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Pour préparer le commentaire 1) Remarques sur la structure d'ensemble — Quatre strophes de cinq alexandrins; puis cinq de deux....

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« Pour préparer le commentaire 1) Remarques sur la structure d'ensemble — Quatre strophes de cinq alexandrins; puis cinq de deux.

Changement de rythme? Passage à autre chose? Passage de l'impair (tempéré, équilibré par ce retour du refrain, tressé à la continuité des strophes) au pair. — Retour, soit du même vers (premier et cinquième) en début et en fin de strophe, soit du même groupe de mots : mise en relation par les rimes de mots toujours les mêmes — tragédie, miroir, mémoire, incendie, maudit — aussi fixes que l'image renvoyée par le miroir. — Pendant les trois premières strophes un vers, ou deux seulement changent : pour le reste les trois strophes sont composées des mêmes groupes de mots, réutilisés.

Notons les vers qui changent : 1re strophe : ses patientes mains calmer un incendie 2e strophe : qu'elle jouait un air de harpe sans y croire 3e strophe : qu'elle martyrisait à plaisir sa mémoire à ranimer les fleurs sans fin de l'incendie 4e strophe : le monde ressemblait à ce miroir maudit le peigne partageait les feux de cette moire et ces feux éclairaient des coins de ma mémoire La quatrième strophe rompt le jeu avec les mots, pour faire intervenir pour la première fois aussi directement la relation : Miroir/monde extérieur.

En même temps que la relation Elle/Je : de « sa » mémoire on passe à « ma » mémoire .

C'est aussi à ce moment que le retour des strophes de cinq vers est brisé. 2) Les métamorphoses des « mots-source » J'entends par cette expression, simpliste mais commode, les mots qui sont utilisés sans cesse dans le poème et qui sont les noyaux autour desquels se groupent les masses poétiques. a) Le miroir et ses métamorphoses Il s'agit de relever simplement les expressions dans lesquelles reviennent : miroir, cheveux, etc. — Assise à son miroir (1er, 2e, 3e strophes) — Ce miroir maudit (4e) — Mourir dans son miroir (6e) Miroir entre également en relation avec monde, puisqu'ils échangent leurs épithètes : monde maudit, miroir maudit.

Ainsi qu'avec mémoire : on a en effet d'une part assise à son miroir, de l'autre ^assise à sa mémoire. b) La mémoire et ses métamorphoses — Elle martyrisait à plaisir sa mémoire (3e et 4e strophes) — Et ces feux éclairaient des coins de ma mémoire (4e) — Assise à sa mémoire (7e). c) La chevelure et ses métamorphoses — Elle peignait ses cheveux d'or (1re, 2e, 3e strophes) — Le peigne partageait les feux de cette moire (4e) — Et ses cheveux dorés quand elle vient s'asseoir Et peigner sans rien dire un reflet d'incendie (9e) Il faudrait encore noter — pour l'utiliser dans la rédaction définitive — les relations entre les personnes : notre (qui suppose un je et un il), je, elle, notre (qui cette fois concerne le monde extérieur, comme en témoigne la place voisine de leurs dans leurs noms), vous enfin qui peut concerner les lecteurs, ceux qui partagent la tragédie, les camarades de combat, etc. Pour introduire Remarque : pour ne pas me donner la solution commode de rédiger une introduction en usant de connaissances (poésie ou peinture) extérieures au texte, je ne me réfère à aucune œuvre précise pour analyser le sens du thème du miroir, me bornant à me servir du titre et de la métamorphose du miroir dans le poème. A sa toilette, devant son miroir qui lui renvoie l'image de sa nudité, de ses cheveux dénoués, ou l'image d'une parure qu'elle ébauche, compose, reprend, recompose, la femme se regarde, se complaît à cette contemplation, en l'absence de tout autre regard. La scène du miroir implique la solitude : si un tiers vient à intervenir, c'en est fait de ce dialogue silencieux avec un visage qui devient un autre visage, à force d'être contemplé. Mais, devant son miroir, Eisa n'est pas seule.

La signification de la scène ne peut plus être la même... 1) Disposition Pendant ses vingt premiers alexandrins, le poème semble n'être fait que de trois vers (les trois premiers), infiniment repris, transformés, les uns dans les autres et les uns par les autres, jusqu'à épuisement des combinaisons de mots possibles : « Et pendant un long jour assise à son miroir »/« Pendant tout ce long jour assise à son miroir »/« Et pendant un long jour assise à sa mémoire ».

Ou encore (je ne les reprends pas) les jeux sur incendie et mémoire. De la même manière, il semble que tout le texte repose sur quelques rimes, ou plutôt sur le retour à la rime de certains mots toujours les mêmes : miroir, tragédie, incendie, mémoire...

Cette similitude dans le rythme, les sonorités, les rimes, rend la scène statique : déjà muette (« sans dire ce qu'une autre à sa place aurait dit »), la scène du miroir n'est qu'à peine animée par les gestes lents des mains de la femme.

Gestes eux aussi toujours pareils les uns aux autres : le mouvement des mains qui passent et repassent le peigne, c'est celui aussi qui anime les doigts le long des cordes de la harpe imaginaire.

Mouvement calme, ou qui se force à l'être (cf.

« ses patientes mains», ou encore «elle martyrisait à plaisir sa mémoire à ranimer les fleurs sans fin de l'incendie... »), parce qu'il prépare dans sa répétition même l'apparition des souvenirs : imposer cette lenteur à ses mains, répéter le même geste, c'est une manière de se contraindre à la concentration, de se forcer à mettre un ordre dans la confusion des souvenirs, pour que, de leur masse s'en détache un seul, celui qui obsédait justement (voir ainsi l'emploi du verbe martyriser qui prédit de quoi la vision d'Eisa sera faite tout à l'heure, dans le miroir). La quatrième strophe rompt le jeu de ces mots qui se combinaient depuis le début du poème : pour la première fois apparaît la relation entre le miroir et le monde extérieur, relation qui n'est encore pas directe, puisque le monde est simplement comparé au miroir (« le monde ressemblait à ce miroir maudit », préparant l'échange de l'épithète maudit).

En même temps, pour la première fois, une relation s'établit entre Elle et Je, une relation directe, différente de celle que le poème donne à comprendre depuis le début (Je ne faisait que regarder Elle) : l'échange des possessifs sa mémoire/ ma mémoire, qui constitue — pour le moment on ne sait rien d'autre — une image du couple par la similitude des expériences ou des souvenirs. A partir de là, la fixité de la scène, la régularité de son.... »

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