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RDA (1984-1985): Le consensus ébranlé? En 1984, l'actualité en République démocratique allemande (RDA) a été dominée par trois facteurs: la...

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« RDA (1984-1985): Le consensus ébranlé? En 1984, l'actualité en République démocratique allemande (RDA) a été dominée par trois facteurs: la montée des tensions entre les dirigeants de Berlin-Est et Moscou, la poursuite d'une importante émigration et l'amorce d'un redressement économique. C'est au cours de l'été 1984 qu'ont éclaté au grand jour les désaccords entre dirigeants est-allemands et soviétiques concernant les rapports avec l'Ouest et, spécifiquement, les rapports entre les deux Allemagne.

A partir de mai 1984, la presse soviétique s'est mise à tirer à boulets rouges contre le "revanchisme" ouest-allemand, mais il était clair que le canon était en fait tourné vers Erich Honecker dont l'attitude "ouverte" vis-à-vis de Bonn avait fini par inquiéter les dirigeants soviétiques.

Relayée par la presse des pays frères les mieux alignés (Pologne, Tchécoslovaquie), cette campagne a parfois pris des aspects spectaculaires: déclarations de Honecker "caviardées" par la Pravda, polémique germano-soviétique par presse hongroise et tchèque interposée, etc.

Pour limité qu'il fût, l'enjeu du débat n'en était pas moins essentiel: il ne portait en rien sur le régime intérieur des pays de l'Est, mais bien sur les rapports avec l'Occident.

Tout comme la Hongrie qui l'a soutenue dans ce débat, la RDA a beaucoup à perdre d'une glaciation des rapports Est-Ouest, au plan économique d'abord, mais aussi sur le terrain spécifique des relations inter-allemandes. Aussi est-ce "sans enthousiasme", il ne l'a pas caché, que Honecker a accepté que soient installées en Allemagne de l'Est les nouvelles fusées soviétiques, après la double décision de l'OTAN. Mais, au début de 1985, ces dissentiments ne paraissaient pas de nature à remettre profondément en cause les relations entre Moscou et Berlin-Est. Honecker a tenu à l'affirmer symboliquement en annulant le voyage qu'il devait effectuer en République fédérale d'Allemagne à l'automne 1984.

Mais il l'a fait - et c'est là l'autre face de son jeu politique où s'exprime la spécificité de la situation est-allemande - avec suffisamment de doigté pour que demeure ouverte la porte du dialogue inter-allemand.

Et de fait, ce contretemps n'a pas empêché la RFA d'octroyer, pour l'année 1985, un crédit de 950 millions de marks à la RDA ; il n'a pas non plus empêché le dialogue entre les deux Allemagne de se poursuivre, discrètement, en vue de normaliser leurs relations, dans un contexte marqué par la résurgence de la question nationale allemande.

Sur ce plan, aucun pas spectaculaire n'a été franchi en 1984, mais un certain nombre de mesures symboliques, telles que le démontage des systèmes de tir automatique sur la frontière, ou encore l'abaissement du taux de change obligatoire pour les retraités ouest-allemands en visite à l'Est, indiquaient la volonté de Berlin-Est de "maintenir le contact", en attendant des jours meilleurs. De ce point de vue, on peut dire que Bonn a joué parfaitement le jeu, son attitude dans "l'affaire des ambassades" l'a démontré amplement.

Tout au long de l'année 1984, des citoyens est-allemands ont tenté d'obtenir leur aller simple pour l'Occident en se réfugiant dans diverses ambassades et représentations diplomatiques de RFA dans les pays de l'Est: à Prague, Berlin-Est, Varsovie, Budapest et Bucarest.

En février 1984, ce mouvement avait commencé d'une manière spectaculaire: la nièce du Premier ministre de RDA, Willy Stoph, s'était réfugiée à l'ambassade de RFA à Prague.

En juin et juillet 1984, cinquante-cinq Allemands de l'Est occupaient les locaux de la représentation permanente de Bonn à Berlin-Est.

D'octobre 1984 à janvier 1985, ils étaient cent soixante à se réfugier dans l'ambassade ouest-allemande de Prague...

Soucieuses d'enrayer ce phénomène, les autorités est-allemandes ont refusé de se plier au fait accompli, se contentant de promettre l'impunité aux transfuges s'ils rentraient au pays. Bonn est allé exactement dans le même sens et le ministre des Affaires étrangères, Hans Dietrich Genscher, s'est efforcé, en personne, de convaincre les occupants de Prague de se montrer "raisonnables".

De retour en RDA, ils ont été autorisés pour la plupart, à passer en RFA, au compte-gouttes. Émigration massive D'une façon générale, le.... »

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