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« PREMIÈRE PARTIE, CHAPITRE 2 (pages 59 à 65) ld41if®li La complicité entre Frédéric Moreau et Charles Deslauriers [:,?'J; datait de leurs communes années d'études secondaires au ; ::t collège de Sens où Charles, élevé à la dure par son père, un · •::, .;� huissier acariâtre, trouvait en son cadet Frédéric un admira- i�._; : · teur pour son courage et ses succès scolaires.

Bien que de caractères fort opposés, les deux adolescents avaient bâti t�t: L�- .

_ ensemble, au cours d'interminables discussions, des rêves de fortunes et de conquêtes amoureuses. Mais aujourd'hui Deslauriers doit annoncer.Ji son inséparable ami qu'ils ne pourront pas débuter ensemble à Paris leurs études de droit : privé de ressources par son père, Charles a été contraint d'accepter une place de clerc chez un avoué de Troyes.

Passionné désormais par « l' économie sociale et la Révolution française », il encourage néanmoins Frédéric à rejoindre avec ardeur Paris où il pressent qu' « un nouveau 89 se prépare ».

Il pourrait aussi, sur la recommandation du père Roque, entrer là-bas en contact avec le banquier Dambreuse et, tel un nouveau Rastignac, courtiser sa femme pour prendre pied dans ce monde parisien où lui, Charles, fera tout pour le rejoindre au plus vite. Malgré la tristesse de Frédéric, les deux amis se quittent en blaguant bruyamment au souvenir d'une« aventure commune » de leur adolescence. COMMENTAIRE DÉTAILLÉ Un duo d'amis Ce deuxième chapitre, qui s'ouvre par un retour en arrière sur la petite enfance de Charles Deslauriers et les circonstances de sa rencontre avec Frédéric, apparente L'Éducation sentimentale à la tradition du x1x• siècle des romans de l'amitié construits autour d'un couple central de héros, dont les destins et les ambitions vont se conjuguer, s'éloigner ou se retrouver au fil du récit.

Le duo formé par Charles et Frédéric est ainsi à rapprocher de ceux que forment David Séchard et Lucien de Rubempré en ouverture d' Illusions perdues de Balzac ou encore Pierre et Jean de Maupassant. Pour qu'existent de tels couples il faut qu'il y ait à la fois identité et différences entre les deux protagonistes.

On voit très bien ici comment Flaubert prend soin de typer ses deux adolescents de telle sorte que, dès l'origine, s'installe entre eux une dynamique de l'affection précisément liée à ce qu'il appelle ces « mille différences de caractères et d'origines !qui] les séparaient.

»L'histoire de l'amitié de Charles et Frédéric tient d'abord à cet « accouplement »du grand et du petit, de l'aîné èt du cadet, du pauvre et du plus fortuné, du fort et du dis- cret ou encore du travailleur et du flâneur.

L'un, Frédéric, est tout de suite « emporté d'admiration » pour les vertus de courage et de détermination de son camarade; l'autre, Charles, est sûrement tout aussi tôt séduit par la profusion des rêves et désirs de son « double »au point, nous le verrons plus tard, d'aller désirer et chercher à posséder les mêmes femmes (Marie et Louise). En toile de fond de ces« mille différences • qui forgent l'identité et assurent la dynamQue du duo une implicite similitude toutefois : le poids de la mère possessive chez l'un; la tyrannie du père violent chez l'autre. Gageons que c'est en partie contre ces situations difficiles (fils/mère ; fils/père) que s'est construite la solidité du couple d'adolescents.

Ce n'est pas non plus un hasard si,« aux vacances de 1837 n, Charles, emmené par Frédéric chez sa mère, « déplut à Mme Moreau » ! (p.

61). Des goûts, des idées et des discours Les retrouvailles des deux jeunes gens se font ici selon la modalité de la promenade (« ils continuèrent de se promener d'un bout à l'autre...

».

p.

63), promenade qui rythmait déjà leur vie d'adolescents pendant les années de.... »

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