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PHILOSOPHIE ET PHILOSOPHES INDIENS On peut philosopher, au sens d'étudier la Révéla­ tion, de raisonner sur celle-ci, de la méditer,...

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« PHILOSOPHIE ET PHILOSOPHES INDIENS On peut philosopher, au sens d'étudier la Révéla­ tion, de raisonner sur celle-ci, de la méditer, à tout « âge de la vie» mais surtout et d'abord au stade de l'étu­ diant, et ensuite au stade du renonçant.

Remarquons toutefois que, soit par piété dévotionnelle (bhakti), soit par ascèse purificatrice (yoga), on peut déjà en quelque sorte entrer en renoncement à n'importe quel âge de la vie.

L'élément décisif pour être un renonçant étant alors non le quatrième âge de vie, mais le renoncement lui-même : tout en étant dans le monde, on peut déjà, à tout âge, en tout état, commencer à ne plus en faire par­ tie, à s'en détacher, à commencer sa «libération», même si on ne pourra l'achever en cette existence. N'ont accès à cette philosophie de la connaissance et du renoncement que les deux-trois premiers rangs mais surtout le premier que les hommes, sauf exceptions rarissimes, et pour autant que de maître (gunt) 1 à dis­ ciple s' établisse une relation forte qui n'est pas que d'en­ seignement mais dè respect et de totale obéissance. Ces traits particuliers soulignés, il en va de la philo­ sophie et des philosophes indiens comme des autres. Tout quiconque réfléchit, raisonne, pense réellement par soi-même fait de la philosophie comme M.

Jourdain de la prose.

Simplement, avec bon sens, sans chichi. Quant à la philosophie comme activité rigoureuse 1.

Guru (maître; littéralement: lourd): dans l'optique de cette relation forte, les parents sont eux aussi considérés comme les pre­ miers gurus de leurs enfants, et non pas seulement ceux qui seront plus tard leur maître spirituel. de l'esprit raisonnant, elle est et a toujours été l'affaire soit de clercs (religieux, moines, prêtres, soumis à des règles et professant un credo), soit de lettrés (clercs indépendants, mais jamais totalement), soit de fortes individualités libres de toute appartenance. Mais alors qu'il pourrait bien y avoir de purs mathématiciens, de purs savants, géomètres, gram­ mairiens, il ne peut, semble+il, y avoir en Inde de purs philosophes étant donné le caractère existentiel du questionnement qui, dans ce pays plus que partout peut-être, implique préalablement et continûment une pratique du renoncement, un détachement du monde. Tout se passe comme s'il s'agit d'abord de renoncer, d'acquitter le prix d'un retrait du monde pour avoir droit à chercher le savoir. Il est clair que tout quiconque veut philosopher ne le peut qu'à partir d'un univers anthropologique et idéologique, situé dans le temps et l'espace, et qu'au départ de croyances et/ou d'évidences données qu'il s'efforce de rendre intelligibles à .tout être pensant doué de raison (et d'abord donc à soi-même). Quoique le but poursuivi soit de rendre le « réel» quoi qu'on entende par ce terme - intelligible, et d'en appréhender donc la «vérité» - quoi qu'on entende par ce mot-, une discipline de vie en résulte. Vérité oblige! Autrement dit, s'il s'agit de raisonner juste (grâce à la logique formelle et argumentative), et de tenir compte des savoirs qu'accumulent progressivement les sciences, le but de l'acte dè philosopher est d'ac­ quérir la sagesse, de l'aimer en tout cas - ce que dit précisément le terme même de philosophie : amour de la sagesse.

Connaître la vérité (ou à défaut le vraisem­ blable) et agir moralement (du mieux que l'on peut) en connaissance de cause et de conscience, tels sont traditionnellement les buts premiers de la philosophie. A quoi peuvent s'adjoindre l'amour du beau, mais aussi le politique comme promotion raisonnable du bien commun (et donc des liens communs qui unissent les hommes) en vue de l'instauration raisonnable (et sans doute progressive) d'une paix universelle. Dans ces.... »

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