Reddite ergo quae sunt Caesaris Caesari et quae sunt Dei Deo Rendez donc à César ce qui est à César...
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Reddite ergo quae sunt Caesaris Caesari et quae sunt Dei
Deo
Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à
Dieu
Cette expression apparait dans les Evangiles synoptiques (Matthieu,
22, 21 ; Luc, 20, 25 ; Marc, 12, 17 : l'original grec chez Matthieu étant
exactement à1T660TE ovv Tà Ka(aapos Ka(aapL Kal Tà Toû 0eov T(f)
9E(f)) et constitue la réponse de Jésus à ceux qui l'interpellent en lui
demandant s'il est licite ou non de payer le tribut à Rome; le visage de
l'empereur étant gravé sur les pièces de monnaie, et ces pièces appartenant au royaume de ce monde, Jésus prescrit de rendre ces pièces à
l'empereur.
Cette phrase était déjà considérée dès la fin de l 'Antiquité
comme l'une des expressions les plus célèbres du Christ, et Dante y fit
allusion dans la Divine comédie (Purgatoire, 6, 91-93) lorsqu'il évoqua
la théorie des > ; la foi 111ule fut ensuite répertoriée dans
les recueils d'Adagia (cf.
''Polydore'', S 71 ).
L'expression est encore
célèbre aujourd'hui et elle est souvent citée, en latin ou selon les traductions de nos différentes langues européennes modernes
(cf.
Arthaber 265 ; Mota 37).
Elle servit à réaffi, 111er la nécessité de la
séparation entre l'Eglise et l'Etat (cf.
notamment Voltaire, Dictionnaire
philosophique, article >) ; à souligner les implications de cette
séparation (Hobbes, Léviathan, 2, 20, fit allusion à ce passage des
Evangiles pour rappeler que tout citoyen devait payer ses impôts), ou
plus banalement, pour prôner une certaine honnêteté morale et intellectuelle et pour inciter à reconnaitre les mérites d'autrui, même lorsque
c'est difficile.
Pa1111i les nombreuses attestations de notre sentence, qui
est employée avec différentes connotations et significations, rappelons
surtout le savoureux pastiche en latin scolastique de Rabelais ( l, 19) et
signalons quelques reprises littéraires des dix-neuvième et vingtième
siècles : dans I'Istoria civile del regno di Napoli de Pietro Giannone ( l,
133) pour conseiller au roi de se soumettre aux autorités ecclésiastiques
en matière de spiritualité; dans les Vice-rois de De Roberto ( 1, 7); chez
Tolstoï (Marchez tant que vous avez la lumière, 8) pour symboliser le
comportement des Chrétiens, qui refusent d'obéir aux lois allant à l'encontre des préceptes divins et de leur conscience.
Dans les Grands
cimetières sous....
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