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QUATRIÈME ACTE Un dénouement apparent Au début de l'acte IV, il semble que le dénouement soit arrivé : la question...

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« QUATRIÈME ACTE Un dénouement apparent Au début de l'acte IV, il semble que le dénouement soit arrivé : la question du mariage de Figaro, soulevée dans les trois premiers actes, apparaît comme résolue.

En effet, la reconnaissance du troisième acte a levé le principal obstacle, qui résidait dans les prétentions de Marceline, soutenue par le Comte.

Bartholo ayant fini par accepter d'épouser Marceline, le dernier obstacle, que constituait le refus d' Antonio d'accorder la mairr de Suzanne à un bâtard, disparaît aussi. Restent seulement les projets du Comte.

Almaviva demeure le maître incontesté du château mais il a perdu le droit du seigneur et ne peut plus compter sur les prétentions de Marceline.

Il ne pourra agir désormais que clandestinement etc' est ce qui va faire l'objet des deux derniers actes. De la comédie d'intrigue à la comédie sentimentale Il ne s'agit plus, désormais, de savoir si le mariage aura lieu mais si le couple reconnu que constituent Figaro et Suzanne parviendra à sauvegarder son bonheur.

A cette question en est liée une seconde qui concerne l'autre couple de la pièce : la Comtesse réussira-t-elle à reconquérir son époux ? A la comédie d'intrigue des trois premiers actes succède donc une comédie plus sentimentale, dans laquelle Beaumarchais s'interroge sur le mariag~ en tant qu'état et non plus en tant qu'événement ponctuel coïncidant avec la cérémonie.

Ce glissement va s'accompagner d'un changement de registre, déjà préparé par le troisième acte : l'émotion occupe une place de plus en plus importante dans les répliques des personnages. ACTE IV., SCÈNES 1-3 L'acte IV s'ouvre sur un tête-à-tête de Figaro et de Suzanne qui laissent éclater leur joie.

Tous les obstacles au mariage ont disparu et les deux fiancés se jurent une mutuelle fidé­ lité.

Suzanne donne sa parole à Figaro de ne pas se rendre au rendez-vous du Comte.

Mais la Comtesse interrompt cet entretien et désire parler seule à seule avec Suzanne. Dans la scène 3, Suzanne commence par essayer de con­ vaincre sa maîtresse de renoncer à son tour au rendez-vous. La Comtesse se croit d'abord trahie par Suzanne mais elle regrette aussitôt cette marque de défiance.

Suzanne doit cependant se prêter au stratagème et écrire un billet au Comte pour fixer un rendez-vous auquel la Comtesse se ren­ dra à sa place, conformément à ce qui avait été convenu à la fin du deuxième acte. COMMENTAIRE Le rôle du hasard Au cours du troisième acte les péripéties se sont succédé à un rythme étourdissant.

Aussi n'est-il guère étonnant que Beaumarchais ait placé dans la bouche de ses personnages, au début du quatrième acte, des considérations sur la toute-puissance du hasard.

Suzanne souligne en deux courtes répliques la bizarrerie des événements qui viennent de se produire : « As-tu vu rien de plus étrange ? », 1 Conformément à ce qu'elle a promis, elle tente donc dans la scène 3 de dissuader la Comtesse de mettre à exécution son projet.

Mais la réaction de celle-ci est des plus surprenantes : elle se croit trahie par Suzanne, ce que marque le passage du tutoiement au vouvoiement puis la formulation d'une hypothèse insultante pour Suzanne : « !..

.) Enfin d'accord avec le Comte, il vous fâche à présent de m'avoir con­ fié ses projets.

» Pour la première fois dans la pièce, Beaumarchais esquisse la situation de rivalité dans laquelle auraient pu se trouver les deux femmes si Suzanne, par son dévouement à la Comtesse et son habileté, n'avait réussi à exclure une telle possibilité (voir début de l'acte Il). L'émotion de Suzanne n'est pas feinte et c'est elle qui convainc la Comtesse de sa bonne foi.

Celle-ci reconnaît que sa réaction était injus­ tifiée : « Je ne sais ce que je dis.

» li faut y voir le signe du désarroi de l'épouse délaissée et trompée.

Mais dans ces conditions il n'est pas question pour elle de renoncer à son projet et Suzanne est con­ trainte de trahir la parole qu'elle a donnée à Figaro.

La Comtesse a qeau souligner qu'il ne s'agit pas d'une véritable trahison (« En me cédant ta place au jardin, tu n'y vas pas, mon cœur ; tu tiens parole à ton mari, tu m'aides à ramener le mien »), Suzanne n'en redoute pas moins les conséquences possibles de son billet, et la fin de l'acte montrera à quel point ses craintes étaient justifiées. ACTE IV, SCÈNES 4-8 Les scènes 4 à 8 sont marquées par le retour sur scène de Chérubin qui entraîne par voie de conséquence un retour sur les péripéties du deuxième acte.

Dans la scène 4, Ché­ rubin, déguisé, vient avec d'autres jeunes filles offrir des fleurs à la Comtesse et c'est lui qu'elle embrasse sur le front. Dans la scène 5, Antonio arrive et révèle au Comte le déguisement.

Le Comte s'irrite contre le page et exige de la Comtesse des éclaircissements sur ce qui s'est réellement passé dans la chambre de la Comtesse le matin même.

La Comtesse avoue les faits, sans révéler cependant le but réel du déguisement.

Mais les révélations naïves de Fanchette sur les assiduités du Comte auprès d'elle viennent rétablir l'équilibre en faveur de la Comtesse. Dans la scène 6, c'est Figaro qui va faire les frais de la mauvaise humeur du Comte.

Mais le valet se dérobe habile- ment et entraîne tout le monde pour la cérémonie du mariage. Le Comte, dans la scène 7, ordonne à Chérubin de ne plus reparaître de la soirée.

Celui-ci fait malàdroitement allusion au baiser qu'il a reçu au front et, dans la scène 8, la Comtesse doit expliquer ces paroles au Comte en alléguant de mauvais prétextes. COMMENTAIRE La répétition du second acte La succession de ces cinq scènes ne peut manquer de rappeler au spectateur le deuxième acte : Beaumarchais au cours de ce mouvement dramatique a réutilisé les principaux éléments qui étaient apparus dans l'épisode relatif à Chérubin.

Ainsi dans la scène 4 apparaît Chérubin déguisé en femme comme dans la scène 6 de l'acte Il ; l'arrivée inattendue d'Antonio, qui démasque Chérubin, fait écho à l'irruption du même personnage, avec les mêmes conséquences (Il, 21); la colère du Comte et les aveux de la Comtesse rappellent les scènes 16 et 19 ; enfin, comme dans la scène 20 du deuxième acte, Figaro est victime de la colère du Comte et des aveux de la Comtesse. Il résulte surtout de ces répétitions un effet comique lié au personnage de Chérubin que le Comte trouve toujours sur son chemin, à tel point que celui-ci a le sentiment d'être victime d'un enchantement : « Être ensorcelé par un page.

» De plus, à l'issue de ces cinq scènes comme à la fin du deuxième acte, le Comte voit la situation se retourner contre lui : « Il y a un mauvais génie qui tourne tout ici contre moi ! » La Comtesse et Chérubin Cet épisode permet aussi à Beaumarchais de rappeler au spectateur l'existence d'une intrigue secondaire entre la Comtesse et Chérubin. Déjà à la fin de la scène 3 le motif du ruban avait permis d'évoquer le page, qui apparaît comme par enchantement dans la scène 4.

La Comtesse va même lui donner un baiser sur le front sans se douter qu'il s'agit de lui mais en étant frappée par ce qu'elle prend pour une ressemblance étonnante.

Ce n'est peut-être pas un hasard si son choix s'est porté sur cette jeune paysanne ! Ce chaste baiser constituera le seul contact physique entre la Comtesse et Chérubin, dans Le Mariage du moins.

Chérubin ne cache pas la valeur qu'il attache à ce baiser, au point de risquer de se trahir, une première fois à la fin de la scène 4 puis de nouveau dans la scène 7. Le comique La découverte de Chérubin par le Comte aurait pu avoir de graves conséquences mais la présence de Fanchette fait basculer la scène 5 dans le comique.

Son étourderie a ici une conséquence heureuse pour Chérubin et la Comtesse, alors qu'à la fin du quatrième acte elle se retournera contre Suzanne.

L'étonnement d'Antonio ajoute d'ail­ leurs au comique : « Vous aussi, Monseigneur ?» Fanchette, avec ses soupirants, apparaît ici comme le pendant de Chérubin, dont l'âge la rapproche. L'arrivée de Figaro dans la scène 6 permet d'accentuer le comique. Le Comte et Antonio jouent au chat et à la souris avec Figaro.

Ils le harcèlent de questions sur sa prétendue chute du matin.

Le jeu de scène renforce le comique puisque le Comte et Antonio le font suc­ cessivement pivoter sur lui-même, comme le montre la didascalie« le retourne», répétée quatre fois.

Figaro est surtout pr.éoccupé par les préparatifs de sa noce mais toutes ces questions commencent à l'éton­ ner : « Assurément, mais quelle enquête ?» Lorsqu'il découvre enfin Chérubin, il va adopter une attitude analo­ gue à celle qu'il avait adoptée dans la scène 20 du deuxième acte ne rien nier mais ne rien reconnaître non plus.

li va se réfugier dans une plaisanterie propre à déclencher le rire du spectateur : « Pour­ quoi non ? la rage de sauter peut gagner : voyez les moutons de Panurge(...

).» L'allusion à Rabelais révèle bien le climat de franche gaieté dans lequel évoluent les personnages, le Comte excepté.

Mais sa colère n'apparaît plus comme une menace aussi inquiétante que dans le deuxième acte : il n'a plus le pouvoir d'empêcher le mariage. ACTE IV, SCÈNES 9-13 Le mariage tant attendu est enfin célébré dans la scène 9.

Suzanne en profite pour remettre au Comte le billet écrit sous la dictée de la Comtesse.

Le Comte se pique avec I' épin- gle qui sert de cachet au billet.

Figaro s'en aperçoit mais il est bien loin de se douter de la provenance du billet en question. Dans la scène 10, Gripe-Soleil revient accompagné de Bazile.

Celui-ci vient réclamer la main de Marceline.

Cela donne lieu à un affrontement verbal avec Figaro avant que Bazile n'apprenne la reconnaissance qui a eu lieu au troisième acte.

Il disparaît alors sans demander son reste. Figaro et le Comte se réjouissent, dans la scène 11, le pre­ mier de son mariage, le second de son rendez-vous galant. Dans la scène suivante le Comte interdit qu'on tire le feu d'artifice sous les marronniers, ce qui aurait compromis son rendez-vous. La scène 13 consiste en un court tête-à-tête entre Figaro et Marceline au cours duquel Figaro s'affirme inaccessible à la jalousie. COMMENTAIRE La.... »

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