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Royaume-Uni (1991-1992): La victoire de John Major Après seize mois d'une difficile mais habile gestion "post-thatchérienne", (Margaret Thatcher, au pouvoir...

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« Royaume-Uni (1991-1992): La victoire de John Major Après seize mois d'une difficile mais habile gestion "post-thatchérienne", (Margaret Thatcher, au pouvoir depuis 1979, avait dû démissionner en novembre 1990), le Premier ministre sortant, John Major, a conduit son parti à la victoire aux élections législatives du 9 avril 1992.

Les résultats ont en effet donné aux conservateurs 41,85% des voix, contre 34,16% aux travaillistes et 17,88% aux démocrates-libéraux.

Grâce au système électoral (uninominal à un tour), cette majorité relative des suffrages a permis au parti tory de bénéficier d'une majorité absolue au Parlement.

Les 651 sièges de la nouvelle Chambre (un de plus qu'en 1987) se sont répartis de la façon suivante: 336 conservateurs, 271 travaillistes, 20 démocrates-libéraux, 13 unionistes nord-irlandais, 4 catholiques modérés nord-irlandais (SDLP), 4 gallois, 3 nationalistes écossais. Une "divine surprise" Ce résultat, qualifié de "divine surprise" par les conservateurs, ne semblait pas acquis dans les semaines, voire les mois qui ont précédé le scrutin. Surprise aussi parce que l'on a cru un moment que le vote des Écossais entraînerait un "éclatement" du Royaume-Uni.

Or les sondages du printemps 1992 prévoyaient une "vague" en faveur de la dévolution (c'est-à-dire une large décentralisation administrative, politique et économique) sinon de l'indépendance.

Les résultats leur ont donné tort puisque les tories n'ont pas subi la déroute attendue (ils ont même gagné deux sièges). Quels facteurs ont tranché en faveur des tories? Ce n'est certainement pas la conjoncture économique, défavorable aux conservateurs jusqu'à la fin de la campagne.

Quoique certains indices (désescalade des taux d'intérêt, ralentissement de la hausse des prix et des salaires), au second semestre 1991, aient été jugés encourageants, la reprise se faisait toujours attendre au printemps 1992 et le chômage frappait quelque 8% de la population active.

Mais les conservateurs ont la réputation d'être de bons gestionnaires et ils ont incontestablement profité de cette image. Ils ont dénoncé le programme économique des travaillistes en évaluant, par exemple, à 1250 livres par contribuable et par an l'augmentation de la "facture" fiscale qui découlerait de son application.

Par ailleurs, les conservateurs n'ont pas négligé l'impact des largesses électorales.

Le projet de budget 1992-1993, présenté par Norman Lamont, chancelier de l'Échiquier, a comporté des allégements d'impôts pour les particuliers ainsi qu'une série de mesures destinées à améliorer la situation des plus défavorisés et à aider l'industrie (en particulier automobile) et les petites entreprises.

Mais pour cela, il lui a fallu rompre ouvertement avec l'orthodoxie budgétaire de la période thatchérienne.

L'accroissement du déficit budgétaire par lequel se soldera l'exercice fiscal de 1992-1993 devait en effet être financé par une augmentation de l'emprunt public. Ces mesures ne suffisent pas, cependant, à expliquer la réélection des conservateurs.

Comme l'ont montré les émeutes qui ont éclaté début septembre 1991 dans des quartiers extrêmement déshérités de plusieurs villes de Grande-Bretagne, la question sociale n'a cessé en effet de rebondir et de s'aggraver.

Parmi les thèmes les plus sensibles de la campagne électorale, l'état souvent désastreux des services publics, en particulier le Service national de santé (NHS), a bien évidemment dominé les débats.

La réforme du NHS engagée s'apparente à une sorte de pré-privatisation du secteur de la santé et tend à instaurer une médecine à deux vitesses.

Mais le choix des travaillistes en faveur de la "modernisation" et contre la privatisation n'a pas été assez élaboré pour convaincre les indécis. Un homme de synthèse Pendant les seize mois qui ont précédé sa victoire électorale, John Major avait gouverné le pays sans la légitimité du suffrage populaire.

Issu du même parti que Margaret Thatcher, il lui avait succédé à la suite d'une crise politique (causée par les critiques vis-à-vis de la réforme des impôts locaux - poll tax). Pendant cette période transitoire, il a tenté de tirer le meilleur parti de son image d'"homme de synthèse", se revendiquant des grands principes du thatchérisme, mais se montrant plus attentif que son prédécesseur aux problèmes sociaux et aux sensibilités politiques.

Il a tenté, par la réforme de la poll tax, de réparer les erreurs du passé et a imposé un style de gouvernement privilégiant une.... »

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