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Poétique Le mot grec « poiesis " avait un sens plus large que poésie " pour nous. If désignait la...

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« Poétique Le mot grec « poiesis " avait un sens plus large que poésie " pour nous.

If désignait la création artistique en général, envisagée comme une imitation de la réalité sensible.

Le verbe « poiein ", en effet, voulait dire «faire"· Le poète était donc celui qui « faisait" et son poème était la chose faite, avec une connotation d'excellence. Les anciens se sont rendu compte très tôt que l'on ne pouvait pas obtenir un bon résultat en faisant n'importe quoi.

Ils ont donc dégagé, de leur expérience poétique, des techniques et des règles.

Ainsi, une poétique est-elle, dans un sens général un système poétique: d'un écrivain, d'une époque, d'un pays, d'une civilisation (la poétique gréco-latine, par exemple).

Dans un sens plus restreint, une poétique est un traité de l'art de la poésie.

Le plus ancien, au ive siècle avant J.-C., est celui d'Aristote dont, au demeurant, la partie qui nous est parvenue concerne surtout la tragédie. « Si l'art imite la réalité, peut-il être porteur d'une valeur spirituelle? Proposer aux hommes un idéal dépassant les cadres et les limites de leur univers? Aristote (384-322 avant J.-C.) a résolu cette ambiguïté. L'objet et la forme de l'objet sont indissociables, pensait-il.

En exprimant l'aspect formel de la réalité sensible, l'imitation artistique peut traduire aussi le cœur de cette réalité et par conséquent nous transmettre sa signification spirituelle. La poésie a donc le pouvoir de représenter les choses les plus belles.

Comment les choisir, alors? C'est que l'imitation a son origine dans l'instinct.

Par l'instinct commencent les arts, qui se perfectionnent par l'habitude et par l'étude des techniques.

Et l'harmonie, le rythme, sont, comme la tendance à l'imitation, naturels à l'homme. Aristote établit une distinction entre les genres, qui étaient pour lui des manières différentes d'imiter.

Mais il considérait qu'il y avait une unité de l'art en tant que tel et il établissait le principe de la limitation des di- mensions et celui de l'harmonie des parties d'une œuvre d'art. Les fragments de sa Poétique dont nous disposons concernent, avons-nous dit, la tragédie (voir à Tragédie).

L'importance de l'ouvrage, même partiel, n'en a pas moins été considérable et il influença d'abord le poète latin Horace (68-8 avant J.-C.).

Celui-ci est l'auteur de Satires, d' Odes et d' Epîtres, dont le second livre contient L'Art poétique (ou Epître aux Pisons).

Il a insisté, dans cette lettre en vers à deux jeunes hommes, sur le théâtre, mais il leur a donné discrètement aussi des conseils généraux sur la composition littéraire et sur les rapports entre l'artiste et son art. Si la Poétique d'Aristote ne semble pas avoir beaucoup compté au Moyen Age, elle devait être traduite en latin et commentée en 1548 par un professeur de Pise, Francesco Robertelli.

Après lui, Bernardo Segni, Vincenzo Maggi, Antonio Sebastiani da Minturno, attestent l'influence des idées esthétiques du philosophe grec èn Italie, dans la seconde moitié du XVIe siècle. Puis Scaliger, Castelvetro, Patrizi ont contribué à leur diffusion, notamment en France.

Ces idées sont un des ,_ fondements de la doctrine classique, théorisée par Boileau en 1674.

On appelait d'ailleurs « les quatre Poétiques» le texte d'Aristote et les poèmes d'Horace, de Boileau et de Vida, qui avait exposé la poétique grécolatine.... »

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