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PREMIÈRE PARTIE, CHAPITRE 4 (pages 75 à 7 00! ld½i•J&li Un matin du mois de décembre 1841, lors d'une manifes­tation...

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« PREMIÈRE PARTIE, CHAPITRE 4 (pages 75 à 7 00! ld½i•J&li Un matin du mois de décembre 1841, lors d'une manifes­tation d'étudiants au Quartier latin, Frédéric fait la connais­sance de deux hommes qui joueront un rôle important dans son existence : Dussardier, républicain convaincu et coura­geux, et Hussonnet, un ami d' Arnoux qui l'introduit auprès du patron de L 'Art industriel.

Celui-ci vit entouré de figures pittoresques que Frédéric apprend à connaître au cours de ses nombreuses visites : Pellerin, un peintre raté qui rêve d' « une véritable théorie du Beau » ; Regimbart, un imbé­cile grognon surnommé le Citoyen, et bien d'autres compar­ses du petit monde des arts et des techniques. Mais c'est toujours Marie, dont il imagine l'appartement à proximité de la boutique, que Frédéric rêve d' apercevoir . dans les locaux du journal.

Sa déconvenue est alors grande le jour où il apprend que son domicile privé se trouve à une tout autre adresse ... Pourtant, alors qu'il ne s'y attend plus, survient une invitation à dîner du couple Arnoux.

Las ...

c'est le jour que choisit son ami Deslauriers pour le rejoindre dans son appartement parisien ! Plein de remords, Frédéric se rend néanmoins à la soirée où il côtoie longuement ·ia· femme de son cœur et l'écoute chanter une romance italienne.

Le contact de la main qu'elle lui te·nd, au moment de la quitter; le met dans un tel état d'excitation qu'il en oublie, en rentrant, son ami Deslauriers endormi depuis longtemps. COMMEN TAIRE Quand l'histoire se met à bouger Nousavions laissé l'histoire dans une sorte d'impasse à la fin du précédent ciiapitre.

C'est /'Histoire avec un grand H qui la relance en ce début de chapitre 4 où Frédéric,« un matin de décembre (1841 l », se trouve pris dans une manifestation d'étudiants contre le régime de l ouisPhilippe au Quartier latin.

Ce premier affleurement dans le récit d'une contestation populaire qui conduira aux journées révolutionnaires de 1848 (voir p.

70 et suivantes) est d'abord évoqué par Flaubert sur le mode dubitatif de la promesse et de l'hésitation : , Tous avaient un air mystérieux ; on attendait quelque chose évidemment ; chacun rete· nait au bord des lèvres une-interrogation.

» (p.

751. Mais très vite cette intensité, grosse de menaces et d'incertitudes, qui n'était qu'« attroupements» et« grondements», va se faire plus présente et plus violente dans le récit par l'utilisation du style direct qui, à l'occasion de l'entrée en scène du professeur Rondelot (p.

77), nous donne à entendre les cris et invectives d'une • foule t dressée contre« l'Autorité » : « À bas Guizot ! »,«À bas les vendus ! »,«A bas Louis-Philippe ! » les événements de décembre 1841 avaient deux causes principales : la crainte d'une aggravation de la fiscalité et les lenteurs du régime à assouplir et élargir le droit de vote des citoyens.

Aux malédictions succèdent donc les acclamations .pour les figures de l'opposition démocratique ; Béranger, Chateaubriand, Laffite dont les noms sont scandés sur l'hymne de fond de La Marseillaise {p.

77) qui passait encore à l'époque pour un chant subversif. Dans ce brouhaha collectif, deux silhouettes et deux voix vont se dessiner qui compteront pésormais beaucoup pour Frédéric : Hussonnet et Dussardier. Le cc raffiné » et I' cc Hercule » Depuis le début de la manifestation notre étudiant n'était pas resté isolé dans le magma de la foule anonyme.

Martinon, son inconsistant camarade d'études, avait fait une brève apparition à ses côtés avant de« disparaître • (« Quel lâche 1•, p.

77) devant les risques qu'avec humour un certain« jeune homme à moustaches • s'amusait à lui faire pressentir.

Ce a jeune homme blond•, à la figure avenante• comme un raffiné du temps de Louis XIII• (p.

75), c'est Hussonnet dont le nom ne nous sera dévoilé que quatre pages plus tard. l'entrée en scène de ce personnage secondaire revêt ici une double importance : circonstancielle, dans la mesure où il va jouer dans les pages suivantes le rôle d'introducteur de Frédéric dans le milieu Arnoux ; mais symbolique aussi dans la mesure où Hussonnet, apparu dans un de ces moments de désordre de !'Histoire, est celui qui tout au long du livre va incarner, vis-à-vis de !'Histoire précisément, une sorte de conscience détachée, ironique, mettant toujours en évidence ce qué Mme Gothot-Mersch appelle le « côté bouffon des événements • et que le personnage identifie lui-même dans ses premiers propos sur la situation : « Quelle bonne farce» (p.

751; « c'est une vieille blague du Gouvernement, pour épouvanter les bourgeois » (p.

76). la , sympathie mutuelle »lp.

82) qu'éprouveront vite l'un pour l'autre Frédéric et l'employé d'Arnoux pourrait surprendre tant le second, qui se répand volontiers en« sarcasmes sur l'école romantique» {p.

81 l, paraît éloigné du premier dans ses goûts.

Mais à sa manière, où le dilettantisme se conjugue avec l'ingéniosité efficace, Hussonnet « le bohème • (comme dit Flaubert lui-même page 83) est bien un homme de !a génération romantique, avec ses ambitions, ses coups de cœur et ses coups de gueule.

l'histoire le vérifiera. Tout aussi importante est l'entrée en scène, dramatisée dans l'épisode de l'accrochage avec les sergents de ville (p.

78-79), de Oussardier, « une sorte d'Hercule » se portant avec générosité au secours d'un adolescent molesté par les forces de l'ordre.

là encore l'appari- lion toute circonstancielle d'un second rôle du récit, qui en sera l'un des rares~ cœurs purs •.

se fait avec une dimension symbolique.... »

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