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Rédiger la dissertation D L'introduction DURÉE : ENTRE 10 MINUTES ET 1/4 D'HEURE G Quand rédiger 11introduction? ■ On a...

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« Rédiger la dissertation D L'introduction DURÉE : ENTRE 10 MINUTES ET 1/4 D'HEURE G Quand rédiger 11introduction? ■ On a coutume de dire que l'introduction doit être rédigée «à la fin», lorsque le travail à faire au brouillon s'achève et qu'on a déjà une bonne vision d'en­ semble de la dissertation. Le conseil n'est pas mauvais.

D'une part, vous éviterez ainsi les « douleurs de l'enfantement» : se mettre immédiatement en quête d'une introduction, c'est prendre le risque de balbutier, de chercher ses mots avant d'avoir quelque chose à dire, bref de faire inutilement plusieurs essais d'introduction.

D'autre part, vous échapperez au pire défaut des introductions : la paraphrase du sujet.

En effet, après une heure et plus de réflexion, on est capable de mettre en forme cette entrée en matière qu'est l'introduction. ■ Mais vous pouvez aussi écrire l'introduction dès que vous avez lu, c'est-à­ dire étudié et compris le sujet.

Vous avez alors tous les éléments d'une bonne introduction.

Reportez-vous au chapitre 4, LIRE ET ÉTUDIER LE SUJET, en particu­ lier au point 4, p.

64. Ce conseil est plus stratégique que le précédent.

D'autre part, les éléments four­ nis par l'étude du sujet sont encore «chauds» : autant les utiliser tout de suite. D'autre part, une fois l'introduction rédigée au brouillon, l'esprit est libéré de tout problème de commencement et peut ainsi se consacrer à l'élaboration du corps du devoir (la discussion).

Toutefois, par prudence, ne recopiez l'introduc­ tion « au propre» que lorsque vous en aurez fini avec le «bâti» de la disserta­ tion : des «retouches» peuvent, au fil de la réflexion, s'avérer nécessaires, ou des « corrections de tir» permettant une meilleure «attaque» du sujet.

Quoi qu'il en soit, il est bon de se mettre au travail en disposant, dès que possible, d'une introduction. ■ L'introduction doit en être une.

Elle en est une si elle : • éveille l'intérêt du lecteur et l'engage à lire la suite du devoir; • met le lecteur sur la voie sans lui livrer d'emblée le résultat auquel le devoir entend parvenir. 0 Mauvaises introductions Il y a donc deux écueils à éviter: d'une part, l'introduction qui ne dit rien et, d'autre part, l'introduction qui dit déjà tout. 1.

L'introduction qui ne dit rien se présente essentiellement sous trois formes a.

L'introduction qui commence immédiatement par l'énoncé du sujet et se contente d'annoncer une réflexion sur le sujet.

Exemple: Introduction inutile Pourquoi s'intéresser au temps? C'est cette ques­ r tion que nous allons traiter... (Suit alors une vague indication de plan.) b.

L'introduction qui commence par la formule ultra-générale : « De tout temps, les hommes...

», et qui fait surgir artificiellement le sujet au moyen d'un «mais» ou d'un«alors» sans valeur logique.

C'est l'introduction la plus répan­ due, l'introduction «magique» dans laquelle le problème vient sur la page comme un diable sorti d'une boîte.

Cette introduction peut ne rien dire et être néanmoins bavarde, emphatique (emphase= vide boursouflé).

Exemple (sujet: « Comment définir le temps?») Introduction «bébête» Le Temps...

Depuis le paléolithique jusqu'à l'apocalyptique, les heures frénétiques qui défilent � auront toujours désappointé le moral des mortels. Alors, quelle est cette chose qui, telle une puissance invincible, soumet à ses volontés tous les sujets? Le« alors» n'est guère convaincant: on ne voit pas très bien comment, du « moral désappointé des (pauvres) mortels (que n_ous sommes) », on passe au problème philosophique de la définition du temps.

En tout cas, le début allégo- � rique (le Temps) de cette copie laisse mal augurer de la suite: à la lire, on n'a � pas le sentiment que la réflexion sera rigoureuse.

Dans ce type d'introduction, le «mais» (ou le «alors», parfois le «donc») a une valeur purement rhéto­ rique: «Tiens, à ce propos (ou au fait), puisqu'on parle du temps, comment le définir?» c.

L'introduction qui commence par une citation (ou référence) inutile, mala­ droite ou inadéquate au sujet. Certes, on peut commencer une dissertation philosophique par une citation ou une référence, mais à condition que celle-ci ne soit pas gratuite et qu'elle per­ mette vraiment de conduire au sujet.

Une belle citation « sans lendemain» déçoit le lecteur.

On pourrait multiplier les exemples d'introductions rendues inopérantes à cause d'une référence intéressante en elle-même mais mal utilisée ou inopportune au stade de l'introduction.

Exemple: Dans l'extrait suivant, l'élève «assène» d'emblée, et de la façon la plus dogmatique, l'existentialisme sartrien comme la vraie référence, puis, maladroitement, retombe dans la bana­ lité qu'il voulait éviter.

Sujet : «Mon existence est-elle ce que j'en fais?» Introduction ratée : référence inopérante et contradictoire avec la fin de l'introduction J.

-P.

Sartre fut le seul philosophe à revendiquer expressément le terme d'existentialisme en tant que doctrine philosophique moderne attribuant à l'exis­ tence au sens d'existence humaine une importance � centrale.

La recherche du sens de l'existence et la question de savoir si la nôtre est ou non ce que nous en faisons constituent donc, depuis l' Antiquité, un des thèmes préférentiels de réflexion des grands philosophes. Voilà une introduction qui prétend dire quelque chose et qui, finalement, ne dit rien d'autre que n'importe quelle vague introduction de la forme: «De tout temps, les hommes....

» D'ailleurs, qu'en savez-vous? Êtes-vous certain que de tout temps, les hommes ...? À cette pseudo-universalité s'oppose l'actualité­ bluff: «À l'heure actuelle, l'homme s'intéresse de plus en plus au passé ...

» À proscrire également. 2.

Si l'introduction qui ne dit rien est généralement courte (quatre-cinq lignes qui auraient pu être écrites à propos de n'importe quel autre sujet), l'introduc­ tion qui dit tout est souvent (trop) longue.

Et pour cause! Elle «mange le mor­ ceau», et le développement se contente d'illustrer l'introduction au moyen d'exemples (qui, généralement, disent tous la même chose) ou, pire, ressasse indéfiniment les thèses avancées dès l'introduction.

Mais, parfois, l'introduc­ tion qui dit tout est courte.

C'est le cas de la copie qui répond immédiatement à la question posée.

Exemple (sujet : « Comment définir le temps?») Introduction qui pourrait être un moment du développement Il est 1111 milieu indéfini dans lequel se déroulent les événements.

Les artistes anciens l'ont personni­ fié, parfois divinisé.

On le représente comme un � vieillard squelettique pourvu de deux grandes ailes, tenant dans un main une faux, dans l'autre un sablier. La question philosophique est ici carrément liquidée par l'élève.

C'est sa réponse! Et, à lire cette introduction, on se demande s'il y a d'autres réponses possibles.

En effet, sous le coup d'une logique qui demeure inconsciente à son auteur, la copie se tourne aussitôt du côté des représentations mythiques ou symboliques du temps : puisque le temps est un milieu indéfini, on ne peut pas en donner des définitions mais seulement des images.

En fait d'introduction, il s'agit d'une réponse qu'aucune réflexion ne précéderait. 8 Comment introduire? ■ Pour introduire vraiment au sujet, il faut : • amener le sujet à partir des raisons qui, réellement, nous conduisent à la question/problème qu'il pose; • formuler le sujet tel qu'il est posé et de manière à ce qu'il apparaisse comme le point d'aboutissement des raisons qui y conduisent; • donner le cadre de la réflexion sur le sujet; • dégager l'enjeu (les enjeux) du sujet, c'est-à-dire le (les) problème(s) philo­ sophique(s) en jeu dans le sujet. ■ En amenant le sujet, vous montrez au lecteur que la question que vous allez traiter se pose, est une vraie question.

Vous amenez le sujet dans l'esprit du lec­ teur.

Introduire, c'est amener un lecteur à réfléchir, lui aussi, sur le sujet dont il va lire le traitement. ■ Il va sans dire qu'il faut formuler le sujet tel qu'il est proposé.

Attention! une simple modification du libellé peut être lourde de conséquences.

Un sujet est vite «détourné» et le hors-sujet de déviation vite arrivé.

Votre lecteur-correc­ teur exige une réflexion sur le sujet proposé : ne lui en annoncez pas un autre! ■ En donnant le cadre général de la réflexion, vous faites connaître au lecteur l'orientation générale de la réflexion qu'il va lire.

Introduire, c'est préparer le lecteur au développement qu'il va lire. ■ En dégageant l'enjeu philosophique du sujet, vous donnez de l'importance à ce que vous allez dire par la suite.

Introduire, c'est montrer au lecteur l'intérêt � philosophique du sujet dont il va lire le traitement. � . IMPORTAWT . ► N'annoncez pas dans l'introduction le plan de votre dissertation.

Ne dites pas : « Premièrement, nous établirons que ...

Deuxièmement, nous montrerons que ...

, etc.» ► D'une part, c'est maladroit, surtout si votre démonstration n'est pas probante ou que vous ne la menez pas à son terme, encore plus maladroit si vous ne sui­ vez pas exactement le schéma annoncé. ► D'autre part, l'annonce du plan se substitue à ce qu'on a appelé la pro­ blématique et qui est le jeu de questions auxqu�lles le développement a pour fonction de répondre (voir chapitre 5, p.

79).

Evitez donc d'annoncer dans l'introduction un plan formel, artificiel, «plaqué» sur une démarche qui doit rester vivante.

Souvenez-vous de Bergson : l'essence du comique jle principe même du ridicule), c'est« du mécanique plaqué sur du vivant».

Evitez donc les introductions ridiculement pédantes. ◊Exemple: «Pourquoi s'intéresser au passé?» Dans un premier temps, nous allons : • amener le sujet à partir des raisons qui, réellement, nous conduisent à la ■ question/ problème qu'il pose; • formuler le sujet tel qu'il est posé et de manière à ce qu'il apparaisse bien comme l'aboutissement des raisons qui y conduisent. Ces raisons nous sont données par la lecture et l'étude du sujet, plus précisé­ ment par l'analyse des présupposés du sujet, de ceux que nous avons appelés présupposés 1 (voir chapitre 4, p.

64).

Inutile de reprendre toutes ces raisons. Il suffit d'en choisir une ou deux et d'en articuler l'essentiel.

Par exemple: Souci de l'avenir - en contradiction apparente avec - goût des vieilles choses L'introduction pourra débuter ainsi: La vie n'étant pas orientée vers le passé mais vers l'avenir, c'est l'avenir qui préoc­ cupe et inquiète la conscience humaine.

Individus et sociétés s'intéressent d'autant plus à l'avenir qu'on ne sait pas, comme on dit, de quoi demain sera fait.

En même temps, les hommes expriment leur attachement au passé sous de multiples formes : l amour des « vieilles pierres», goût des antiquités, fréquentation des musées, etc.

Or, 1 par définition, le passé est un chapitre clos du temps ; il est ce qui ne reviendra pas et ce sur quoi on ne peut pas revenir.

Pourquoi donc, alors, s'intéresser au passé? Le sujet est bien l'aboutissement d'une réflexion préalable: Pourquoi donc, alors, s'intéresser au passé? Ill Dans un deuxième temps, nous allons : • donner le cadre de la réflexion sur le sujet; • dégager l'enjeu (les enjeux) du sujet. Comme précédemment, la lecture et l'étude du sujet nous donnent les éléments nécessaires (voir p.

65) : • cadre de la réflexion: mémoire et histoire (conscience/connaissance indivi­ duelle et collective du passé) ; • enjeux de la réflexion : fonction de la mémoire, valeur (utilité/nécessité) de l'histoire, notion (définition/fonction) du passé.

Inutile de les donner tous : il faut «axer», unifier. L'introduction pourra continuer et se clore ainsi: La question porte sur la mémoire et sur l'histoire.

L'homme a la mémoire du passé mais qu'est-ce qui le pousse à écrire et.

à étudier l'histoire? Est-ce utile? A-t-on vrai­ ment raison de s'intéresser au passé? Proposition d'exercice L'introduction que nous venons d'écrire est une introduction possible parmi d'autres.

Essayez, en vous appuyant sur d'autres éléments fournis par l'analyse du sujet, d'en rédiger une autre sur le même sujet. Éléments suggérés pour amener autrement le sujet : culte du passé+->- exigences du temps présent/conservatisme+->- progressisme, etc. Et maintenez cette introduction dans une fourchette de quinze à vingt lignes (environ une demi-page) maximum.

Si vous faites deux paragraphes, ne sautez pas de ligne entre les deux; l'alinéa suffit (décalage de trois au quatre caractères par rapport à la marge): l'introduction/orme un tout. 0 Introduction au moyen d'une citation Quand on n'a pas su analyser les présupposés d'une question et qu'on ne voit pas immédiatement pourquoi elle se pose; la citation peut être un bon moyen de commencer le devoir.

Sous deux conditions • qu'elle permette effectivement d'introduire au sujet: pas de citation décora­ tive (rappel); • qu'elle ne soit pas plus utile au développement qu'à l'introduction (surtout si vous avez peu de citations-références) : ne gaspillez pas vos munitions. Bref, la citation introductive ne doit être ni un «pétard mouillé» ni votre « der­ nière cartouche». ◊ Reprenons le sujet qui avait fait l'objet d'un plan thèse-antithèse-synthèse «Est-ce au réel que les mathématiques ont affaire?» (voir p.

112).

Suppo­ sons, derechef, que nous n'avons pas su analyser les présupposés de la question (ou trop mal pour en«extraire» les éléments d'une introduction claire).

Nous cherchons une citation qui pourrait amener«naturellement» le sujet. ■ Il se trouve que nous avons lu en classe de français des textes tirés de la Vie de Henry Brulard.

Stendhal y écrit que la formule (pourtant mathématique­ ment vraie) : «0 X 0 = (B » était son«grand malheur» : comment la multi­ plication de deux nombres négatifs peut-elle bien donner un résultat positif? Au risque de passer pour un «esprit fort», ce «bon en maths» qu'était Stendhal objectait à ses professeurs que les 10 000 francs de débit bancaire d'un homme ruiné, multipliés par une nouvelle dette de 500 francs, ne feraient jamais une fortune de 5000000 de francs! S'il y a une logique - impitoyable­ ment vraie des mathématiques, ce n'est pas, semble+il, celle du réel.

Est-ce donc vraiment au réel que les mathématiques, qui sont vraies de vérité démonont affaire? la question est posée au xrxe siècle par un jeune Fr�nçais qui s'appellera bientôt Stendhal. Nous tenons notre introduction. Il faut ajouter, pour l'anecdote (mais pas seulement), que le professeur n'a pas voulu répondre à l'objection du jeune homme, objection pour lui sans objet puisque la pratique mathématique pouvait très bien se passer d'y répondre.

Il eût été pourtant facile de«moucher» l'insolent: c'est parler improprement que de dire qu'on«multiplie les dettes» ; on les additionne, ou on les multiplie par un nombre positif; une dette ne se multiplie pas par une autre dette. ■ Le problème du rapport des mathématiques au réel se pose au philosophe, c'est-à-dire à tout homme, philosophe de profession ou non, qui réfléchit sur les mathématiques, non au mathématicien qui fait des mathématiques et qui, dans le moment où il en fait, ne s'interroge pas sur elles.

Ce qui ne veut pas dire que le mathématicien n'en est pas moins homme réel et philosophe en puissance : les plus grands spécialistes, dans quelque domaine que ce soit, s'interrogent toujours, à un moment ou à un autre, sur leur domaine. Nous amenons donc le sujet en nous appuyant sur cette référence à Stendhal voir page ci-contre. ■ Vous remarquerez que la citation toute seule ne suffit pas à introduire vrai­ ment au sujet, c'est-à-dire à amener le problème posé : elle n'est efficace que mise en regard de la vérité des mathématiques.

En somme, il s'agissait de jouer le rôle de Stendhal (l'objecteur) et celui du professeur («Mais, Monsieur Beyle, les mathématiques sont vraies ! »).

Les implications du sujet n'ont pas été déga­ gées, les enjeux n'ont pas encore été perçus. Précise, la citation permet une introduction concrète au sujet, une entrée en matière directe..

. ...

et elle est de nature à intéresser le lecteur elle «capte» l'attention. « Je me figurais à quarante ans, écrit Stendhal dans sa Vie de Henry Brulard, que les hautes mathé­ matiques ...

comprenaient tous ou à peu près tous les côtés des objets.» Des mathématiques, il atten­ dait donc un savoir certain « sur toutes les choses», donc sur le réel.

Or, objectait-il à ses professeurs, il n'y a aucun rapport entre une opération telle que le produit positif de deux: nombres négatifs et la réa- ! lité: si on multiplie une dette de 10000 francs par une dette de 500 francs, on n'obtiendra jamais un avoir de 5 millions ! Mathématiques et réel consti­ tueraient deux: mondes différents.

Pourtant les mathématiques sont vraies.

Qu'en est-il? Est-ce, ou non, au réel que les mathématiques ont affaire? C'est le rôle de la problématique, rédigée auparavant (voir chapitre 5, p.

79). Vous n'oublierez pas de la recopier à la suite de l'introduction (en sautant deux: lignes), avant de passer au développement proprement dit. NOTA BENE Si vous prenez le sujet-citation, n'oubliez pas de reproduire le texte de cette citation dans l'introduction, en l'amenant de la même façon que tout autre libellé. O Introduction et problématique L'exemple suivant entend vous montrer comment introduction et problématique se distinguent et s'enchaînent à la fois pour engager et programmer la réflexion. Consultez au préalable les éléments que faisait apparaître l'interrogation rapide de ce sujet au chapitre 2 (p.

30). ◊ Exemple : « Un monde humain sans affrontement est-il pensable?» [Introduction] Guerres, intrigues, révolutions, duels, mais aussi controverses, querelles d'écoles et de chapelles, conflits idéologiques, etc.

: le monde humain est un monde dans lequel les hommes ne cessent de s'affronter, individuellement et collectivement, sur tous les terrains.

En même temps, devant les maux engendrés par les conflits qui les opposent, les hommes désirent - et imagi­ nent - un monde humain sans affrontement.

Précisément, le projet d'un tel monde n'est-il pas illusion, pure utopie? À considérer, à la façon du Micromégas de Voltaire, le monde des hommes comme il va, dans sa réalité présente et passée, il semble qu'on ne puisse pas penser ce monde autrement que comme un champ de bataille, et que l'idée d'un monde humain sans affrontement ne soit pas autre chose que la fiction d'un monde imaginaire, d'un monde autre que celui où vivent réellement les hommes. On peut même se demander si une telle idée a la moindre consistance et si le désir de paix lui-même est authentique.

En effet, s'il est vrai qu'on peut éprouver du plaisir à se battre, connaître l'ivresse du combat, aimer la com­ pétition, etc., alors le projet d'une paix perpétuelle entre les hommes n'est pas seulement une chimère au regard de «la triste et continuelle expérience» que nous avons, selon Rousseau, de l'histoire.... »

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