Publication et réception de l' œuvre La publication de Madame Bovary, d'abord dans la Revue de Paris, puis aux éditions...
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Publication et réception de l' œuvre
La publication de Madame Bovary, d'abord dans la Revue de Paris, puis aux
éditions Michel Lévy, fut mouvementée : expurgé à l'insu de son auteur, le
roman fut l'objet d'un procès pour immoralité, qui contribua à rendre Flaubert
célèbre.
D La publication en feuilleton
1.
Le désaccord entre Flaubert et la Revue de Paris
Il est annoncé
Le roman est achevé à la fin mai 1856.
Grâce à Maxime du
dans le numéro
Camp, il doit être d'abord publié en feuilleton dans la Revue
du I "août avec
de Paris, en six livraisons.
Le rédacteur en chet Léon Laurent
une coquille qui
écorche le nom
Pichat, veut modifier le texte, et Maxime du Camp appuie cette
de son auteur
demande: «Laisse-nous maîtres de ton roman pour le publier
devenu Gustave
dans la Revue [...
].
Tu as enfoui ton roman sous un tas de choses,
« Faubet », ce qui
bien faites, mais inutiles.
» Flaubert refuse catégoriquement
irrite Flaubert.
toute modification et menace de renoncer à la publication.
Le
problème porte sur la scène du fiacre à Rouen, où Emma se donne à Léon,
scène susceptible de déclencher un procès, selon Maxime du Camp.
2.
Une œuvre modifiée à l'insu de son auteur
Finalement Madame Bovary commence à paraître le l •• octobre 1856
avec quelques corrections - dont la scène du fiacre -, jusqu'au numéro du
15 décembre; mais d'autres coupes ont été effectuées à l'insu de l'auteur.
Après avoir menacé la Revue d'un procès, Flaubert accepte d'ajouter un
«prière d'insérer » , sorte d'avertissement destiné au lecteur, où l'auteur l'in
forme des coupes : « En conséquence, je déclare dénier la responsabilité des
lignes qui suivent.
Le lecteur est donc prié de n'y voir que des fragments et non
pas un ensemble.
»
III La première édition en deux volumes
l.
Un nouvel éditeur
1 À la publication du roman dans la Revue, Flaubert a le sentiment de l'avoir
raté, car il témoigne selon lui de plus de travail que de talent Pourtant l'ac
cueil du public est bon: «La Bovary marche au-delà de mes espérances »,
écrit-il.
1 Le 24 décembre 1856, il signe un contrat d'édition avec Michel Lévy, l'édi
teur «qui monte».
Les droits d'auteur sur les ventes n'existant pas encore, il
cède ses droits au forfait pour cinq ans.
Michel Lévy offre à Flaubert quatre
cents francs, soit mille cinq cents euros, pour chacun des deux volumes.
2.
Un succès commercial
La première édition, sortie en avril 1857, est rapidement épuisée.
Deux réim
pressions ont lieu et trente mille exemplaires sont vendus.
Flaubert pense
avoir été dupé car il ne touche que cinq cents francs sur les rééditions, tandis
que les bénéfices de l'éditeur sont très importants.
Madame Bovary est donc
un succès commercial, mais pas pour son auteur.
Pour la première fois, Flau
bert gagne de l'argent.
Mais il le perd dans le procès qui suit la publication du
roman dans la Revue de Paris.
EII Le procès pour immoralité
I.
Une accusation d'« attentat aux bonnes mœurs et à la religion»
1 Fin décembre 1856, Flaubert est convoqué chez le juge d'instruction, et
accusé d'avoir« attenté aux bonnes mœurs et à la religion» dans son roman.
Il fait appel à son frère, à ses relations, et à ses amis comme le
Les procès se
poète Lamartine, pour le soutenir et le défendre.
Il se recom
succèdent à
mande de sa famille, en particulier de l'importance du nom de
cette période : les
son père à Rouen, arguant que cela peut avoir des conséquences
frères Goncourt
pour un article de
fâcheuses sur les élections à venir.....
»
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