Renaissance La "renaissance» est l'action de renaître. Le mot désigne un renouvellement, un retour (par exemple, on assiste aujourd'hui en...

« Renaissance La "renaissance» est l'action de renaître.

Le mot désigne un renouvellement, un retour (par exemple, on assiste aujourd'hui en France à une renaissance de la nouvelle, genre littéraire qui fut beaucoup pratiqué dans la première moitié du siècle et qui était tombé en désuétude après la Seconde Guerre mondiale).

Plus spécifiquement, la Renaissance (le mot porte une majuscule dans ce sens) est Je_ mouvement littéraire, artistique et scientifique qui se produisit aux xve et XVIe siècles dans l'Europe occidentale, et qui était fondé en grande partie sur l'imitation de /'Antiquité. On tiendra compte du fait que c'est d'Italie, donc par les héritiers directs des Romains, que la Renaissance est venue en France; on soulignera la portée considérable du travail des traducteurs qui ont les premiers donné des versions françaises des textes anciens; enfin, on ne perdra pas de vue que la Renaissance ne fut pas seulement un mouvement littéraire mais que des peintres, des sculpteurs, des architectes, l'ont illustrée: c'est la culture française dans son ensemble qui, au sortir du Moyen Age, allait être réorientée sous l'influence de l'antiquité classique. Au milieu du XIVe siècle, Pétrarque (1304-1374), Boccace (1313-1375), entre autres, s'efforcèrent d'interpréter les textes latins, de découvrir la conception de la beauté et de l'art qu'avaient les anciens, ce qu'ils pensaient du monde et des hommes.

Un Lorenzo della Valle (1407-1457) tenta de concilier sagesse antique et foi chrétienne.

Après lui, un Pic de la Mirandole (Giovanni Pico della Mirandola, 1463-1494), resté célèbre pour l'ampleur de ses connaissances, essaya de montrer que tous les systèmes philosophiques aboutissaient au christianisme.

Ils furent des «humanistes» (du mot « humanitas », «culture»), des hommes de culture, s'efforçant d'expliquer leur présent par le passé et de proposer à leurs contemporains un idéal de sagesse, d'intelligence et de courtoisie. Non seulement des textes latins oubliés furent ainsi retrouvés, mais une poésie néo-latine se développa. Une école de puristes, les «cicéroniens», qui prétendaient n'employer que des mots dont s'était servi Cicéron, et l'académie platonicienne de Florence, qui visait à propager la philosophie de Platon, attestent cet engouement pour la culture antique.

II s'accompagna du développement de la vie de cour, donc de toutes les formes de la courtoisie; et d'une curiosité, plus générale, que stimulèrent les découvertes de l'époque (le Génois Christophe Colomb fit ses voyages pour le compte de l'Espagne, de 1492 à 1504).

Que Pétrarque, humaniste et parfait connaisseur de l' Antiquité, soit surtout connu aujourd'hui parce qu'il fut un des premiers grands poètes italiens, n'a rien de contradictoire: de l'imitation des anciens, de la méditation sur leurs œuvres, devait nécessairement résulter la constatation que l'on pouvait - et que l'on devait - refaire ce qu'ils avaient fait, donc s'exprimer dans sa propre langue et contribuer à l'émergence d'une littérature nationale. C'est ce qui se produisit en France.

L'Italie fut d'abord un modèle de civilisation pour les seigneurs français qui la découvrirent à l'occasion de leurs campagnes militaires à partir de 1494.

Le roi François 1er se fit, mieux encore, le protecteur des savants et des artistes, et il fonda, à l'instigation de l'helléniste Guillaume Budé, un collège où les langues anciennes - le grec, le latin et l'hébreu - furent plus particulièrement enseignées, le Collège des lecteurs royaux, devenu par la suite le Collège de France.

La renaissance des langues, donc celle des lettres antiques, poussa les intellectuels à se demander, dans un deuxième temps, s'ils ne pourraient pas s'exprimer mieux, plus aisément, dans leur langue réputée «vulgaire».

« Pourquoi, s'exclamait l'imprimeur Etienne Dolet (1509-1546), nos poètes s'attardent-ils à écrire en latin, au lieu d'orner et d'illustrer par leurs images notre langue vulgaire? » Il devait être entendu et à partir du renouveau des langues anciennes, d'une réflexion sur la culture gréco-latine, et de l'imitation de I' Antiquité, allait s'épanouir.... »