Quelles sont les formes empruntées par l'apologue au cours de l'histoire ? L'auteur grec Ésope (vi6 siècle av. J.-C.) est...
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Quelles sont les formes empruntées par l'apologue au cours de l'histoire ?
L'auteur grec Ésope (vi6 siècle av.
J.-C.) est le premier grand écrivain à pratiquer
l'apologue dans des fables en prose.
En France, la Renaissance voit fleurir le genre de
l'utopie, tandis qu'au XVIIe siècle, La Fontaine publie ses Fables.
Par la suite, le siècle
des Lumières a fréquemment recours à la fiction didactique dans les contes
philosophiques (Voltaire en est un bon exemple), et la nouvelle, au XIXe siècle, joue
parfois ce rôle.
Enfin, au XXe siècle, certains récits de science-fiction s'apparentent
l'apologue : ainsi, Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley avertit les hommes des
risques qu'ils courent à trop jouer avec les lois de la nature.
Quels sont les rapports entre narration et argumentation ?
Comme un essai ou un texte purement argumentatif, l'apologue cherche à convaincre, à
délivrer un enseignement ou à faire réfléchir, mais de manière détournée : c'est le récit
qui est chargé de mettre en scène des idées et des valeurs.
L'argumentation s'exprime à
travers une fiction allégorique, ce qui permet d'incarner des principes abstraits dans des
personnages qui en retirent une valeur symbolique : dans la fable de La Fontaine « Le
Loup et l'agneau », les deux personnages incarnent de façon immédiatement perceptible
le principe du mal et celui de l'innocence ; au-delà de cette dichotomie, le lecteur doit
s'efforcer de décrypter la scène afin d'en comprendre les enjeux plus vastes.
En principe,
la visée pédagogique de l'apologue impose que les situations narratives illustrent sans
ambiguïté les valeurs morales défendues par l'auteur.
Toutefois, un texte véritablement
littéraire ne saurait se satisfaire de cette simplicité ; le jeu peut être alors de créer le
doute dans l'esprit du lecteur, de prendre quasiment le parti du loup contre l'agneau, ou
d'employer l'ironie, comme Voltaire dans Candide.
Le lecteur averti doit donc se tenir sur
gardes et prêter attention aux symboles un peu trop évidents.
Telle est en effet la différence principale entre une argumentation directe et une
argumentation rendue indirecte par la fiction : il ne peut y avoir de stricte équivalence
entre les deux, car toute situation fictive, toute symbolisation, rend l'interprétation à la
fois plus difficile et plus stimulante.
Quelles sont les fonctions de l'apologue ?
L'apologue remplit les deux fonctions classiques de la littérature selon l'auteur latin
Horace : instruire et plaire.
Les premiers apologues de l'ère chrétienne sont les paraboles
des évangiles, dans la Bible : la fiction permet de faire....
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