Pologne (1998-1999): Dissensions dans la coalition La Pologne, malgré les crises asiatique et russe, est restée parmi les pays émergents...
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Pologne (1998-1999):
Dissensions dans la coalition
La Pologne, malgré les crises asiatique et russe, est restée parmi les pays
émergents prometteurs.
Une politique macro-économique plus restrictive et une
discipline budgétaire ont permis la réduction du déficit des finances publiques
et une plus juste correspondance entre demande et croissance.
L'effet en a été
la décélération de cette dernière (4,8 % en 1998, contre 5,6 en 1997).
Toutefois, les privatisations ont été menées énergiquement ainsi que les
restructurations de secteurs réputés socialement sensibles (mines, sidérurgie,
armement...).
Leszek Balcerowics, vice-premier ministre et ministre des
Finances, a été conforté dans sa politique par l'indicateur du stock
d'investissements directs étrangers (IDE).
Quasi inexistant en 1989, il
dépassait 20 milliards de dollars en 1998, la Pologne devenant ainsi le premier
pays hôte d'IDE des PECO (pays d'Europe centrale et orientale).
La vigueur des restructurations a eu pour revers l'extension des mouvements de
protestation traduisant une incompréhension des réformes engagées et l'angoisse
suscitée par leurs conséquences possibles.
En 1998, s'est déroulée en moyenne à
Varsovie une manifestation de rue tous les deux jours et demi, tandis que se
tenaient 142 réunions publiques, principalement de protestation.
La fin de
l'année a donné la mesure du phénomène.
L'effet d'annonce de plusieurs réformes
pour 1999 a beaucoup joué.
Durant tout le mois de décembre, les grèves catégorielles ont touché le secteur
minier, celui de la santé et les industries d'armement.
D'ici à l'an 2002, les
effectifs des mines devraient diminuer de moitié, ce qui supprimerait 105 000
postes.
Les industries d'armement qui, à défaut de commandes de l'armée,
périclitent, exigent une rapide restructuration et des reconversions.
Le train
des réformes sociales (retraites, assurances, système de santé, éducation),
prévu pour 1999-2000, a surtout provoqué des grèves d'enseignants et de
médecins.
L'archevêque Henryk Muszynski a publié une déclaration dramatique:
"Dans le contexte des réformes sociales mises en œuvre actuellement, tous les
groupes devraient être capables de faire des sacrifices et montrer leur aptitude
au compromis en faveur du bien commun en tant qu'expression de la solidarité
sociale..." Le dernier conflit en date a été animé par un mouvement paysan,
Autogestion paysanne, dirigé par Arnold Lepper, populiste de droite et
anarcho-syndicaliste.
Les paysans ont exprimé violemment leur angoisse face à
l'affaissement des marchés de leurs produits (dont la viande), provoqué par
l'arrêt des exportations, et par la concurrence, sur le marché....
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