Pourquoi travailler 7 1. ANALYSE DU SUJET. CONSEILS: REMAR QUES DE MÉTHODE L'intitulé de cc sujet vous ramène immédiatement à...
Extrait du document
«
Pourquoi travailler 7
1.
ANALYSE DU SUJET.
CONSEILS:
REMAR QUES DE MÉTHODE
L'intitulé de cc sujet vous ramène immédiatement à des
connaissances très classiques sur le travail, que' vous devez
aussitôt vous remémorer.
En particulier, la conception du travail comme activité
exigeant un effort pénible vous servira de point de départ
pour répondre à la question « pourquoi » qui vous signale
qu'on vous demande la cause et l'intention du travail.
Vous allez ainsi découvrir:
• le problème posé :
en effet, le travail est d'abord ressenti comme purement
n�gatif (effort pénible imposé).
Comment peut-il conduire à
une activité créatrice authentique, sous-jacente à l'existence
éventuelle d'une intention;
• le plan:
il est du type« progressif», par exploration méthodique
des causes et intentions du travail :
- fuir la mort et la pénurie;
- se produire soi-même (par la transformation de la
nature résultant de l'activité du travail);
· - conquérir ainsi_ l'autonomie et ôépasser l'angoisse de
mort en créant.
Les théories hégéliennes (dialectique du maître et de
l"esclave)1 et mar,xiennè sùr lé travail pourrorit''être utilisées
aVÇC fruit.' ..
, :
,
:
,
, .
·'
· · : II.
·BIBLIOGRAPHIE.
JÉAN LACROIX
.
Les sentiments et la vie morale
(P.U.F., p.
83 sq).
.
�
!
�
A.
KOJÈ;YE.
· :
lntrod,ûction à la lectu.re.
de Jlegel (N.R.f., p.
11 sq).
0: BATAILLE
.L'éro#sm�,(Minuit, p.
.i65
.
sq)..
-
,,
III.
DISSERTATION
.
1° lntrodüëtioiï
'
•,
• Tr�vailler : étymologiquement, ce verbe vient du latin
tripa/iùin, q� signifie instruin'etµ de torture;· Cette étymo
logie donne à' voir un des··premiers sens (fondamentaux) de
cè verbe�··· Travailler, c'est.
·extérioriser et manifester une
activité1exigea'rlt un effort, �nible et douloureux, fournir un
certain• la�ui'' provoqua�,t < fatigue et épuisenient.
Tout
travail �PP,a'raît,� originellemept, comme cet effo1' pénible.
«:Tu gagri�ràs ton pain à fa ·sueur de ton front!», est.ail dit
dans là: Bi�l�� ·qui fait de -cette opération--k fruit d'un
châtiment divin.· Ainsi, tràvailler semble une·ractivité forcée
iniposéë �, l'liomme.
Quantl l'àdverbe « pouhjuoi.», il signifie."dans'.
l'inforro
gation.
·.directe, « pour quelle.
raison ,.
ou.
��dans quelle
intention?».
Dans le « poùrquoi », il y a, à la fois, l'idée
d'intention ·et-de but, mais' aussi celle de cause:·c•est cette
double sigriifiêatioo qu'il fàùt élùcider.
? · · ·.
·,
• Quel est le problème (premier) soulevé par la question?
Si le travail est, fondamentalement, effort doulourçux pour
sortir d'une situation, la question posée comporte une
difficulté puisque toute réponse à cette question semble
renvoyer à un élément purement négatif, non point à une
réelle positivité.
Comment l'instrument de torture pourrait
il déboucher sur une finalité positive, sur une authentique
création? Tel semble être le problème initial surgiss�nt de la·
question.
2° Discussion
· A) Pourquoi travailler? Pour fuir la mort et la pénurie.
Pourquoi travailler? Reprenons la notion de travail en sa
première signification.
Le travail, c'est l'effort douloureux
pour sortir d'une situation donnée.
Quelle situation,? Fonda
mentalement, une situation de rareté et de pénur.ie.
C'est
parce que tous les besoins ne peuvent être satisfaits que
l'homme a été contraint de .travailler.
Dans le champ
historique de la rareté des matières premières, la torture du
travail est nécessaire à la production et à la reproduction de
la vie humaine.
La rareté des moyens de subsistance est une
donnée de fait à laquelle les humains ne sauraient se
soustraire.
Elle commande notre être social et nous con
traint à produire davantage de biens de consommation, donc
à travailler.
Pourquoi travailler? Pour l'humanité, existe une
fondamentale situation de rareté.
Ainsi le travail se déve-·
loppe à partir de cette nécessité d'une lutte acharnée contre
la pénurie.
La matière ne fournit qu'une subsistance limitée,
réduite, et elle unit les hommes dans un champ pratique
commun: elles les contraint à travailler et à dompter le
monde s'ils ne veulent pas périr.
L'acte de travailler est
donc initialement une souffrance et une peine qui s'origi
nent dans un champ social défini par la rareté.
Jean-Paul
Sartre, dans la Critique de la raison dialectique.
a déve
loppé ce· thème du travail comme dépassement de la
pénurie.
« Dans un champ social défini par la ,rareté c'est-à-dire dans le champ humain et historique - le travail·
se définit nécessairement pour l'homme comme praxis
visant à assouvir le besoin dans le cadre de la rareté et par
une négation particulière de celle-ci» (Sartre, Critique de la
raison dialectique.
p.
212, N.R.F.).
Ainsi le travail humain est conditionné dans son intention
et sa finalité (son «pourquoi») par la nécessité de dépasser
la rareté conçue comme danger de mort.
Le travail se
développe et s'intensifie sous la menace dela pénurie et de
la moff Il apparaît comme cette activité forcée et pénible,
cette torture et cette souffrance qui s'actualisent et se
développ0nt « sous le surplomb de la mort», comme l'a
admirablement écrit Michel Foucault.
En effet les ressour
ces de.l,Herre sont, nous l'avons vu, réduites, et les hommes
sont trop nombreux pour s'en contenter.
S1 l'humanité ne
s'était mise à travailler la terre, elle aurail dü affronter
précocement la mort.
C'est la mort qui, en définitive, est la
raison d'être de cette torture qu'est le travail.
L'humanité ne
travaille que sous la menace de la mort, ce maître absolu de
nos existences.
Les hommes entreprennent des travaux de
plus en plus difficiles et pénibles à mesure qu'ils se
multiplient et que la menace de mort devient de plus en plus
manifeste et contraignante.
C'est la dialectique de la
pénurie et de la mort qui fournit son....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓