes est cruel.

Les camps d e concentration sont des institutions cruelles.

Ce qui est essentiel, c'est de comprendre que la science ne peut jamais indiquer quelles doivent être l es décisions politiques, parce que chacune comporte un coût.

A partir du moment où l'on se demande s'il convient de sacrifier celui-ci ou celui-là, ou encore tant de personnes à tant d'autres personnes, on sort de la science. C'est en ce sens que Max Weber 1 avair raison de dire qu'il y a une diffé­ rence de nature entre des décisions politiques qui comportent un engage­ ment au-delà de la science, et la science elle-même.

[...] II.

Le vrai danger c'est que les sociologues sont toujours partiels, ils étudient une partie de la réalité en prétendant étudier le tout.

Ils ont tendance à remarquer surtout les beaux côtés des sociétés qu'.ils préfèrent et les côtés sombres des sociétés auxquelles ne vont pas leurs sympathies.

Le sociologue devient politique, même sans le vouloir, non pas en exprimant de temp;; en temps un jugemènt de valeur - après tout vous êtes libres d'en faire autant - mais en se laissant aller au péché majeur du politicien, et hélas aussi du savant, qui est de ne voir que ce que l'on a envie de voir. Il est facile de jurer ses grands dieux que l'on ne fera ni politique, ni propagande.

Le professeur n'est pas un être désincarné.

Il a beau dire qu'il a certaine activité au-dehors, dont vous ignor�z tout, et une certaine activité ici qui vous regarde seule, ces deux activités coexistent plus ou moins imparfaitement, dans la même personne.

Ce serait à la fois insincérité et prétention d'affirmer qu'il n'y a pas de communications entre ces acti­ vités. Comment conclure? Le vrai danger, c'est la partialité non reconnue. J'aurais tendance à croire, mais peut-être je plaide pour moi-même, que plus l'équation personnelle du professeur est connue, moins le danger de partialité est grand. Il est une deuxième réponse : le dialogue.

Il n'y a.... »

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