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Peut-on faire le bonheur des autres malgré eux? Autres notions abordées : autrui. La liberté. Le pouvoir. L'État. La justice....

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« Peut-on faire le bonheur des autres malgré eux? Autres notions abordées : autrui.

La liberté.

Le pouvoir.

L'État. La justice.

Le droit.

La violence Avant de commencer Analyse du sujet Un sujet fort intéressant, pour diverses raisons: d'abord parce qu'il donne à voir un des plus profonds problèmes politiques du XX' siècle, avec son rêve et son utopie du bonheur social pour tous, fût-ce par la contrainte.

Ensuite, parce que la proche actualité com­ plexe à laquelle renvoie l'intitulé relève d'une analyse multidi­ mensionnelle. Comment traiter le sujet? Si l'analyse de concepts est nécessaire et légitime, toutefois la lecture immédiate du sujet peut évoquer, à juste titre, des exemples historiques et politiques multiples: pen­ sons au Cambodge et à l'expérience de Pol Pot.

Ici l'histoire ré­ cente, bien que longtemps controversée, est désormais relativement claire.

Les années de la période « khmèr rouge » furent l'époque du bonheur des autres malgré eux.

De quoi s'agit-il? De faire·ac­ céder à l'état de satisfaction complète des tendances humaines les autres, à savoir les consciences irréductibles à notre moi.

Puisque tout est mauvais dans le système, il faut faire table rase de ce qui fut et rendre l'autre heureux malgré lui.

Nous reprendrons cet exemple, hélas typique, de notre xx' siècle lors du développement. Mais, à l'évidence, vous pouvez ici vous inspirer de l'histqire quasi immédiate. • Élucidez le sens des mots: - Peut-on : est-il légitime? Est-il possible? N'éliminez aucun sens de manière a priori.

Cette «expulsion» res­ treindrait trop le sens du sujet. - faire: ici, créer, réaliser, édifier, construire. - bonheur : il désigne un état de plénitude et de satisfaction, différent du plaisir et de la joie.

Ici, on peut partir de cette signifi­ cation élémentaire, même si, par la suite, on parvient à une défi­ nition beaucoup plus complexe et élaborée .(activité dynamique de l'âme, etc.) -autre: signifie, originellement, le différent, ce qui m'est étranger, ce qui n'est pas le même que moi.

Mais ce terme en est venu à dé­ signer un autre d'une espèce particulière, le moi qui n 'est pas moi. On notera que le terme est utilisé au pluriel («des autres»): il s'agit d'obtenir un bonheur collectif applicable à tous, bonheur dont je serais la source. - malgré : ici, en dépit de, contrairement à, par l'usage de la vio­ lence physique ou spirituelle, etc. - malgré eux: cette expression sous-entend clairement que le mo­ dèle de bonheur du« on» n'est pas spontanément reconnu par les autres, qu'il n'est pas universel.

Cependant, « on » le considère comme supérieur à tout autre. •Vous parvenez à un premier sens du sujet, sens résultant d'une lecture attentive de l'intitulé: l'élaboration de ce« sens du sujet» est indispensable si vous ne voulez pas vous égarer dans les ma­ récages du hors sujet. Est-il possible et légitime de faire parvenir à un état de satisfaction durable tous ces« moi qui ne sont pas moi», ces consciences qui me sont étrangères, et ce contre leur volonté, par la violence phy­ sique ou morale? On notera le caractère paradoxal de la question posée, puisque c'est par la contrainte que l'on veut amener les autres à être satisfaits. •Cet intitulé nous engage dans tout un questionnement: le bon­ heur est-il une affaire privée ou publique ? relevant de la volonté du sujet ou de celle du législateur ? Désigne-t-il une activité de l'âme, libre, dynamique et rationnelle, ou bien un état de passivité irréductible pouvant être produit et fabriqué en quelque sorte? En définitive, le bonheur est-il affaire de politique? Tel semble être le problème, qui se circonscrit de la manière suivante: la violence est­ elle le moyen parfois nécessaire d'une politique rationnelle ? Pourquoi choisir ce problème ? Il est central et gros d'enjeux.

Il a le mérite de nous relier à une thématique centrale de la pensée depuis le xv111• siècle. • Quel est l'enjeu? Le dèstin politique et social de l'espèce humaine, le devenir de la politique et des stratégies inhérentes à cette der­ nière.

En définitive, le gain de pensée sera ici théorique aussi bien que pratique. Plan Quel plan choisir? Nous avons ici le choix entre un plan progressif, partant d'une réponse affirmative et aboutissant à une construc­ tion rationnelle et un plan dialectique, par thèse, antithèse et syn­ thèse.

Nous opterons ici pour le plan dialectique, malgré ses diffi­ cultés. Introduction Problématique: le bonheur est-il affaire de politique? La violence, moyen parfois nécessaire d'une politique rationnelle ? Discussion A) Il est possible et légitime de faire le bonheur des autres malgré eux(thèse) Le bonheur d'autrui par la violence exercée sur lui. Transition : ne s'agit-il pas d'un faux bonheur, mortifère et des­ tructeur? B) Il n'est ni possible ni légitime de faire le bonheur des autres malgré eux, contre leur volonté (antithèse) Le bonheur est un état de l'âme libre et donc irréductible à un produit de la violence. Transition : peut-on toutefois mettre entre parenthèses les condi­ tions pratiques et concrètes du bonheur? C) Il est possible et légitime de contribuer au bonheur des autres avec eux, en exerçant sur eux le minimum de violence Remarque : c'est l'examen de la sphère éducative qui justifie cet appel à une violence minimale. Conclusion On ne peut faire le bonheur des autres malgré eux. !!12l!imlmctmlm.21&!52sroJf2m,1 Bibliographie ARON, Histoire et dialectique de la violence, Gallimard. La Vertu de force, PUF. GUSDORF, 1) Introduction Est-il possible et légitime, du domaine du réalisable et de celui du droit, de faire parvenir à un état de satisfaction durable - où les tendances humaines s'actua­ lisent pleinement - les autres, à savoir ces « moi qui ne sont pas moi >\, ces consciences qui sont étrangères à la mienne et, en même temps, si proches de moi, et ce en faisant appel à un processus s'effectuant malgré eux, c'est-à-dire à l'intérieur d'une certaine violence ? On notera, dès l'abord, le sens profondément engagé de la question, grosse de perspectives et thématiques contemporaines, au sein des réalités opaques du XX" siècle, l'histoire étant« un cauchemar dont j'essaie de me réveiller » Garnes Joyce). Le bonheur, affaire privée ou publique ? Phénomène relevant d'une stratégie politique ou d'une rationalité individuelle ? Le bonheur est-il affaire de poli­ tique ? La violence est-elle le moyen nécessaire d'une politique rationnelle ? Tel est, en définitive, le problème. L'enjeu, ce que l'intitulé nous fait gagner ou perdre, est manifeste : ce sont nos conduites politiques et sociales qui doivent se trouver ici éclairées.

Le gain spéculatif et pratique est lié à l'intérêt philosophique de la question.

Agir par contrainte et violence, ou bien par rationalité transparente ? 2.) Discussion A.

Il est possible et légitime de faire le bonheur des autres malgré eux (thèse) L'idée qu'il serait à la fois possible et légitime de faire le bonheur des autres mal­ gré eux, contre eux et en violant leur liberté s'enracine dans une thématique si ancienne qu'il semble difficile de ne pas commencer par répondre affirmative­ ment à la question posée.

Oui, faisons le bonheur des autres malgré eux. Pourquoi ce projet est-il légitime ? Après tout, les hommes sont aveuglés gé­ néralement par leurs passions ou leurs désirs sensibles.

Ils sont, bien souvent, en proie à des désirs déréglés: l'âme n'est-elle pas dominée par des désirs vio­ lents ? Une partie de notre âme n'est-elle pas aveugle, sauvage et irréfléchie ? Dès lors, comment le bonheur serait-il accessible à l'âme humaine ? Bonheur signifie réconciliation, unité,.... »

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