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=> Question de l’ancrage de l’œuvre dans la réalité, de l’engagement (car parler de son époque, c’est souvent la commenter,...

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« => Question de l’ancrage de l’œuvre dans la réalité, de l’engagement (car parler de son époque, c’est souvent la commenter, voire la critiquer. Jugement étonnant de la part de Chateaubriand qui a écrit ses Mémoires d’outre-tombe afin de témoigner, de donner son point de vue de témoin et d’acteur (ministre, ambassadeur) de l’Histoire.

=> Il est né en 1768, il avait donc 21 ans à la Révolution (sa jeunesse s’est déroulée sous l’Ancien Régime).

Il a donc connu l’Ancien Régime, la Révolution, la Terreur (son frère a été guillotiné) et l’exil en Amérique, le Consulat sous Bonaparte, l’Empire de Napoléon, la Restauration, Louis-Philippe et il est mort en 1848, à la veille de la Seconde République (et après, du Second Empire). Chateaubriand a donc assisté à des profonds bouleversements en France => ses Mémoires en témoignent. => Les témoignages d'écrivains sur les événements historiques présentent-ils un intérêt pour le lecteur ? I- Un témoignage A- Écrivains VS historiens • Les écrivains ne sont pas des historiens : => n’ont pas la neutralité supposée des historiens ; => n’ont pas la précision attendue (il peut y avoir des erreurs de dates, de lieu…) ; => Témoignage : ont été témoin, ont vu, ont vécu. B- Une certaine présentation des événements • L’écrivain peut aussi présenter des événements tels qu’il les a perçus, en présentant son opinion comme la vérité et en leur donnant une valeur symbolique. Cf.

la description de la prise de la Bastille par Chateaubriand dans les Mémoires d’Outretombe.

Il démolit totalement le mythe de cet événement, présenté comme un non événement. • Chateaubriand, dans ses Mémoires, présente toujours les épisodes de la Révolution soit comme un événement peu glorieux (prise de la Bastille), soit comme une suite d’événement très sanglants.

Il insiste aussi sur la violence et l’incohérence des révolutionnaires => la Révolution a mis fin à « son » monde, celui de l’Ancien Régime : il ne peut donc que présenter cela sous l’angle le plus négatif. C- Talent de l’écrivain • Mme de Sévigné dans ses lettres racontent la vie mondaine de son époque.

Intérêt pour les historiens + intérêt pour les lecteurs => ses lettres sont encore lues des siècles après, et pas que par des historiens ou des universitaires. => Plaisir de la lecture. • NB : Mme de Sévigné aimait écrire et s’amuser à écrire.

Cf.

la lettre qu’elle écrit pour annoncer le mariage de la grande Mademoiselle le 15 décembre 1670 => autodérision : elle annonce ce « potin » comme un événement exceptionnel (« la chose la plus… la plus… »).

Ou cf.

la lettre du 22 juillet 1671 dans laquelle elle dit à Coulanges qu’elle aime les narrations où l’on ne dit que ce qui est nécessaire alors qu’elle sait bien qu’elle « extravague » souvent. => Intérêt : véritable talent littéraire. ∆) L’écrivain n’est pas un historien.

Évoquant des événements historiques, il ne pourra donc pas les présenter avec la objectivité, le recul, la précision attendue par les lecteurs de livres d’histoire.

Cependant, les témoignages apportés par les écrivains peuvent apporter d’autres choses au lecteur : II- Une vision du monde par le texte de l’écrivain : A- La sensibilité de l’écrivain • L’écrivain est souvent un homme sensible : ressent de manière plus intense les événements. Écriture qui rassemble une grande quantité d'émotions (VS prose ou théâtre qui sont souvent de longs développements). Ex : « il a deux trous rouges dans la poitrine » Rimbaud dépeint en quelques mots toute l'horreur de la guerre. • L’homme de lettres n’est généralement pas ignorant. • Chateaubriand, dans ses Mémoires d’Outre-tombe, évoque de nombreux personnages qui ont vécu entre la fin du XVIIIe et la moitié du XIXe siècle : Benjamin Constant, Mme de Staël, Mme de Récamier… B- Le sens des détails et du pittoresque • S’il est bien témoin des événements, l’auteur peut raconter, décrire la scène avec précision (puisqu’il la vécue), avec des détails, en utilisant les mots justes. => le lecteur peut ainsi revivre la scène historique. Cf.

la deuxième lettre que Mme de Sévigné envoie à sa fille pour lui parler de la mort de Vatel le 26 avril 1671.

Beaucoup de détails, texte très soigné, vivant… Le lecteur peut très bien s’imaginer cette mort tragique. C- Livre ou livre d’histoire • Les témoignages d’écrivains doivent ainsi être pris pour ce qu’ils sont => témoignages, pas des textes d’histoire. • Si le lecteur recherche une documentation très sérieuse, très pointue sur un sujet, il doit surtout aller chercher le livre d’un historien. Mais s’il veut un texte qui raconte des anecdote, qui est assez engagé… : il peut se plonger dans les témoignages que des écrivains ont donnés. => Le lecteur doit connaître les idées de l’auteur avant de prendre pour argent comptant ce qui est dit sur une époque. NB : L’écrivain maîtrise l’art de la parole et de la persuasion => L’écrivain peut donc faire l’éloge ou une critique sévère d’un événement, d’un personnage historique. • Engagement politique.

De son exil, Hugo écrit Les Châtiments.

Lutte contre Napoléon III (se moque de lui « petit, petit, petit », « le singe » et le montre comme un ogre sanguinaire).

Rythme, anaphores… Hugo.... »

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