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Problématique et plan détaillé La problématique générale du sujet se scinde en plusieurs problématiques. La probléma­ tique centrale correspond au...

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« Problématique et plan détaillé La problématique générale du sujet se scinde en plusieurs problématiques.

La probléma­ tique centrale correspond au principal problème que tous les candidats devront impérative­ ment traiter, sous peine de hors-sujet.

Les problématiques sous-jacentes sont des aspects intéressants du problème général qu'il faudra découvrir tout en justifiant leur place dans le sujet.

Ces aspects ne se confondent ni avec les parties, ni avec les sous-parties de la copie. La meilleure garantie pour les découvrir sera la bonne maîtrise des techniques d'analyse des expressions et termes-clés de l'énoncé du sujet. Comment analyser les expressions et termes-clés Chaque énoncé comprend trois éléments importants : l'ordre implicite de travail révélé par l'appartenance catégorielle du sujet, les expressions ou termes-clés d'où peuvent être tirés la problématique centrale et les problématiques sous-jacentes ainsi que le contexte général du sujet, c'est-à-dire sa dimension spatiale et temporelle.

Dans chaque énoncé, le candidat aura à extraire les éléments-clés qui demandent une analyse approfondie pour cerner les diffé­ rents problèmes à traiter.

Ces éléments sont des concepts, des notions, des expressions tech­ niques, des mots ordinaires (verbe, adverbe, préposition, attribut, épithète, etc.) mais qui ont beaucoup d'importance dans l'orientation de la problématique centrale et des problématiques sous-jacentes. Qu'ils soient ordinaires ou savants, ces éléments-clés relèvent nécessairement de l'une des deux catégories.

Certains sont abstraits, parce qu'ils expriment plutôt une idée, une repré­ sentation de l'esprit, une image.

D'autres sont concrets tout simplement parce qu'ils dési­ gnent un objet, un fait, un phénomène et tout ce qui se mesure ou se laisse quantifier.

Ces termes demandent à être analysés en profondeur pour indiquer dans quelles pistes le candi­ dat devra travailler.

Ce travail de prospection exige des techniques efficaces.

Nous propo­ sons la méthode des équivalents, la méthode de la causalité et la méthode de l'association d'id�es.

En pratique, la première est valable pour toutes les expressions et tous les termes abs­ traits ou concrets.

Ce sont les deux autres méthodes qui sont plutôt spécialisées, la causa­ lité convient parfaitement aux expressions et termes concrets, tandis que l'association d'idées s'utilise essentiellement pour analyser les expressions et termes abstraits. Première méthode : les équivalents sémantiques ou contextuels Le principe de cette méthode est très simple.

En recherchant les équivalents sémantiques ou contextuels de l' expression ou terme-clé souligné, le candidat occupera un double rôle.

D'abord celui d'un chargé d'étude qui n'a personne pour se faire aider dans ses recherches, - la méthode devient ainsi l'auxiliaire qui aide le candidat à s'auto-suggérer des pistes de travail à partir d'un élément essentiel de l'énoncé.

Ensuite celui de chacun des membres du jury qui comprendra dans un sens particulier le terme essentiel, par rapport à tous ses collègues.

Donc, avec chaque sens, nuance ou acception supplémentaire trouvé à l'élément-clé souligné, le candidat se retrouvera devant une voie à exploiter et un examinateur à satisfaire.

À partir de chacun des expressions et termes-clés analysés, ce travail de prospection donnera un nouveau sens, un nouvel éclairage, une nouvelle perspective aù sujet.

En effet, combien de fois certains candidats se sont rendu compte tardivement qu'ils ont compris tel concept, notion ou mot ordinaire dans un seul sens, c'est-à-dire qu'ils ont maladroitement privilégié une doctrine, une école de pensée, un courant théorique, un seul point de vue.

Cette erreur fréquente dévoile l'absence de culture générale chez le candidat.

Or, pour des concours où la culture générale constitue, souvent avec le droit public, l'essentiel du critère de recrutement des candidats, on comprend que nos collègues membres des jurys de l'épreuve d'économie politique réagissent sévèrement contre des auteurs de copies où les propos sont trop bornés et sans ouvertures. Par exemple, dans l'énoncé d'économie politique, on retrouve souvent des termes-clés inexploitables par la méthode des équivalents sémantiques.

Dans ce cas, le candidat devra chercher plutôt les équivalents contextuels.

Parlois le synonyme d'un terme-clé n'apporte pas réellement de nuance ou de précision au sujet, alors il faudra chercher dans les équivalents contextuels.

Que peut faire le candidat des équivalents sémantiques du mot chômage ou de l'expression conditions de travail ? S'il retient les équivalents contextuels, il aura pour le terme « chômage » : sous-emploi, demande d'emploi, offre de travail, crise del' emploi, pénurie d'emploi, etc.

; il retiendra aussi pour l'expression « conditions de travail », niveau de s11laire, protection sociale, sécurité physique, responsabilité, perspective, qualification, expérience, flexibilité, disponibilité, polyvalence, spécialisation, organisation du travail, horaire légal et horaire effectif, etc. Nous disons toujours que cette méthode aligne horizontalement des éléments comparables, complémentaires, successifs, permettant de creuser une idée comme si on voulait avancer dans un tunnel. Exemple de sujet: Quelles seraient les conséquences pour l'économie française du remplacement du franc par l'euro ? Exemple de tenne-clé à analyser avec la méthode des équivalents : conséquences.

Les équivalents de ce terme sont les résultats, les effets, les impacts.

Le premier équivalent, résultats, donne l'idée d'évaluation plutôt positive de cette évolution financière.

Parce que si l'opération était négative pour l'économie française, aucun responsable politique n'engagerait le pays dans cette voie tracée par les accords de Maastricht.

Le second équivalent, effets, rappelle davantage les résultats indésirables, tandis que le dernier équivalent, impacts, évoque particulièrement l'idée de secteurs, domaines, activités ou catégories professionnelles concernés positivement et négativement par ce changement de stratégie.

On voit bien que l'utilité d'une telle méthode d'analyse réside dans la nécessité d'explorer au moins deux ou trois pistes minimum pour mobiliser la somme de connaissances liées à la problématique centrale et aux problématiques sous-jacentes. Deuxième méthode : la causalité Contrairement à la précédente qui est utilisée pour tous les termes, expressions et mots-clés, cette seconde méthode doit être réservée à l'analyse des expressions et mots-clés concrets, 28 Initiation à la méthode à travers les annales et des sujets inédits c'est-à-dire seulement à ce qui désigne une réalité physique, quantifiable, mesurable, comme les revenus, les emprunts, la consommation, les impôts, l'investissement, etc.

Si un mot est considéré comme clé pour la formulation des problématiques, et si ce mot désigne un fait, un phénomène, une tendance, il devra être analysé avec la méthode de la causalité en plus de la méthode des équivalents.

Même si tout ce qu'on peut trouver après analyse du termeclé ne sert pas forcément pour construire la démonstration, il faudra prendre l'habitude de chercher dans trois pistes situées à trois niveaux différents, pour chaque expression ou termeclé susceptible d'être traité avec cette méthode.

Le candidat dresse trois colonnes au brouillon.

La première pour recenser les origines, causes ou raisons, du fait ou phénomène désigné par le mot-clé.

La deuxième contiendra la liste des formes, aspects, caractéristiques, groupes, appartenances que prend ce fait ou phénomène dont on vient de situer les origines.

La troisième recensera l'ensemble des conséquences, effets, répercussions, résultats; impacts.

Ces conséquences peuvent être en rapport direct ou indirect avec la manifestation du phénomène ou l'observation de la tendance.

Elles sont souvent de différentes natures (économiques, financières, commerciales, sociales, culturelles, politiques, diplomatiques, géostratégiques, etc.) plus ou moins favorables (positives ou négatives) à court, moyen ou long terme, pas forcément pour toute la nation, mais à certains secteurs, activités, agents économiques ou catégories professionnelles. La méthode des équivalents a fait ressortir l'idée d'une analyse horizontale; avec elle on se contente de trouver les pistes qui nous apportent des nuances supplémentaires sans nous faire changer réellement de niveau d'analyse.

En revanche, la méthode de la causalité souvent utilisée pour compléter la prospection requiert plutôt un raisonnement vertical, c'est-àdire que nous cherchons autre chose que des nuances, des acceptions, des variantes dans la perception d'un fait ou phénomène évoqué dans l'énoncé.

Nous descendons directement vers les origines des problèmes et situations, pour cerner ensuite les différentes formes prises, avant de remonter jusqu'aux conséquences, effets, répercussions, etc. Exemple de sujet: Une baisse de la TVA serait-elle nécessaire pour relancer la consommation? Exemple de terme-clé à traiter avec la méthode de la causalité: la consommation.

II s'agit de faire rapidement au brouillon, l'inventaire des causes, des formes et des effets de la consommation.

On peut recenser au moins douze facteurs qui agissent sur la consommation (revenu nominal, hausse des prix, patrimoine, fiscalité sur le patrimoine, conjoncture, anticipation, imitation sociale, changement de statut, risques heureux et risques malheureux, attitudes à l'égard de l'argent, motifs d'utilisation de l'argent).

La consommation peut prendre plusieurs formes : biens alimentaires, soins médicaux, loisirs et culture, biens d'équipement, transports et communication, logement, habillement, voyages, autres consommations.

Les conséquences d'une hausse de la consommation sont très nombreuses : bien-être, paix sociale, incitation à la croissance, à l'embauche, à la création d'entreprises, etc. Troisième méthode : l'association d'idées Très souvent la première méthode fournit au candidat de nombreuses pistes pour cerner avec précision la problématique centrale et les problématiques sous-jacentes.

Mais parfois le recours complémentaire à la méthode de l'association d'idées n'est pas inutile lorsque le terme-clé à analyser constitue une abstraction ; c'est le cas de tous les termes qui désignent des idées, Les bases de la méthode 29 des représentations de l'esprit.

Les termes concrets représentent des faits, phénomènes, tendances mesurables.

Les deux premières méthodes suffisent pour les analyser.

En effet, si après exploitation de la méthode des équivalents et celle de la causalité, le candidat éprouve le besoin d'appliquer à un terme concret la méthode de l'association d'idées, cela devra l'alerter sur son manque de maîtrise des deux premières méthodes.

Face à un terme concret aucune piste d'analyse ne se dérobera au passage de la méthode des équivalents et de celle de la causalité.

De même, quand un terme abstrait est soumis à la méthode des équivalents puis à celle de l'association d'idées, point n'est besoin de recourir à la méthode de la causalité. Voici des exemples de mot-clés abstraits rencontrés fréquemment dans les énoncés des sujets d'économie politique : progression, régression, efficacité, compétitivité, objectif, critère, encore, en hausse, en baisse, en relation.

Chaque terme-clé auquel on applique la méthode de l' association d'idées pour l'analyser devient le centre de toute une constellation d'idées auxquelles nous fait immédiatement songer le terme-clé souligné.

Par exemple, le mot régression (du chômage, de l'investissement, du taux d'intérêt, du pouvoir d'achat, du commerce, etc.) doit faire penser à l'idée d'acteurs ayant conçu une stratégie, à l'atteinte d'objectifs prévus (un certain taux de croissance, un niveau de sous-emploi ou d'intérêt), l'échec de cette stratégie (niveau bas de l'investissement), aux incapacités et erreurs de manœuvre des acteurs économiques et sociaux en cas de fait malheureux (pouvoir d'achat), à l'explication des écarts entre les objectifs de ces acteurs et leur bilan, aux fondements des explications données par les économistes sur cette situation, voire aux intentions des pouvoirs publics et acteurs concernés. Les trois méthodes d'analyse servent comme trois râteaux qui se distinguent par le nombre de dents.

Ce que la première laisse passer, la deuxième le fera ressortir, et ce qui passera au travers des « dents » de la deuxième n'échappera pas à la dernière. Exemple de sujet : Peut-on lutter efficacement contre le chômage ? Exemple de terme-clé à analyser avec la méthode de l'association d'idées : efficacement. Cet adverbe renvoie à l'idée de critère de mesure permettant de montrer si les moyens adoptés ont engendré un effet souhaitable ou non.

Or, dans la pratique, les critères retenus par les uns ne sont pas forcément ceux appréciés par les autres.

Efficacement est un terme qui renvoie aussi à l'idée de priorité.

Quelles catégories de chômeurs devraient bénéficier en priorité des politiques de réinsertion professionnelle ? Sont-ce les chômeurs longue durée, les jeunes, les femmes, les chômeurs peu qualifiés ou sans qualification, les techniciens ou les cadres, les salariés âgés, les chargés de famille, les mères célibataires sans ressources, etc.

? Efficacement veut dire aussi la désignation précise de l'objectif validant le jugement à porter sur l'action des pouvoirs publics.

Est-ce qu'on voudrait, par exemple, éliminer le chômage longue durée, réduire la durée moyenne du chômage ou bien celui du taux général du chômage? Qu'est-ce qu'un plan détaillé ? Dans la pratique, ce que les enseignants appellent plan détaillé est en fait une combinaison de plans permettant d'ordonner rigoureusement les éléments d'un discours académique.

Par exemple, les économistes conçoivent des textes soutenus par un échafaudage logique imbriquant implicitement trois à quatre plans parmi la dizaine qui ont cours dans notre discipline : plan comparatif, plan critique, plan descriptif, plan dialectique, plan gradation, plan 30 Initiation à la méthode à travers les annales et des su;ets inédits historique, plan inventaire, plan progressif, plan thématique, plan tiroir.

Pour la dissertation de type concours administratif catégorie A, par exemple, le schéma de rédaction requiert au minimum trois plans combinés.

La combinaison type se fera à l'aide d'un plan directeur, d'un premier plan de soutien et d'un second plan de soutien. Qu'est-ce qu'un plan directeur? Tout écrit en économie repose sur une articulation de logiques situées au moins à trois niveaux.

La dissertation de concours se scinde en deux parties au minimum ou trois parties au maximum.

Le plan directeur gouverne les parties de la copie, c'est-à-dire qu'en lisant les titres nous saurons qu'il s'agit de tel plan parmi tous ceux cités plus haut, à l'exception du plan inventaire qui ne peut pas gouverner l'ensemble d'une dissertation.

Puisqu'il faudra toujours envisager des sous-parties pour chacune des parties du développement, forcément l'ordre de disposition des éléments du discours, dans chacune des sous-parties, devra obéir à une logique qui renforce celle qui gouverne l'ensemble du sujet.

D'où la nécessité de recourir à un second plan que nous appellerons désormais plan de premier soutien. Qu'est-ce qu'un plan de premier soutien ? S'il était permis dans tous les examens et concours de sous-titrer les sous-parties du développement, nous dirions qu'avant de choisir les sous-titres, il faudrait songer à la logique qui les impose dans la réponse à la question posée ou au sujet à traiter.

En effet, la forme de soutien logique qu'on souhaite apporter au plan directeur dépend de l'effet recherché auprès du lecteur en général et du correcteur en particulier.

Par exemple, quand un candidat retient le plan gradation (microéconomique puis macroéconomique) pour exposer ses idées, il peut considérer aussi qu'au niveau del' entreprise comme au niveau de la nation, sa démonstration aura besoin de s'appuyer (logique des sous-parties) sur un plan dialectique (thèse, antithèse et synthèse) qui constitue le premier plan de soutien dans ce qu'on appelle un plan détaillé (combinaison de plans possible). Qu'est-ce qu'un plan de second soutien ? Le souci d'organisation parfaite des matériaux du discours impose un mode de rangement qui facilite énormément la lecture.

Les détails de la démonstration se trouvent tous dans les sections de la copie.

Ce sont ces sections qui forment les sous-parties.

Leur place et leur articulation dans le discours sont soumises à un troisième mode de rangement que nous appellerons le second plan de soutien.

C'est donc dans ces sections du devoir que l'examinateur retrouvera ce qu'il cherche, c'est-à-dire les faits, les idées, les phénomènes, les situations, les événements, en rapport direct avec le problème principal à traiter. Pour parler de la nécessité d'avoir un premier plan de soutien à la dissertation, nous avons pris l'exemple d'un début de combinaison avec le plan gradation (au rang de directeur) et le plan dialectique (au rang de premier soutien).

Nous pouvons compléter l'exemple en imbriquant le plan thématique, comme second plan de soutien, pour gouverner les sections que comporteront toutes les sous-parties, cela d'abord dans la thèse, puis dans l'antithèse et enfin dans la synthèse. Remarque.

La combinaison de plans est une technique délicate qui consiste à trouver, pour chaque sujet et en fonction des connaissances maîtrisées, un plan directeur pour gouverner Les bases de la méthode 31 les parties, un premier plan de soutien pour les sous-parties qui servira à renforcer la rigueur du discours, et surtout un second plan de soutien qui régente les sections ou paragraphes prévus afin d'aller jusqu'au fond du problème traité, tout en facilitant la lecture de la copie. Comment choisir le plan directeur ? La maîtrise de la technique de classement des sujets exposée plus haut facilitera la tâche, puisque désormais le candidat qui sait classer instantanément les sujets sait automatiquement quels sont les trois plans adéquats pour la catégorie de sujets ou de questions.

Cependant, une nouvelle technique devra être maîtrisée : savoir retenir le meilleur plan en éliminant les moins bons.

Ce savoir rédactionnels' acquiert après plusieurs exercices d'entraînement au classement des sujets.

Si le sujet appartient logiquement à la première catégorie (mesure de politique ou stratégie), dans l'absolu les trois plans adéquats - critique, dialectique et thématique - se valent pour réussir une démonstration.

Mais dans la pratique, les candidats n'arrivent jamais au centre d'examen avec la même somme de connaissances, ni les mêmes expériences.

Donc, le choix définitif du plan directeur s'impose par l'importance des connaissances que le candidat est apte à mobiliser par la maîtrise des techniques d'analyse des termesclés, (et éventuellement la technique d'analyse des documents annexes) et surtout grâce à ses souvenirs de cours et de lectures personnelles.

Cependant, pour réussir à éviter les deux plans les moins rentables dans chaque catégorie de sujet, tout candidat devra faire sien le principe de choix suivant.

J'adopte le plan qui met en valeur mes connaissances et cache si possible mes lacunes. Quels sont les plans directeurs utilisés en économie politique ? Notre méthode.... »

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