René Guy Cadou, Hélène ou le règne végétal, 1945. « Je t'attendais ainsi qu'on attend les navires ». 1. Je...
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«
René Guy Cadou, Hélène ou le règne végétal, 1945.
« Je t'attendais ainsi
qu'on attend les navires ».
1.
Je t'attendais ainsi qu'on attend les navires
2.
Dans les années de sécheresse quand le blé
3.
Ne monte pas plus haut qu'une oreille dans l'herbe
4.
Qui écoute apeurée la grande voix du temps
5.
Je t'attendais et tous les quais toutes les routes
6.
Ont retenti du pas brûlant qui s'en allait
7.
Vers toi que je portais déjà sur mes épaules
8.
Comme une douce pluie qui ne sèche jamais
9.
Tu ne remuais encor que par quelques paupières
10.
Quelques pattes d'oiseaux dans les vitres gelées
11.
Je ne voyais en toi que cette solitude
12.
Qui posait ses deux mains de feuille sur mon cou
13.
Et pourtant c'était toi dans le clair de ma vie
14.
Ce grand tapage matinal qui m'éveillait
15.
Tous mes oiseaux tous mes vaisseaux tous mes pays
16.
Ces astres ces millions d'astres qui se levaient
17.
Ah que tu parlais bien quand toutes les fenêtres
18.
Pétillaient dans le soir ainsi qu'un vin nouveau
19.
Quand les portes s'ouvraient sur des villes légères
20.
Où nous allions tous deux enlacés par les rues
21.
Tu venais de si loin derrière ton visage
22.
Que je ne savais plus à chaque battement
23.
Si mon cœur durerait jusqu'au temps de toi-même
24.
Où tu serais en moi plus forte que mon sang.
Alexandrins.
Strophes de 4 vers > quatrains.
6 quatrains, 24 alexandrins.
Pas de rimes (mais assonances…)
I- Un poème d’amour
A- Un poète amoureux
• Le poète s’adresse à la femme aimée.
Cf.
les « je » / « tu » > tutoiement > connivence.
• « Je t'attendais » > anaphore.
Poète qui attend la femme qu’il aime.
« Je ne voyais en
toi » ; « Qui posait ses deux mains de feuille sur mon cou »....
»
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