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Rou&&eau: malheureux celui qui n'a plu& rien à dé&irer Malheur à qui n'a pluo rien à déoirer ! Il perd...

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« Rou&&eau: malheureux celui qui n'a plu& rien à dé&irer Malheur à qui n'a pluo rien à déoirer ! Il perd pour ainoi dire tout ce qu'il poooède.

On jouit moino de ce qu'on obtient que de ce qu'on eopère, et l'on n'eot heureux qu'avant d'être 5 heureux.

E:n euuet, l'homme avide et borné, uait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une uorce conoolante qui rapproche de lui tout ce qu'il déoire, qui le ooumet à oon imagina­ tion, qui le rend préoent et oenoible, qui le lui 10 livre en quelque aorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété pluo douce, le modiuie au gré de oa paooion.

Maio tout ce preotige dio­ paraît devant l'objet même ; rien n'embellit pluo cet objet aux yeux du poooeooeur ; on ne 1 5 oe uigure point ce qu'on voit; l'imagination ne pare pluo rien de ce qu'on poooède, l'illuoion ceooe où commence la jouiooance.

Le payo deo chimèreo eot en ce monde le oeul digne d'être habité et tel eot le néant deo chooeo h,umaineo, 20 qu'horo l'être exiotant par lui-même, il n'y a rien de beau que ce qui n'eot pao. Si cet euuet n'a pao toujouro lieu our leo objeto particuliero de noo paooiono, il eot inuaillible dano le oentiment commun qui leo comprend touteo. 2 5 Vivre oano peine n'eot pao un état d'homme; vivre ainoi c'eot être mort.

Celui qui pourrait tout oano être Dieu, oerait une mioérable créa­ ture; il oerait privé du plaioir de déoirer; toute autre privation oerait oupportable. RousseAu, La Nouvelle Héloïoe. . ,,,, 1/ < "' P ar définition, le désir est avant tout un « manque ».

un vide.

une « absence de » qui ne peut être comblée que par la réalisation de ce désir ; or.

tout homme est sujet au désir, et tout désir est un phénomène impérieux.

envahissant. entêtant.

qui demande à être assouvi afin de combler le manque ; et l'homme soumis au désir recherche alors la satisfaction en tentant de réaliser ce désir1. Par conséquent.

on pourrait penser que la réali­ sation de tous ses désirs conduit au bonheur. puisqu'il implique la disparition du manque et apporte lq satisfaction.

P ourtant.

p_our Jean­Jacques Rousseau.

le désir est avant tout un phénomène qui exalte l'imagination, une imagina­tion bénéfique puisqu'elle nous rend agréable le désîr --e:t- donc le manque - même le plu::� extrême.

Il commence d'abord pêîr nous exposer l'effet de l'imagination sur le désir Clignes 1 à 12), puis l'effet du désir réalisé en comparaison2 (lignes 12 à 25).

enfin.

dans une troisième partie.

il explore les conséquences humaines d'une vie sans désir (lignes 25 à 29).

Cependant.

peut-on réellement affirmer, à son exemple, que toute réalisation du dé§ir est. par le pouvoir de l'imagination, fatale­ment décevante.

et que par conséquent ne pas réaliser ses désirs conduit au bonheur 'i' I) Assez bien : bien centré sur le désir comme manque. 2) Mal dit. Comment est-il possible que le désir.

étant par son sens même un manque demandant à être comblé.

et donc une souffrance aussi longtemps qu'on ne le comble pas.

se pare parfois d' agré­ ment.

voire de jouissance.

quand bien même on ne parvient pas à le réaliser3 'i' 3) Bien formulé: le problème est clairement posé à partir d'un paradoxe. 4) Il manque l'analyse de« avide et borné» : il s'agit de l'homme à la fois insatiable et limité. 5) Clair mais un peu rapide : arrêtez-vous sur le rôle que joue l'imagination dans l'idéalisation qui constitue le désir Ge ne peux qu'imaginer ce qui m� manque). 6) Bon effort de transition. 7) Formulation à revoir. 8) Que voulez-vous dire? À reformuler. Selon Rousseau, le désir est.

de toutes les choses que peut posséder un être humain, la seule qui soit vraiment sienne, car il est avant tout une action d'espoir, force positive, fondement même de la nature humaine, qui désire et espère obtenir ce qu'elle désire (lignes 1 à 5). Car l'espoir n'est jamais passif, et pour exister, afin de pallier la s9.uffrance du manque causée par le désir�, il s'accompagne invariablement d'un phénomène permettant.

à lui seul, de rem­ placer et de subjuguer la réalisation du désir. par le seul pouvoir de l'esprit : l'imagination, « force consolante».

qui donne à l'espoir relief et aspect de la réalité.

Ainsi, plutôt que d'atten­ dre passivement.

dans la souffrance du manque, l'objet désiré (ce que J'aimerais), l'homme va d'ores et déjà l'espérer (ce que j'espère obtenir), et l'imaginer (si je l'avais)5.

Ce phénomène permet Ç.Jne projection fictive d'une réalité pos­ sible, permettant ainsi à l'homme sujet au désir de calmer le manque en s'imaginant l'objet de son désir déjà en sa possession, et plus agréable, plus jouissif encore qu'il ne le pensait : ce qui rend donc finalement agréable et jouissif un désir qui au départ ne l'est guère Clignes 5 à 12). Ainsi l'imagination, prolongement de l'espoir, permet à l'être humain sujet au désir de mieux supporter le manque que ce désir suppose, et même de le rendre agréable6.

Cependant.

que se passe-t-il à la réalisation de7 ce même désir? Malheureusement.

l'imagination est une force si personnelle, si étroitement liée au désir, qu'elle en vient à modeler l'objet de ce désir en fonc­ tion de ce qui engendre le maximum de plaisir pour l'homme sujet à ce désir, et che:z lui8.

Par conséquent.

rien d'étonnant.

comme le révèle Rousseau, à ce que fatalement les rêves sur lesquels on a développé tant d'espoir et de plaisir d'anticipation, ne correspondent plus à la réalité.

Une fois devant l'objet réel du désir.

la jouissance et la joie cèdent donc à une irré­ sistible et inévitable déception (li nes 12 à 17). Rousseau en déduit que la véritable et réelle beauté n'est pas ce qui existe, mais celle que l'on s'imagine ( «le pays des chimères »), et qu'il ne sert à rien de chercher dans la réalité (donc de désirer) une chose que l'on trouvera toujours plus parfaite, toujours plus agréable, dans notre propre imagination, «l'Être », que cette négation de la beauté du réel épargne, est donc seul capable de créer la beaÛté, car seul à pos­ séder pour cela l'imagination nécessaire9 Clignes l 7 ·_ à 21).

Rousseau émet toutefois une réserve, précisant que ce phénomène n'est pas inévitable dans certains cas, mais qu'il se vérifie néanmoins dans toutes les passions - par définition des désirs passifs.

voire obsessionnels, dans lesquels imagination et réalité ne s'accordent jamais et qui ne peuvent donc jamais se réaliser pleinement10 (lignes 22 à 25). l 9) Que voulez-vous dire? Formulation à revoir. : lj· 1 i J i Ainsi le désir, dépassé par l'imagination, finit par devenir beaucoup plus agréable, car beaucoup plus en phase avec notre plaisir que le désir réalisé lui-même, qui devient alors objet de i déception.

Dans ce cas, la réalisation de tous l ! ses désirs est-elle chose si souhaitable que le i f croit l'opinion ? I Pour Rousseau, la réponse à cette question est 1 clairement : non.

Selon lui, le désir, et par consé- 1 quent la souffrance, la «peine>> infligée par ce j désir.

est une composante naturelle de l'être · humain : car réaliser tous ses désirs signifie au bout du compte n'avoir plus rien à désirer, puisqu'il n'y aurai+ plus de manque.

C'est donc retirer à l'homme la possibilité de désirer, et finalement lui ôter une part, voire la totalité de son humanité.

Un être humain sans désir ne souffre plus de ne pas obtenir ce qu'il désire : par conséquent il n'espère pas non plus réaliser ce désir pour calmer la souffrance, et n'imagine bien entendu pas davantage11.

Un être humain sans désir, sans espoir, sans imagination, n'est donc plus humain : il ne.... »

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