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Pologne (2005-2006): À droite toute ! Les élections législatives organisées en Pologne en septembre 2005 ont donné la majorité aux...

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« Pologne (2005-2006): À droite toute ! Les élections législatives organisées en Pologne en septembre 2005 ont donné la majorité aux formations de droite, mais celles-ci ne sont pas parvenues à s'entendre pour former une coalition, plongeant la scène politique dans une instabilité prolongée.

Le parti PiS (Droit et justice, conservateur) des frères jumeaux Jaroslaw et Lech Kaczynski a obtenu 26,99 % de suffrages (155 sièges à la Diète sur 460) contre 24,14 % (133 députés) au parti PO (Plate-forme civique, libéraux-conservateurs).

Lors de la présidentielle du mois suivant, le candidat du PiS, L.

Kaczynski, a été élu avec 54,04 % de voix face à Donald Tusk (PO, 45,96 %).

Aux clivages idéologiques à l'intérieur de la droite et aux conflits de personnes se sont ajoutés les clivages de l'électorat.

La carte électorale montre que D.

Tusk drainait une population urbaine, jeune, instruite, pro-européenne et satisfaite de la transition, tandis que L.

Kaczynski était plébiscité dans les zones rurales, chez les personnes âgées et économiquement faibles, catholiques pratiquants, méfiants vis-à-vis de l'Union européenne.

La participation relativement faible aux législatives (40,57 %) est apparue comme un signe de désaffection à l'égard de la vie démocratique.

L'arrivée en troisième position du mouvement populiste Samoobrona (« Autodéfense », 11,41 % soit 56 sièges), confirmait le mécontentement vis-à-vis des forces politiques qui ont mis en place le régime démocratique post-communiste.

Le poids des anciens communistes du SLD (Alliance de la gauche démocratique) s'est réduit à 11,31 % (55 députés), tandis que le Parti des démocrates (ancienne Union pour la liberté – UW), qui regroupait la plupart des artisans de la fin du communisme, n'a obtenu aucun siège.

En revanche, la Ligue des familles polonaises (catholique intégriste) a fait rentrer à la Diète 34 députés. À la recherche d'une majorité Les partis qui dominent désormais la vie politique sont récents.

PO, PiS et LPR ou Samoobrona ne sont apparus dans les scrutins législatifs qu'en 2001.

Le mot d'ordre de ces formations est « En finir avec la IIIe République (1989-2005), construire la IVe ! » Dans un premier temps, un gouvernement minoritaire a été composé par Kazimierz Marcinkiewicz (PiS), au sein duquel plusieurs postes clés étaient confiés à des transfuges d'autres courants ou à des experts apolitiques, comme pour rassurer sur la volonté de gouverner dans la continuité.

Le ministre des Affaires étrangères, Stefan Meller, pro-européen, devait garantir le respect des engagements européens de la Pologne (il a démissionné le 28 avril 2006), tandis que Zita Gilowska, économiste libérale, devait rassurer les marchés (elle a démissionné le 21 juin 2006).

Il en allait de même pour le ministère gérant les fonds structurels, qui a échu à Grazyna Gesicka, experte des rouages financiers européens.

Ce pragmatisme, destiné à favoriser l'émergence d'une majorité PiS-PO, quitte à débaucher les députés de la PO, a échoué : aucun accord de gouvernement entre les deux formations n'a pu être trouvé. Dès lors, il ne restait plus au Premier ministre Marcinkiewicz qu'à satisfaire deux impératifs : répondre aux attentes de l'électorat du PiS, qui a voté pour une rupture radicale avec le système politique prévalant depuis 1989, et solder le passé communiste, mais aussi répondre aux injonctions des autres alliés possibles en dehors de la PO, dont le soutien était nécessaire pour atteindre la majorité parlementaire.

Ainsi, conformément aux attentes de la LPR, a été mise en place une politique nataliste : allongement du congé maternité, aide forfaitaire à l'enfant né, distribution de nourriture dans les écoles.

Pour plaire à l'électorat catholique intégriste, les dirigeants du PiS ont participé aux émissions de médias comme Radio Maryja et annonçant sur la chaîne Trwam (au lieu de la télévision publique) la signature du « pacte de stabilisation » pour une majorité politique (PiS-LPR-Samoobrona).

L'épiscopat polonais lui-même se divisait quant à l'attitude à adopter vis-à-vis de Radio Maryja aux accents anti-européens, populistes et antisémites.

Le nonce apostolique a demandé aux évêques polonais, au nom du.... »

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