=> rapport entre l'oeuvre et son auteur. En quoi l'oeuvre révèle-t-elle quelque chose de la personnalité de l'auteur ? L'oeuvre...
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=> rapport entre l'oeuvre et son auteur.
En quoi l'oeuvre révèle-t-elle quelque chose de la personnalité de l'auteur ? L'oeuvre estelle le reflet du narrateur ?
Pour aimer, faut-il connaître et comprendre ? La lecture complémentaire d'une biographie
est-elle nécessaire ?
I- L'auteur et le narrateur : débats
Proust : « L'homme qui fait des vers et qui cause dans un salon n'est pas la même
personne.
»
A- Le narrateur VS l'auteur
• Rimbaud : « je est un autre »
Proposition qui forme un paradoxe : le pronom qui désigne celui qui parle, celui que nous
croyons le mieux connaître serait, à en croire Rimbaud, un autre.
En quel sens l'entendre
? Le sujet n'est jamais, selon Rimbaud, identique à lui-même.
Il n'existe que dans le
mouvement qui le fait différer de soi : il se transforme constamment.
En étirant cette phrase célèbre, on l'appliquer au débat qui surgit au XIXE siècle :
les auteurs refusent d'être assimilés à leurs personnages.
B - Contre Sainte-Beuve
Sainte-Beuve, grand critique du XIXe siècle avait pour habitude de toujours
chercher des liens entre les auteurs (qu'il connaissait et fréquentait) et leurs personnages.
Grand débat car les auteurs refusaient cette assimilation.
Proust écrit de nombreux essais réunis sous le titre Contre Sainte-Beuve.
Formule
célèbre : La thèse de Proust est trop souvent ramenée à une seule formule, restée à bon
droit fameuse : « un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons
dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices ».
Proust veut que l'on juge une oeuvre
par rapport à son style, pas à l'écrivain.
C- Le cas de Céline et de Sade
• Céline a écrit des textes condamnés pour antisémitisme.
Véritable débat : peut-on encore
lire Céline ? Peut-on aimer les oeuvres de Céline ? Voyage au bout de la nuit est un roman
très important dans la littérature française mais peut-on l'étudier alors que l'auteur a tenu
des propos antisémites ?
• Sade : criminel, prisonnier plusieurs fois (même à la Bastille), passe 30 ans de sa vie en
prison, condamné à mort (mais peine évitée par sa famille).
Arrêté en 1801 à cause de ses
écrits outrageux et de leur violence pornographique et interné par décision administrative
à l'asile de fous où il finit sa vie.
Polémique : ses oeuvres (violentes tout de même : scènes
de viol..., réflexions philosophiques) sont entrées dans la Pléiade.
Peut-on aimer et lire les
oeuvres de Sade ?
∆) Il y a un débat (qui n'est pas terminé) pour savoir si l'on peut différencier
l'oeuvre de l'artiste, le narrateur de l'auteur.
Il est vrai que parfois, la connaissance
d'éléments de la vie de l'écrivain peut éclairer la lecture – et l'enrichir :
II- Une oeuvre de circonstance
Certaines oeuvres peuvent s'éclairer grâce à des éléments biographiques.
A- Les textes argumentatifs
• Cf.
les textes des Lumières.
Il est fort utile de connaître l'état d'esprit des écrivains pour saisir le message.
Ex : parlez de l'ironie.
Quand Voltaire dans Candide dit que « Rien n'était si beau, si leste,
si brillant, si bien ordonné que les deux armées » => Il faut voir l'ironie.
Il ne fait pas
l'éloge de la guerre, bien au contraire.
Ex : « de l'esclavage des Nègres » extrait de De l'Esprit des Lois, traité de sociologie
politique que Montesquieu => attention aux contresens.
Montesquieu veut, en fait, prendre
à contre-pied la thèse esclavagiste, et pour cela il écrit un plaidoyer en faveur de
l'esclavage.
Or, chaque élément qu'il aurait dit s'il avait été esclavagiste s'annule : car il
démonte de l'intérieur chaque argument des esclavagistes en montrant son ineptie.
Texte
très ironique – mais l'ironie peut ne pas être vue.
Un lecteur non averti pourrait croire que Montesquieu est sérieux quand il écrit : « Ceux
dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu'il est
presque impossible de les plaindre ».
=> Certains textes, argumentatifs notamment, nécessitent une explication, des
éléments sur l'auteur et sa pensée afin qu'il n'y ait aucun contresens.
B- Les Châtiments
Victor Hugo, de son exil, écrit les Châtiments, un recueil de poèmes et de chansons contre
Napoléon III.
Hugo fait comme s'il était historien : les Châtiments représentent un témoignage
par rapport au coup d'État de 1851 (nombreuses références à deux périodes historiques :
le règne de Napoléon 1er (« l'Expiation ») et l'ascension de Louis-Napoléon Bonaparte.
Le
poète mentionne des événements précis (« Souvenir de la nuit du 4 » : poème très
touchant) ou des personnages ayant joué un rôle dans l'entourage de Napoléon III.
Mais ce recueil est engagé : Hugo donne sa propre interprétation.
Il considère que
le règne de Napoléon III est un châtiment des crimes accomplis par son oncle.
Le point de
vue du poète : + subjectif qu'objectif.
On a ainsi reproché à Hugo d'avoir fait de Napoléon
III un tyran sanguinaire, ce qu'il n'était pas dans la réalité.
Le poète, par les images (les
références à Néron, à la Saint Barthélemy, à Babylone), a cherché à exprimer une vérité
qui s'éloigne parfois de la réalité historique.
∆) Pour bien comprendre et interpréter Les Châtiments, il semble qu'une
connaissance de l'Histoire mais aussi de la vie et des....
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