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Profondément déstabilisé depuis les morts brutales, successivement en octobre 1993 et en avril 1994, de ses deux premiers présidents (membres...

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« Profondément déstabilisé depuis les morts brutales, successivement en octobre 1993 et en avril 1994, de ses deux premiers présidents (membres de l'ethnie hutu) représentant la majorité issue des élections démocratiques de juin 1993, le Burundi semble s'être installé dans une crise durable. Après les troubles majeurs du premier semestre de l'année 1995 (installation mouvementée d'un nouveau Premier ministre d'"opposition", Antoine Nduwayo, nettoyage ethnique de la capitale, affrontements meurtriers à l'Université, etc.), le cadre politique défini par la Convention de gouvernement signée en septembre 1994 a plutôt bien résisté.

Des efforts réels ont été faits par la présidence et l'équipe gouvernementale pour tempérer la radicalisation politico-ethnique dominante et neutraliser les éléments les plus agressifs des deux bords. Mais au fil des mois, la guerre civile au quotidien n'a cessé de prendre de l'ampleur et donc d'attiser les tensions au sommet de l'État: assassinats politiques, banalisation de la criminalité et de la délinquance, multiplication des coups de main des "assaillants" et "bandes armées" (ces termes désignent les partisans de Léonard Nyangoma, ancien ministre de l'Intérieur du Frodébu - Front pour la démocratie au Burundi, parti majoritaire à dominante hutu -, installés à la frontière zaïroise et plus généralement l'ensemble des groupes pro-hutu partisans de la lutte armée pour "le retour à la démocratie"), passage sous contrôle militaire de régions entières comme la province frontalière de Cibitoke. A partir d'octobre 1995, les actions de guérilla, de plus en plus structurées, se sont étendues et en marsavril 1996 une véritable offensive militaire a touché les provinces du centre du pays.

Les premières pertes notables en hommes et l'inadéquation des forces armées à ce type de conflit ont profondément affecté l'état d'esprit des divers protagonistes.

A l'intérieur du pays, devant la multiplication du nombre des victimes de cette guerre sans publicité, les comportements de protection et d'autodéfense à base ethnique ont gagné l'ensemble de la population.

En fait, l'évolution de la situation a semblé largement échapper à ceux qui exercent formellement l'autorité politique, occupés.... »

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