Quelles leçons peut-on tirer de l'expérience historique du Gold-Exchange� Standard (GES) pour l'organisation du système monétaire international (SMI)? INTRODUCTION Accroche...
Extrait du document
«
Quelles leçons peut-on tirer de l'expérience historique du Gold-Exchange�
Standard (GES) pour l'organisation du système monétaire international
(SMI)?
INTRODUCTION
Accroche du sujet
La croissance des échanges internationaux de biens et services et celle des
opérations internationales de financement nécessitent la mise en place de
" relations monétaires internationales entre des économies qui sont de
puissances économiques inégales.
Cette question a connu des réponses histo
riques différentes depuis la fin du xrxe siècle; elles ont pris la forme de
Systèmes Monétaires Internationaux (SMI).
Ill Définition et problématique
L'étalon de change-or ou Gold Exchange Standard (GES) constitue un de
ces systèmes.
C'est un compromis entre le système de l'étalon-or et le système
du pur étalon de monnaie de réserve.
Dans un GES, les réserves des banques
centrales consistent en or et en devises.
Chaque banque centrale nationale qui
participe au système lie sa monnaie à l'or ou à une devise clé.
Un GES a
fonctionné au niveau international de 1926 à 1931 et à partir de 1944 jusqu'en
1971-1973.
Cependant, il est difficile de préciser les limites historiques de ce
système qui est, par essence, évolutif.
Ainsi le GES de 1944 se transforma en
système d'étalon-dollar.
Ces évolutions semblent liées aux contradictions
internes du système lui-même.
C'est la principale leçon historique que l'on
,, peut tirer de l'évolution du GES.
Ill Annonce du plan
En effet, le GES devait remédier aux limites du système d'étalon-or (I); sa
mise en œuvre posa la question de la devise clé (II), et surtout celle de la
coopération monétaire internationale (III).
PARTIE I
Historiquement, le GES s'impose après les deux grands conflits mondiaux du
XX' siècle (A); la première forme de GES est supposée répondre aux limites
imposées par l'étalon-or (B); le second GES de 1944 tire les leçons de l'échec
du GES de l'entre-deux-guerres (C).
!il A.
Le GES s'impose après les deux grands conflits mondiaux du xxe siècle.
Il est nécessaire de situer historiquement l'expérience du GES.
Le GES a
pris deux formes historiques.
La première date de 1922.
Aux lendemains de la
Première Guerre mondiale, il y avait, aux yeux des décideurs, un hiatus entre
les réserves d'or des principaux pays capitalistes et les besoins en termes de
financement des projets d'investissement et des besoins de consommation.
Pendant les conférences de Bruxelles en 1920 et de Cannes en 1922, la question
d'un étalon de change-or avait déjà été étudiée.
Mais, c'est la conférence de
Gênes, du 10 avril au 19 mai 1922, réunissant 29 pays européens, y compris la
Russie soviétique, qui émet les propositions les plus précises.
Il s'agit de
rétablir des relations internationales commerciales, monétaires et financières.
Ce rétablissement passe par la stabilisation des changes et le règlement des
réparations allemandes et des dettes interalliées.
Il s'agit aussi de permettre la
création de monnaies nationales pour les pays d'Europe centrale qui sont nés
après la guerre de 1914-1918 dans un contexte de pénurie d'or et d'inflation
d'après-guerre.
Il s'agit enfin de juguler le plus rapidement possible les infla
tions rapides qui se déclarent après la guerre.
La seconde forme historique s'impose après la conférence de Bretton
Woods de juillet 1944.
Il s'agit, comme après la Première Guerre mondiale, de
, rétablir des relations internationales dans un contexte de pénurie de liquidités
.
::
internationales.
Il s'agit aussi, et plus que pour les acteurs des années vingt, de
permettre aux États-nations de mener leurs politiques macroéconomiques
librement.
L'influence de J.M.
Keynes (1883-1946) doit être signalée: «Il devait
y avoir aussi peu d'interférences que possible avec les politiques nationales
internes, et le projet ne devrait pas s'écarter du terrain international.
» Les
deux formes de GES sont donc le produit d'une réflexion collective, et elles
s'imposent lors de situations historiques exceptionnelles.
Ill B.
La première forme de GES est supposée répondre aux limites imposées par
l'étalon-or.
Un GES opère comme un système d'étalon-or et vise à poser des limites à
la croissance monétaire dans le monde.
Mais il donne aussi une plus grande
flexibilité à la croissance des liquidités internationales, notamment sous la
forme des réserves officielles, qui peuvent comporter des «objets » monétaires
autres que l'or.
C'est cette flexibilité qui fit que J.M.
Keynes soutint le GES, lui
qui condamna l'étalon-or comme une «relique barbare ».
Pour lutter contre la
récession et le chômage, les pays appartenant au SMI peuvent avoir avantage
à développer conjointement leur offre de monnaie, même si ceci doit aboutir
à élever le prix de l'or en termes de monnaies nationales.
Cette stratégie
s'avère d'autant plus nécessaire si la récession est mondiale.
Par ailleurs, dans
un système d'étalon-or, les banques centrales ne peuvent augmenter leurs
:, réserves au fur et à mesure que l'économie croît à moins qu'il n'y ait conti
nuellement de nouvelles découvertes d'or.
Mais elles peuvent provoquer une
récession mondiale en rivalisant entre elles pour s'approprier les réserves
d'or.
Des politiques conjointes de hausse des taux d'intérêt par exemple
peuvent se traduire par une diminution drastique de l'offre internationale de
monnaies et par des mouvements de capitaux qui compromettraient les
capacités de croissance mondiale.
En réponse à ces risques, le GES exprime la
volonté d'une gestion plus volontariste.
et plus souple des relations
monétaires internationales dans le cadre d'un régime de changes, explicite
ment en 1944, fixes mais ajustables.
Ill C.
Le second GES de 1944 tire les leçons de l'échec du GES de l'entre-deux
guerres.
Le GES, mis en place en 1944, cherche à créer les formes institutionnelles
de cette souplesse tout en évitant les erreurs de l'expérience monétaire de
' l'entre-deux-guerres.
Notamment, le GES de 1922 comportait un risque de
,, crise majeure dans un contexte de mobilité internationale....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓