RDA (1982-1983): Un pacifisme non-officiel L'année 1982 a été dominée en RDA par une question essentielle: celle de la paix....
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RDA (1982-1983):
Un pacifisme non-officiel
L'année 1982 a été dominée en RDA par une question essentielle: celle de la
paix.
Il n'y a là rien d'étonnant, compte tenu de l'énorme concentration de
forces armées et d'armes stationnées en Europe centrale.
On estime les forces de
combat terrestres et aériennes à 810 000 hommes en RFA et à 515 000 en RDA.
Les
armements et les équipements "conventionnels" sont tout aussi colossaux.
Enfin,
5 000 des 10 000 têtes nucléaires tactiques stationnées en Europe et destinées à
être employées sur le champ de bataille européen, se trouvent en RFA.
On ignore
précisément le nombre des têtes existant en RDA mais il doit être plus ou moins
équivalent.
Ce développement massif du potentiel militaire du Pacte de Varsovie
et de l'OTAN - particulièrement sur le sol des deux Allemagnes - constitue
indiscutablement un péril croissant pour la sécurité de l'Europe.
Réuni en septembre 1982, le synode de l'Union des Églises évangéliques de RDA a
rendu public son "refus de l'esprit et de la logique de la dissuasion".
"L'extermination de millions de nos prochains ne saurait être compatible avec la
foi chrétienne", pouvait-on lire dans une déclaration du synode.
Au slogan, "la
paix doit être armée", les chrétiens de RDA opposent ainsi le message biblique:
"transformer les épées en socs de charrues" et le mot d'ordre: "créer la paix
sans armes".
A Dresde, plus de 5 000 personnes, essentiellement des jeunes, se sont
rassemblées pour un forum de la paix à la Kreuzkirche.
Les critiques de ce que
les autorités qualifient de "politique de paix" deviennent sans cesse plus
virulentes: critique de la militarisation croissante de la vie quotidienne, de
la maternelle à la préparation militaire, en passant par l'enseignement
militaire dans les écoles.
Tandis que de nouvelles voix s'élèvent contre les
obstacles dressés devant le développement d'initiatives de paix indépendantes de
l'État, les médias est-allemands ne cessent ("à titre compensatoire") de
surévaluer l'action des mouvements pour la paix et le désarmement à l'Ouest.
De
même, s'il n'est pas de mise d'évoquer en RDA le développement de l'armement, on
ne cesse de présenter avec excès l'effort de l'adversaire pour développer ses
propres armes.
"Une réduction des efforts d'armement dans les deux États allemands pourrait
sauver l'économie polonaise", ont déclaré un jour les représentants des Églises
de RDA.
Reste qu'après l'Union soviétique, la RDA demeure le partenaire
économique le plus important pour ses voisins socialistes.
Cette aide s'effectue
au détriment de la population de la RDA, d'autant plus que l'Allemagne de l'Est,
durement touchée par l'augmentation drastique du prix du pétrole soviétique (et
par une réduction de 10% du volume des livraisons de ce pétrole), se trouve
maintenant confrontée à certaines difficultés économiques.
Il a ainsi fallu, en 1982, réviser les objectifs du plan quinquennal 1981-1985
qui prévoyait d'ambitieux taux de croissance allant de 5,1% à 5,4% par an.
Le
caractère limité des ressources de la RDA la contraignent donc à une dure
austérité.
Soucieuse de réduire le niveau de sa dette vis-à-vis des pays
occidentaux, la RDA est contrainte de limiter ses importations et de développer
ses exportations.
Il est notable que, dans ces conditions difficiles, elle soit
parvenue à maintenir en 1982 un taux de croissance de l'ensemble de sa
production économique d'environ 3% (4,2% dans le secteur du bâtiment) et qu'elle
ait réussi à réduire son endettement.
Le niveau des échanges commerciaux entre
la RDA et la RFA est demeuré élevé: il s'est accru en 1982 de 12%, les achats de
la RFA à la RDA s'élevant de 10% et ceux de la RDA à la RFA de 14%
Les relations inter-allemandes
Au cours des dix premiers mois de l'année 1982, la RDA a acheté pour 3,4
milliards de dollars de marchandises aux pays industriels occidentaux, y compris
la RFA.
Ce chiffre place la République démocratique allemande en seconde
position, parmi les pays de l'Est, pour les échanges commerciaux avec l'Ouest.
Mais la réduction du volume des importations et les prix....
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