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Pierre Reverdy écrit dans son Bloc-notes « 39-40 » : « En lisant un roman, le lecteur ravi devient imaginairement...

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« Pierre Reverdy écrit dans son Bloc-notes « 39-40 » : « En lisant un roman, le lecteur ravi devient imaginairement un autre ou les autres.

Le poème l'émeut mais le laisse en lui-même et plus intensément lui-même.

» Qu'en pensez-vous ? Roman : identification au personnage => on partage ses aventures, on vit avec lui. Poésie : émotion + découverte de soi. I- L’écriture poétique La poésie est différente de la prose => brièveté, densité des mots… A- Un langage de l’émotion • La poésie : condensé d'écriture qui rassemble une grande quantité d'émotions (VS prose ou théâtre qui sont souvent de longs développements). Ex : « il a deux trous rouges dans la poitrine » => Rimbaud avec son poème « Le Dormeur du Val», dépeint en quelques lignes toute l'horreur de la guerre que l'on retrouve dans la littérature en prose dans de longs développements. • Cf.

le texte d’H.

Michaux => il crée de nouveaux mots « Il l'emparouille et l'endosque contre terre ;/ Il le rague et le roupéte jusqu'à son drâle ; / Il le pratéle et le libucque et lui baroufle les ouillais ». Travail des mots, travail de la langue.

Mots-valises, néologismes… Même si on ne connaît pas les mots, on comprend dans ce poème l’horreur de la guerre. B- Poésie de l’image • Remise en cause de la syntaxe traditionnelle : sonorités, musicalité, assonances, allitérations mais graphisme important (disposition dans la page, calligrammes).

Ex : Hugo «Les souffles de la nuit flottaient sur Galgal » allitérations en « l » qui fait entendre le souffle du vents. • Nouveau langage pour dire ce que seul le poète peut voir.

Cf.

la Lettre à Paul Demeny, Lettre dite du Voyant de Rimbaud + Cf.

le Sonnet des Voyelles. • Le poète crée parfois sa propre langue pour jouer plus librement avec elle.

Étrangeté des métaphores symbolistes, « déracinement du langages ». • Surréalistes : images insolites => nouvel univers.

« La terre est bleue comme une orange » Eluard / « Bergère, Ô Tour Eiffel/ Le troupeau des ponts bêle » Ex : Chez Eluard, la poésie est un condensé d’écriture.

Pas de ponctuation : successions de phrases nominales sans liens car elles s’adressent à la sensibilité, à l'émotion, plus qu'à la raison. C- La musicalité, l’essence de la poésie • Pour Verlaine, Baudelaire, Mallarmé, Valéry ou Claudel, la poésie est ce qui reste quand on a éliminé tout ce qu’on peut traduire en prose. => Les mots, débarrassés de leur fonction utilitaire, didactique ou ornementale, visent à créer une pure harmonie, voisine de la musique. • Le symbolisme a tenté d’atteindre avec les mots la pureté impalpable de la musique.

Ex : « Et je m’en vais / Au vent mauvais / Qui m’emporte / Deça, delà, / Pareil à la / Feuille morte » Verlaine. => peu importe le sens des mots, ce qui compte est que, comme les notes de musique, les mots soient l’écriture d’une partition mélodieuse. ∆) Poésie : ne vise pas à la compréhension par un langage appris mais à l’impression et à l’universalité.

Le poème touche le lecteur par son rythme, sa musicalité, etc. II- Le poète déchiffreur A- La fonction du poète • Pour certains poètes, la poésie permet de voir au-delà au réalisme. - Pour Hugo la mission de l’art est bien de « réveiller le peuple », c’est-à-dire de le sortir de la torpeur où le maintiennent le mensonge, la propagande, la peur, la lâcheté, la compromission, la facilité, l’art officiel.

La poésie doit éduquer, éveiller les consciences.

Le poète, qui voit plus loin que la simple réalité, qui comprend mieux, est, d’après Hugo, le guide et le porte-parole des opprimés. => Le poète comme le guide et le porte-parole des opprimés. ∆) La poésie peut (et pour certains poètes, elle doit) donc jouer un rôle politique, social et moral.

La poésie peut susciter l’engagement du lecteur si elle parvient à le toucher. B- Le poète et la poésie • Jean Cocteau définit ainsi le rôle de la poésie => « Elle dévoile dans toute la force du terme.

Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistrent machinalement ». • Pour Baudelaire, le poète est l’intermédiaire entre le monde des hommes et l’au-delà => le monde est comme le reflet de la vérité, que l’homme ordinaire ne peut percevoir, car comme le disait Platon, il tourne le dos à l’entrée de la caverne.

De fait, seul le poète peut accéder à la vérité et la transmettre aux hommes (« J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans »).

Finalement, si on en croit Baudelaire, tout en s’éloignant de la réalité par sa forme et son expression, la poésie, via le poète, nous dit beaucoup de la réalité. C- La poésie fait sortir la réalité profonde de l’être • Le poète « voyant » Cf.

Poésie symboliste. • « Les Correspondances.... »

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