Portugal (2003-2004): Trente ans après la révolution, un bilan en demi-teinte C’est dans le doute et dans le désenchantement que...
Extrait du document
«
Portugal (2003-2004):
Trente ans après la révolution, un bilan en demi-teinte
C’est dans le doute et dans le désenchantement que le Portugal a fêté en 2004 le
trentième anniversaire de la révolution des Œillets – nom historique du putsch
du 25 avril 1974 dirigé par de jeunes officiers contre la dictature fasciste
héritée de Salazar (1933-1968).
Le gouvernement de droite-centre droit dirigé
par José Manuel Durão Barroso (leader du Parti social-démocrate, PSD) a choisi
de marquer l’éphéméride en faisant disparaître le «r» du mot «révolution»,
décrétant ainsi la célébration officielle de «30 ans d’évolution».
Par la même
occasion, le ministre de la Défense, Paulo Portas, leader du parti
ultraconservateur CDS-PP (Centre démocratique social-Parti populaire) et «numéro
deux» du gouvernement, a multiplié les critiques à l’égard de la décolonisation
entreprise dès 1974.
Ces initiatives, qui s’inscrivaient dans un processus plus
vaste de révision de l’histoire contemporaine du Portugal, ont fait dire à
l’ancien président de la République, le socialiste Mario Soares, que «l’esprit
du 25 avril [était] remis en cause par des forces politiques au pouvoir.»
Ces polémiques sont venues se greffer sur des doutes croissants quant à la
solidité même des acquis démocratiques et des progrès économiques réalisés au
Portugal au cours de ces trente années.
Un immense scandale de pédophilie a non
seulement bouleversé la population, mais son déroulement judiciaire a en outre
persuadé les citoyens de leur impuissance à peser sur les grandes décisions du
pays.
Fin 2002 avaient surgi les premières révélations sur une affaire d’abus
sexuels commis contre des enfants confiés à une institution publique d’aide à
l’enfance défavorisée, la Casa Pia, et qui impliquait des personnalités de
premier plan, notamment un ancien ministre, un diplomate et un animateur de
télévision.
Mais au bout d’un an d’investigation les Portugais désespéraient de
connaître un jour la véritable étendue de cette affaire de pédophilie qui aurait
commencé dans les années 1960-1970.
Lors des élections européennes du 13 juin 2004, 61,6 % des inscrits ont boudé
les urnes.
Les votants ont infligé un sérieux revers à la majorité de droite en
ne lui accordant que 33,5 % des suffrages contre 44,5 % au Parti socialiste.
Sur le plan économique, la récession....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓