Rwanda (1994-1995) L'attentat du 6 avril 1994 (toujours non élucidé) qui coûta la vie aux deux présidents du Burundi (Cyprien...
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Rwanda (1994-1995)
L'attentat du 6 avril 1994 (toujours non élucidé) qui coûta la vie aux deux
présidents du Burundi (Cyprien Ntaryamira) et du Rwanda (Juvénal Habyarimana)
est advenu dans un climat d'extrême tension politique.
Il a mis fin au processus
de retour à la paix défini par les accords d'Arusha d'août 1993, signés entre
les représentants de la "mouvance présidentielle" (de plus en plus radicalisée
sur une ligne d'exclusive ethnique pro-hutu), les partis de l'"opposition
démocratique" interne et le Front patriotique rwandais (FPR, composé pour
l'essentiel de réfugiés tutsi chassés du pays lors de l'accession du pays à
l'indépendance).
Au cours des semaines qui ont suivi, la Garde présidentielle, les diverses
milices du Hutu Power, puis les Forces armées rwandaises (FAR) ont entrepris de
décimer physiquement l'opposition interne et, plus globalement, la population
tutsi.
Face à cette extermination programmée, la non-intervention, puis le
départ, le 22 avril 1994, des forces des Nations unies ont traduit l'impuissance
et les contradictions de la communauté internationale.
La tragédie consommée, il
a fallu attendre le 23 juin pour que l'opération humanitaire multinationale
(dite Turquoise), sous commandement français, soulage la mauvaise conscience
internationale.
Au terme de cette guerre totale qui s'est achevée à la fin juillet 1994 par la
victoire des troupes du FPR, les pertes civiles dépassaient le demi-million de
victimes (tutsi dans leur très grande majorité).
On décomptait, par ailleurs, au
moins deux millions de réfugiés (principalement au Zaïre et en Tanzanie) et
trois millions de déplacés à l'intérieur du pays.
Un gouvernement s'inspirant des accords d'Arusha, d'où les représentants de
l'ex-parti présidentiel MRND (Mouvement républicain national pour la démocratie
et le développement) ont été exclus du fait de leur responsabilité dans le
génocide - qualification donnée par les Nations unies aux crimes commis -, a été
mis en place le 19 juillet 1994 par le FPR dans un pays dévasté.
Les tâches qui
lui ont incombé relevaient de la quadrature du cercle: rétablir la sécurité pour
tous dans un climat exacerbé par la monstruosité des violences, rompre avec la
tradition d'impunité sans céder à l'esprit de vengeance, restaurer les
infrastructures collectives vitales (eau, soins aux victimes, habitat) sans
moyens logistiques....
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