RDA (1989-1990): Quand un État disparaît Pour les années suivantes, consulter Allemagne. Son 40e anniversaire, célébré le 7 octobre 1989,...
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RDA (1989-1990):
Quand un État disparaît
Pour les années suivantes, consulter Allemagne.
Son 40e anniversaire, célébré le 7 octobre 1989, aura été, pour la RDA, son
dernier en tant qu'État souverain.
Au commencement de cette année 1989, les relations interallemandes avaient fort
ressemblé à une douche écossaise.
Le 6 janvier, les gardes-frontière abattaient
un jeune au Mur de Berlin, déclenchant de vives protestations à Bonn, mais un
mois plus tard, les villes de Bonn et de Potsdam signaient un accord de
jumelage.
En mars, la délégation ministérielle ouest-allemande annulait sa
participation à la foire de Leipzig à cause de tirs au Mur de Berlin mais, le
même mois, quatre hauts officiers de la Volksarmee est-allemande se retrouvaient
à Hambourg pour discuter avec quatre de leurs homologues ouest-allemands.
En
plein débat sur les missiles Lance, le chef de l'État est-allemand, Erich
Honecker, annonçait en avril une réduction des troupes est-allemandes.
Fidèle à
la ligne de Mikhaïl Gorbatchev sur les questions de désarmement, le régime
reculait néanmoins devant toute réforme interne, s'isolant ainsi parmi ses
voisins du pacte de Varsovie.
A partir de mai 1989, tout allait s'accélérer.
Le 2, la Hongrie ouvre ses
frontières avec l'Autriche ; le 7, les partis du régime, tous sous tutelle du
très communiste Parti socialiste unitaire d'Allemagne (SED), "gagnent" les
élections communales avec 98,8% des voix, aussitôt accusés de fraude électorale
par les groupes d'opposition qui ont commencé à se former à l'intérieur même ou
dans l'ombre des Églises protestantes.
Mais c'est l'exode à travers la Hongrie tout au long de l'été qui marque le
début de la fin du régime Honecker, lorsque des centaines de "vacanciers"
gagnent l'Ouest via Budapest.
Des groupes qui jusqu'ici ont travaillé plutôt
discrètement se transforment en vraie opposition et même - à partir d'octobre en partis, préparant ainsi les élections générales pour 1991.
C'est le cas du
Parti social-démocrate (SDP, rebaptisé plus tard SPD), de Démocratie maintenant
ou du Nouveau forum.
Le régime ne fait aucune concession, l'opposition non plus.
Le 25 septembre
devant l'église Saint-Nicolas, à Leipzig, environ 7 000 manifestants réclament
la légalisation du Nouveau forum.
C'est le plus gros rassemblement depuis la
révolte de 1953.
Le lundi suivant, ils sont déjà 20 000.
Pour sauver les
célébrations du 40e anniversaire en octobre, E.
Honecker laisse faire, pour une
fois.
Il négocie en secret le départ de quelque 7 000 citoyens qui se sont
enfermés à Prague ou Budapest dans les représentations ouest-allemandes.
Egon
Krenz, futur successeur de E.
Honecker, transmet au même moment un message de
félicitations aux responsables du massacre de la place Tian An Men pour le 40e
anniversaire de la République populaire de Chine.
A peine voilé par la
courtoisie diplomatique, M.
Gorbatchev signale, le 7 octobre à Berlin, que le
temps des réformes est venu.
L'opposition continue ses manifestations aux portes
des églises, ignorant que, le 9 octobre, E.
Honecker a donné ordre de tirer sur
la foule à Leipzig.
Un bain de sang fut évité à la dernière minute par l'appel
au dialogue lancé par un petit groupe autour du très respecté chef d'orchestre,
Kurt Masur, et de trois secrétaires régionaux du SED.
Deux jours plus tard, le
Bureau politique convoque une première réunion de crise ; le 18 octobre, H.
Honecker est invité par ses pairs à abandonner le pouvoir.
Egon Krenz, ancien
responsable des organisations de jeunesse du pays, lui succède.
Le timide
dialogue qu'il cherche à nouer avec l'opposition n'arrive pas à faire oublier
son impopularité.
Il n'ose pas toucher au monopole du Parti.
"Nous sommes le peuple", "Nous sommes un peuple"
Début novembre, la RDA autorise à nouveau les voyages à Prague, et l'exode
reprend de vive allure.
Le 4 novembre, un demi-million de citoyens se
rassemblent sur l'Alexanderplatz à Berlin, les représentants du SED sont sifflés
et hués.
Le 8, E.
Krenz forme, sous la pression, un gouvernement avec des
réformateurs comme Hans Modrow, chef du Parti à Dresde - qui lui succédera - et
des hommes de l'ancien régime.
A 19 h 07, le 9 novembre, le régime annonce pour
le lendemain l'ouverture du Mur, mais la foule ne veut plus attendre et franchit
pacifiquement les barrières la nuit même.
Dans les heures qui suivent, les
Allemands fêtent leurs retrouvailles des deux côtés du Mur.
Le 13 novembre, Hans
Modrow prend les affaires de l'État en main.
Dans les manifestations du lundi,
le cri "Nous sommes le peuple" est de plus en plus souvent accompagné par....
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