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Peut-on se mentir à soi-même ? ANALYSE DU SUJET � Situer la problématique Cette question de la possibilité d'un mensonge...

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« Peut-on se mentir à soi-même ? ANALYSE DU SUJET � Situer la problématique Cette question de la possibilité d'un mensonge à l'égard de soi­ même peut recevoir deux réponses opposées selon que l'on pense à ce qu'�st la conscience humaine ou que l'on se réfère à l'expérience courante : on dit souvent d'une personne qu'elle se ment à elle-même, qu'elle refuse de voir la réalité en face, etc.

Mais comment puis-je à la fois m'adresser un mensonge et y croire ? Il faudra bien entendu éviter de réduire la question aux cas aigus de dédoublement de la personnalité. @ Prédser les enjeux du mensonge Pour bien comprendre la question, il faudra se demander ce qui distingue le mensonge de l'erreur üe dis involontairement une chose fausse) et de la plaisanterie Oe dis une chose fausse en la signalant comme telle).

Il y a donc dans le mensonge un contenu faux et une intention de tromper.

Comment ces aspects peuvent-ils s'appliquer au mensonge à soi-même ? � La fonction du mensonge Si le mensong� à soi-même est une possibilité effective de la conscience humaine, c'est sans doute qu'il répond à un besoin, remplit une fonction.

Làquelle ? Se mentir à soi-même, c'est pla­ cer un écran entre soi et la réalité.

Pourquoi ? Quelles sont les situations où nous sommes tentés de fuir la vérité ? � Utiliser des références Outre l'analyse de la notion elle-même, on pourra ici utiliser au moins trois références : - Freud et la tension entre principe de plaisir et principe de réalité, qui est une des clefs de l'interprétation des rituels névrotiques; - Bergson et la notion de « fabulation utile», développée dans Les Deux sources de la morale et de la religion pour évoquer la fonction rassurante des mythes et rites des religions primitives; - Sartre et la notion de« mauvaise foi» développée dans L'Être et le Néant pour évoquer le difficile face à face avec la nature réelle de notre liberté et la tâche de l'existence comme création de soi. G) c .

, Introduction Face à des situations difficiles à supporter ou à des responsabilités lourdes à assumer, nous sommes souvent tentés de pratiquer une sorte de « méthode coué » en essayant de nous persuader que la réalité est autre que ce qu'elle est effectivement.

On peut alors nous reprocher de nous mentir à nous-mêmes. Mais cette expression n'est-elle pas qu'une simple façon de parler ? Estil véritablement possible de se mentir à soi-même ? N'y a-t-il pas là une véritable contradiction avec la nature de la conscience humaine ? Nous examinerons tout d'abord les principaux aspects de cette apparente contradiction ; nous pourrons alors voir pourquoi le mensonge à soi-même peut malgré tout constituer une expérience bien réelle de la conscience ; nous nous demanderons enfin quelle peut être la véritable portée de cette expérience et dans quelle mesure elle peut être «sérieuse». I.

Une contradiction ? Si l'on part du point de vue du jugement sain et spontané, l'idée de mensonge à soi-même apparaîtra nécessairement comme une contradiction pour au moins deux raisons principales.

Mais rappelons tout d'abord les caractéristiques principales du mensonge en général. ...,.,-,--=-=------------------- 127 PhUosophie!- Serie ES 1!5.'!!11!Ï1!,11ilt,.&Qaaw ...·2!:'la!"il... La nature du mensonge Mentir, c'est dire à autrui une chose qu'on sait fausse dans le but de le tromper.

Le mensonge par omission consiste, toujours dans le but de tromper autrui, à ne pas divulguer une information que l'on possède et que l'on sait utile ou susceptible de contribuer à la révélation de la vérité. Comment puis-je alors me mentir à moi-même, moi qui n'ai pas intérêt à me tromper et qui sais ce que je dis et ce que je pense ? Je n'ai pas intérêt à me mentir Il faut en effet bien souligner le caractère de tromperie qui caractérise l'esprit de mensonge : pourquoi voudrais-je me nuire ? Toutefois, si l'on étudie de plus près les circonstances dans lesquelles nous sommes tentés de mentir, nous remarquons que si nous voulons tromper autrui, ce n'est pas toujours pour lui nuire ; c'est souvent plutôt pour nous protéger, par exemple pour sauvegarder notre image, notre réputation.

Puis-je avoir besoin de me protéger de moi-même? De préserver mon image à mes propres yeux? Cela devient plus plausible. iW Je ne peux pas me mentir à moi-même Et pourtant le mensonge implique l'ignorance d'autrui.

Puis-je ainsi adopter un comportement rusé à l'égard de moi-même alors que je sais, au moment même où je l'envisage, que j'agis ainsi? Puis-je ainsi effectuer un dédoublement entre moi qui trompe et moi qui suis trompé? Sans aller jusqu'à supposer systématiquement un cas de schizophrénie, c'est en fait la complexité de la vie consciente qui nous apparaît ici. II.

Une fiction utile ? Le fait de souligner le caractère contradictoire du mensonge à soi-même ne résout pas la question : il montre simplement que la conscience peut se placer dans une situation d'auto-contradiction.

Reste à déterminer la fonction de cette situation paradoxale. Plaisir et réalité Les conduites de mensonge à soi-même, dans leur apparente.... »

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