Devoir de Philosophie

• Première partie : «le bris perpétuel de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés...

Extrait du document

« • Première partie : «le bris perpétuel de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés » Une remise en question totale : Elle s'opère de deux manières : d'abord en regardant autour de soi les comportements qui ne sont pas habituels, en écoutant des discours que l'on n'entend pas dans le cadre quotidien.

Dans ce cas, l'individu est simplement observateur.

Le spectacle suffit pourtant à éveiller l'esprit critique et, par conséquent, à s'interroger sur ses propres croyances.

Ensuite, le voyageur peut se plier aux coutumes du pays visité.

Participation que réclame Montaigne.

L'auteur des Essais fustige ceux qui se «tiennent à leurs façons et abominent les étrangères ».

Le changement apporté par cette attitude sera plus profond. — Il conviendrait ensuite, dans un paragraphe, de donner des exemples d'habitudes et de préjugés mis en cause : ils sont nombreux et il ne faudrait pas trop les multiplier de peur de tomber dans l'anecdote : la nourriture, l'habillement, les règles de politesse, plus généralement encore la façon de concevoir la vie.

A noter que le terme préjugé peut avoir deux valeurs.

Il peut représenter les certitudes que nous avons et qui, confrontées à d'autres avis, se révèlent des idées toutes faites.

Il peut désigner aussi les apriorismes que nous formulons sur tels ou tels étrangers et qui se révèlent faux lorsque nous séjournons dans le pays. — Que le voyage ait une vertu, c'est ce que révèlent certaines œuvres du XVIIIe siècle. Les auteurs utilisent fréquemment l'artifice d'un étranger qui voyage pour critiquer la société européenne.

Dans les Lettres persanes, Montesquieu égratigne les mœurs françaises : ainsi le mouvement incessant qui agite les Parisiens, leur curiosité superficielle.

Le doute devient plus virulent quand il s'attaque aux institutions, à la royauté ou à la papauté.

Certes, l'argument repose sur la venue en France d'un regard neuf.

Mais il est évident que l'inverse peut être vrai.

D'ailleurs, l'itinéraire des Persans éclaire d'un autre jour leur propre pays.

A ce titre, l'exemple des Lettres anglaises de Voltaire serait plus probant puisque l'étude de ce pays sert à mettre en évidence les déficiences du système français. Ainsi le voyage, lié à l'aventure, brise tout confort intellectuel.

Le processus est donc le suivant : l'habitude, dans les comportements comme dans la pensée, s'ancre au plus profond de chacun.

La coutume devient une seconde nature.

Son appartenance à la culture n'est plus perceptible.

Elle prend une valeur absolue et va nécessairement de soi. Le contact avec un autre pays montre qu'il existe une façon différente de penser et d'agir.

L'individu juge alors ces nouveautés et, dans un second temps, il s'interroge sur les usages de son pays d'origine et sur lui-même. • Deuxième partie : comment apprécier ces bouleversements? — D'après Marguerite Yourcenar, l'homme, dans un premier mouvement, aime les voyages.

La curiosité, le goût d'un certain dépaysement, de l'exotisme, le motivent.

Ainsi s'explique le succès des différentes formes de tourisme. Pourtant, «peu d'hommes aiment le voyage».

L'idée, en effet, est que l'individu supporte mal de vivre dans une perpétuelle incertitude.

Bien ou mal fondées, les habitudes rassurent.

Voir balayer tout ce à quoi l'on a cru suscite nécessairement un malaise.

En outre, si le mouvement correspond à un besoin profond, comme le montre Jean Lacarrière dans l'épreuve 9, la sédentarité a ses charmes.

Comment mieux le ressentir qu'après un voyage? On pense aux deux vers de Du Bellay dans les Regrets : « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage Ou comme cestui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge!» Le besoin d'enracinement contrebalance le goût des déplacements.

Il prend une forme aiguë avec la nostalgie de l'exilé pour sa terre natale. — On comprend alors que le voyageur transporte.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓