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Royaume-Uni (1986-1987): Redressement gouvernemental inespéré 1986 a été une année tout en contrastes au Royaume-Uni, sur le plan politique comme...

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« Royaume-Uni (1986-1987): Redressement gouvernemental inespéré 1986 a été une année tout en contrastes au Royaume-Uni, sur le plan politique comme du point de vue économique et social. Après les affaires Westland, British Leyland et libyenne, la cote du gouvernement conservateur était tombée au plus bas, comme le montrent les résultats des élections locales du 8 mai, humiliants pour le parti gouvernemental en Écosse (où il ne détient plus qu'un seul conseil de région), mauvais en Angleterre et au pays de Galles ; en tout, les conservateurs perdaient la majorité dans vingt-sept conseils.

La détérioration de la position gouvernementale allait continuer jusqu'à la fin juillet, en raison notamment des rumeurs de dissensions entre la reine Élisabeth II et le Premier ministre à propos de l'Afrique du Sud. Chef nominal du Commonwealth, la souveraine est naturellement soucieuse de la bonne harmonie de cette organisation ; or, certains pays menaçaient de la quitter et déjà, trente et un membres sur les quarante-cinq attendus décidaient de boycotter les jeux du Commonwealth à Édimbourg (du 24 juillet au 2 août), en représailles contre l'attitude du gouvernement Thatcher qui persistait à refuser que des sanctions énergiques soient prises contre le régime sud-africain.

Une rupture fut évitée de peu au sommet de Londres (3-5 août). Pourtant, après la trêve politique relative due aux vacances parlementaires (début août-mi-octobre), l'image du gouvernement s'est nettement redressée.

A son congrès d'octobre, le Parti conservateur a donné, sans trop se forcer, une image d'harmonie: les anti-thatchériens y ont été très discrets.

Aussi, malgré l'affaire Wright (décembre 1986), cet ancien agent des services secrets dont le Premier ministre tenta, en vain, d'empêcher la publication des mémoires en Australie ; malgré les scandales boursiers (dont le plus connu est l'affaire Guinness) qui, bien qu'antérieurs à la déréglementation du Big Bang du 27 octobre, ont révélé au grand jour la "face abjecte du capitalisme", selon l'expression de l'ancien Premier ministre Edward Heath ; malgré, enfin, l'interdiction, au nom du secret défense, de l'émission de la BBC sur Zircon, le satellite espion, qui a provoqué la démission du directeur général de la BBC, Alasdair Milne, las de la petite guerre que les conservateurs lui livraient depuis des mois, et une saisie, par la police, de films et de documents dans les bureaux régionaux de la BBC, à Glasgow, le parti gouvernemental et Mme Thatcher ont retrouvé dans les intentions de vote leur niveau de 1983, ou presque. L'opposition tentée par le désarmement Ils y ont été aidés par les deux oppositions.

Neil Kinnock, depuis qu'il est à la tête des travaillistes (octobre 1983), a surtout cherché à asseoir son autorité sur la machine de son parti, dont les déchirements des années 1979-1981 étaient encore à vif.

Il y a en partie réussi, bien secondé par le secrétaire général Larry Whitty qu'il a fait nommer en 1985, et par le comité exécutif national, où les amis de Tony Benn, longtemps porte-parole de la gauche la plus radicale, ne forment plus qu'un groupe minoritaire et impuissant.

En outre, les relations parti-syndicats se sont renforcées, d'abord parce que tous les syndicats affiliés au parti ont décidé, à de fortes majorités, de maintenir leur adhésion (une loi de 1984 les oblige à consulter leurs troupes tous les dix ans à ce sujet) et par voie de conséquence, à le soutenir financièrement ; ensuite, parce que la grande majorité des dirigeants syndicalistes cherchent, en faisant preuve de "réalisme", à faciliter le retour au pouvoir d'un gouvernement travailliste, fût-il aussi modéré que le cabinet Callaghan (1976-1979). Malgré tout, le programme travailliste contient encore des propositions controversées que ses adversaires sont prêts à exploiter: c'est le cas, par exemple, de la relance des dépenses publiques (immédiatement chiffrées à 28 milliards de livres par le ministre du Budget, John Mac-Gregor) et surtout, de la politique de désarmement nucléaire (abandon des fusées Polaris et du programme Trident II, mais aussi retrait à terme des missiles de croisière américains) qui aboutirait probablement, en dépit des dénégations travaillistes, à une mise en cause de l'appartenance à l'OTAN. C'est aussi l'enjeu de la défense qui divise les deux partis (libéral et social-démocrate) regroupés au sein de l'Alliance.

De nombreux militants libéraux sont, comme les travaillistes, tentés par le désarmement nucléaire ; les sociaux-démocrates sont plus circonspects: après tout, c'est une des raisons qui les ont conduits à quitter le Parti travailliste.

Ce différend était en voie d'apaisement au début de 1987 ; il n'en est pas moins réel et aggravé par la personnalité des deux leaders, les "deux David" (Steel et Owen) dont les ambitions respectives - et fort légitimes d'ailleurs - s'accommodent mal de la nécessité de l'union.

En tout cas, les dissensions de l'automne 1986 ont coûté cher à l'Alliance (moins de 20% des intentions de vote en octobre et novembre 1986) qui a dû attendre mars 1987 pour voir remonter sa cote (25% en moyenne), ce qui, de toute façon, était insuffisant pour qu'elle puisse espérer faire une réelle percée aux élections de juin. Reprise économique La remontée gouvernementale dans l'opinion est également due à l'influence euphorisante de la conjoncture économique.

Trois facteurs expliquent cet optimisme: l'expansion, qui avait fléchi au premier semestre 1986, a repris son rythme moyen depuis cinq ans (3% annuel), rythme plutôt meilleur que celui des voisins et concurrents de.... »

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