Primo Levi, Repères biographiques LES ORIGINES Primo Levi est né à Turin le 31 janvier 1919, dans une famille appartenant...
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Primo Levi,
Repères biographiques
LES ORIGINES
Primo Levi est né à Turin le 31 janvier 1919, dans une famille
appartenant à la communauté juive qui avait émigré d'Espagne vers
le Piémont au XVl6 siècle.
Être juif, pour lui, ne représentait qu'« une
petite anomalie amusante, comme d'avoir le nez de travers ou des
taches de son1
».
Primo Levi se sent d'abord italien et même pié-
montais.
De plus, il n'est absolument pas croyant.
LES ÉTUDES ET LE TRAVAIL
Il fait ses études primaires et secondaires alors que le régime fasciste s'est installé au pouvoir.
Un portrait de Mussolini est accroché
dans la classe, et Primo Levi reçoit un enseignement fondé sur la
propagande.
S'il choisit des études scientifiques, c'est d'abord par
haine de cette éducation mensongère.
Il.
entre donc à l'université
pour étudier la physique et la chimie.
La chimie l'attire particulièrement, car il y voit le moyen de comprendre le monde, et le laboratoire
lui apparârt comme une école de patience, d'objectivité et d'inventivité.
À partir de 1938, le régime fasciste promulgue des lois antisémites.
Pourtant Primo Levi ne rencontre pas d'hostilité de la part de
ses camarades et de ses professeurs ; certains se montrent même
solidaires.
En juillet 1941, il obtient le titre de docteur en chimie
«
avec félicitations
» ;
mais le diplôme porte la mention : « à Primo
Levi, de race juive».
De novembre 1941 jusqu'en septembre 1943, il
travaille dans des conditions semi-clandestines, d'abord dans une
1.
Primo Levi, Le Système périodique, éd.
Albin Michel, 1987, p.
47.
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mine d'amiante à une quarantaine de kilomètres de Turin, puis à
Milan, dans une usine de produits chimiques.
LA LUTTE CONTRE LE FASCISME
Au cours de l'année 1941, Primo Levi et ses amis juifs ou non juifs
constituent un cercle antifasciste.
Leur résistance reste purement
intellectuelle, se limitant à des lectures et à des débats.
L'action leur
semble impossible.
Lorsque les Alliés débarquent en Sicile et que le
régime fasciste s'effondre, c'est une grande joie, bientôt démentie par
l'entrée des troupes allemandes à Milan, le 8 septembre 1943.
Primo
Levi décide de passer à l'action : il se réfugie dans le Val d'Aoste où il
s'engage dans un des groupes du mouvement de résistance antifasciste« Justice et Liberté ».
Mais ses compagnons et lui sont capturés
par les miliciens fascistes dans la nuit du 13 décembre 1943.
Transportés à Aoste, ils sont emprisonnés pendant deux mois dans
une caserne.
Primo Levi ayant été arrêté en tant que partisan, il risque
d'être fusillé.
Les miliciens qui le souçonnent d'être juif affirment que
s'il avoue l'être, il sera interné dans un camp italien jusqu'à la fin de la
guerre.
Primo Levi reconnaît qu'il est juif, non seulement parce qu'il
croit ce que lui ont promis les miliciens, mais aussi par un sursaut d'orgueil, pour leur montrer que les Juifs aussi sont capables de se battre.
LA DÉPORTATION
Fin janvier 1944, Primo Levi est transféré au camp de Fossoli, près
de Modène.
Il y reste jusqu'au 22 février, date à laquelle il est embarqué avec 650 autres Juifs, parmi lesquels des femmes, des enfants,
des vieillards, jusqu'à la gare de Carpi et de là à Auschwitz.
Il se
retrouve par hasard au camp de Monowitz qui a été construit pour
fournir de la main-d'œuvre à la Buna, une gigantesque entreprise de
produits chimiques.
C'est l'une des raisons de sa survie car, à la fin
de l'année 1944, il échappe à la rudesse d'un deuxième hiver entravaillant comme chimiste dans un laboratoire.
II reste à Auschwitz de
février 1944 jusqu'au 27 janvier 1945, jour de la libération du camp
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REPÈRES
BIOGRAPHIQUES
par !'Armée rouge.
Primo Levi bénéficie alors d'une deuxième
chance : voyant arriver les Russes, les Allemands évacuent le camp
et entraînent les détenus....
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