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Quelle peut être l'origine de la conscience morale? La conscience morale est une des modalités (manière d'être) de la conscience....

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« Quelle peut être l'origine de la conscience morale? La conscience morale est une des modalités (manière d'être) de la conscience.

On parle d'une conscience morale, mais aussi d'.une conscience psychologique, artistique, reli gieuse.

En tant que conscience, la conscience morale est capacité de dédoublement et se manifeste par la capacité de porter des jugements se rapportant à l'action: « La conscience consiste à juger correctement ce qu'on doit faire» (Aristote, Grande Morale, 1197 b).

Elle se réalise donc par la capacité de choisir de faire le bien plutôt que le mal. La question de l'origine de la conscience morale renvoie à la diversité des réponses concernant la question de la « nature » de l'homme.

Mais la problématique est simple : la conscience morale est-elle innée ou bien s'acquiert-elle? On se contentera, ici, d'énumérer quelques-unes des positions.

Le candidat veillera à articuler sa réflexion de manière personnelle en s'aidant des matériaux qui suivent. Le philosophe Hobbes (1588-1679) soutient que la conscience morale n'est pas innée.

D'une part, l'homme, comme tout être vivant, ne se soucie que de son intérêt égoïste.

D'autre part, l'homme, comme être rationnel, est capable d'opérer un calcul sur les avantages de la paix civ_ile.

En fin de compte, c'est la raison qui aide l'homme à découvrir l'identité de l'intérêt personnel et de l'intérêt commun.

Dès lors, l'homme s'arrache à sa condition naturelle (à !'é!at de nature, qui est la guerre de chacun contre tous et où « l'homme est un loup pour l'homme») pour accéder à une condition sociale qui, sous l'emprise de l'Etat tout-puissant (Léviathan), assure la paix civile.

Ainsi, la conscience morale n'est pas première, elle naît après coup, dans la puissance de la raison calculatrice qui est capable d'orienter nos actions. Cette idée que l'homme n'est pas un être naturellement moral, on la retrouve chez le sociologue Lévy-Bruhl (1857-1939).

En effet, l'homme vit en société, et dans toute société il y a des mœurs et des usages qui s'imposent, ainsi que des obligations et des interdits.

Ceci se vérifie pour tous les temps et tous les lieux.

Mais cela n'équivaut nullement à dire que la moralité est naturelle à l'homme, si l'on entend par là qu'il y a dans la conscience de l'homme la révélation d'un ordre moral, par une sorte de privilège attaché à sa qualité d'être raisonnable.

Au contraire, les faits.

moraux sont des faits sociaux.

Ainsi, chaque morale est fonction des autres séries de faits dans la société où l'on observe les sentiments moraux.

Les pratiques morales d'une société donnée sont nécessairement liées aux croyances religieuses, à l'état économique et politique, aux acquisitions intellectuelles, aux conditions climatiques et géographiques, en bref, à l'ensemble des séries concomitantes de phénomènes sociaux: « (A l'opposé d'un point de vue religieux) la science, loin de ramener l'ensemble de la réalité sociale à la conscience, comme à son centre, rendra compte au contraire de chaque conscience morale par l'ensemble de la réalité sociale dont cette conscience fait partie, et dont elle est à la fois une expression et une fonction » (Lévy-B,ruhl, La Morale et la Science des mœurs). Affinner que la conscience morale n'est qu'une manière de sentir et de penser que l'individu acquiert et développe au sein de la vie sociale, pennet de rendre compte de la diversité selon les lieux et les temps des conceptions du bien et du mal.

Mais cette thèse ne pennet pas d'expliquer comment l'individu peut se sentir obligé par des règles qui lui sont au départ étrangères et extérieures, s'il ne les reconnaît pas et ne les approuve pas intérieurement par un jugement personnel.

A moins de considérer, avec le socio- logue Durkheim (1858-1917), que la société représente pour l'homme une autorité sacrée à laquelle il accepte de se soumettre.

Ce serait là diviniser la société et confondre morale et conformisme (tendance à accepter sans jugement les valeurs établies).

Enfin et surtout, traiter la conscience morale comme un fait culturel peut conduire à affirmer qùe toutes les morales se valent, qu'il n'y a pas de hiérarchie des valeurs.

Autre manière de dire qu'il n'y a pas de morale mais seulement des mœurs et des usages. En faveur de la thèse opposée, on trouve Hutcheson (1694-1746).

Selon lui, l'homme aurait une capacité intuitive de la conscience à ressentir une action comme bonne ou mauvaise.

Ce sens moral est antérieur à la coutume, à l'éducation et à toute forme d'expérience morale.

Il suppose préalablement à toute conduite « une bienveillance désintéressée» à l'égard d'autrui, prenant la forme de la sympathie ou de la pitié.

C'est ce sens moral - et non la raison - qui détermine la loi morale. Dans le même esprit, Rousseau (1712-1778) prétend que l'homme a un sentiment inné du bien: L'homme.... »

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