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Poétique du symbolisme Le discours tenu par les adeptes du symbolisme cumule des exi­ gences philosophiques et des exigences poétiques....

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« Poétique du symbolisme Le discours tenu par les adeptes du symbolisme cumule des exi­ gences philosophiques et des exigences poétiques.

Il s'appuie sur la force du symbole, forme nouvelle de création qui permet de suggé­ rer par l'idéalisation et la métaphorisation. LES EXIGENCES PHILOSOPHIQUES Le symbolisme est d'abord une doctrine idéaliste en réaction contre le naturalisme et le matérialisme ambiants.

La Tentation de saint Antoine de Flaubert ou À rebours de Huysmans montrent le retour d'une vocation spiritualiste de la littérature.

La littérature, dans la continuité du Parnasse, revendique son autonomie loin des lois du marché, loin également de la science ou de la morale.

Elle se veut un culte exclusif du beau, ce qui l'amène fatalement à un élitisme sen­ sible dans l'hermétisme de certains poètes. LES EXIGENCES POÉTIQUES La rupture se manifeste par la création d'une nouvelle métrique. Les poètes entendent emprunter à la musique des rythmes moins rigides que ceux de l'alexandrin.

Verlaine, précurseur absolu, avait utilisé dans son œuvre des rythmes divers : « De la musique avant toute chose/Et pour cela préfère l'impair,/ Plus vague et plus soluble dans l'air,/Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

» Les symbolistes, dans sa mouvance, se disputent la paternité du vers libre, non mesuré.

Mais c'est à Rimbaud, symboliste sans titre, que l'on doit l'apparition du vers libre avec « Marine » et « Mouvement ». Les chars d'argent et de cuivre Les proues d'acier et d'argent Battent l'écume, Soulèvent les souches des ronces. Les courants de la lande, Et les ornières immenses du reflux Filent circulairement vers l'est, Vers les piliers de la forêt, Vers les fùts de la jetée, Dont l'angle est heurté par des tourbillons de lumière. Arthur RIMBAUD, « Marine » dans Illuminations. Chaque vers possède son mètre propre.

Souple et variable, le vers épouse la pensée du poète sans se couler dans un moule rigide. ILe symbole Le rêve de l'unité retrouvée La sensation et l'idée ne sont plus séparées ; elles coexistent dans le symbole qui réalise le rêve de l'unité retrouvée.

Chez les symbolistes, le plus souvent, le symbole figure in absentia, c'est-à-dire que le symbolisé n'apparaît pas et le lecteur doit décrypter le texte.

La poésie symbolique peut ainsi apparaître comme hermétique.

Mais elle est aussi une façon de privilégier l'intuition et le rêve.

La poésie est alors pleinement suggestion. J'adore l'indécis, les sons, les couleurs frêles, Tout ce qui tremble, ondule, et frissonne, et chatoie : Les cheveux et les yeux, l'eau, la feuille, la soie Et la spiritualité des formes grêles. Albert SAMAIN,« Dilection» dans Au jardin de l'iefante, 1893. La métaphore est souvent le véhicule.... »

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