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Que vaut l'excuse : cc C'est plus fort que moi » ? ■ Analyse du sujet - Dans l'énoncé du...

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« Que vaut l'excuse : cc C'est plus fort que moi » ? ■ Analyse du sujet - Dans l'énoncé du sujet, le terme« excuse» signale que le sujet a mal agi: on traitera donc la question avant tout d'un point de vue moral. - Toutefois, ce qui peut être qualifié de « plus fort que moi » peut ren­ voyer aussi bien à des circonstances extérieures qu'à des pulsions internes : on devra donc tenir compte également de la présence de l'in­ conscient, et des problèmes qu'elle peut poser relativement à la décision morale. - Enfin, on peut penser aussi à la notion juridique de « cirçonstances atténuantes_» : dans quelles conditions intervient-elle ? ■ Pièges à éviter - Ne pas s'en tenir à un panorama d'exemples divers, pour montrer que, dans chaque cas, l'expression risque de renvoyer à différentes formes "'°d'excuse.

Il faut au contraire n'illustrer que des analyses portant sur des niveaux différents de la possibilité d'être excusé. - Ne pas omettre, sous �texte que l'on voudrait établir d'un point de vue kantien que la responsabilité est toujours complète, les situations dans les­ quelles le sujet perturbé mentalement n'est effectivement plus maître de lui. - Attaquer directement la question, en oubliant de souligner quelle doit être, normalement, la maîtrise du sujet sur ses actes. [Introduction] L'enfant qui vient de commettre une bêtise a pour habitude de faire valoir que ce n'est pas de sa faute: sans doute le vase est-il brisé, mais il ne l'a pas fait« exprès», même s'il ne peut davantage préciser la nature des circonstances qui l'ont trompé.

Si un tel comportement est suppor- table lorsque le jeune âge du coupable implique qu'il n'a pas encore une conception bien claire de ce que serait sa responsabilité, il semble plus difficile à admettre en présence d'un adulte, qui prétend se décharger de celle-ci sur le poids des circonstances extérieures.

Lorsqu'un mari colé­ reux tente de faire valoir que, s'il frappe son épouse, ce n'est pas tout à fait de sa faute parce que, périodiquement,« c'est plus fort que lui», une telle excuse paraît assez peu recevable - ce qui indique que l'on attend d'un sujet adulte la capacité de maîtriser sa conduite, ou d'assumer sa res­ ponsabilité s'il lui arrive d'agir mal.

Que peut donc valoir cette excuse « C'est plus fort que moi»? 1 [1.

Maitrise et circonstances] Cette formule n'est utilisée que pour « excuser » une faute : la personne accusée tente de faire admettre que sa conduite (répréhensible) ne peut lui être reprochée, dans la mesure où quelque « force » extérieure l'a amenée à agir ainsi, indépendamment de sa volonté.

C'est donc l'aveu d'une fai­ blesse de la volonté, en même temps que l'invitation à découvrir ce qui a pu la bafouer. De manière générale, celui qui cherche à s'excuser de la sorte reconnaît donc que sa conduite n'a pas été décidée par sa seule volonté.

Il sous­ entend que cette dernière s'est heurtée en quelque sorte à plus fort qu'elle: au lieu d'agir, il a, dans une certaine mesure, été agi.

D'un point de vue strictement moral, une telle excuse n'est acceptable que si l'on admet que la conduite peut ne pas être déterminée par le seul sujet et par sa volonté : interviendrait donc un déterminisme extérieur, qui oblige à admettre que le sujet, étant déterminé, perd sa liberté. Pour apprécier une telle excuse, on doit donc se demander si la conduite peut être ainsi conçue, si l'on peut admettre que l'homme, dans sa vie quotidienne, soit soumis â des déterminismes qui orientent ses gestes, ses actes, peut-être ses pensées.

Derrière la formule un peu passe­ partout et en apparence pas trop grave, se profile en réalité une définition de l'humain et de sa situation relativement aux choses extérieures. Admettre un tel déterminisme (et même si l'on conçoit qu'il n'intervient que de temps à autre, précisément quand l'action est mal orientée), c'est évidemment nier la responsabilité, et.... »

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