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Rwanda (1999-2000): Le risque de la radicalisation Les démissions, le 6 janvier 2000, du président de l'Assemblée nationale Joseph Sebarenzi...

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« Rwanda (1999-2000): Le risque de la radicalisation Les démissions, le 6 janvier 2000, du président de l'Assemblée nationale Joseph Sebarenzi Kabuye et, le 28 février, du Premier ministre Pierre-Célestin Rwigema (en poste depuis 1995), suivies, le 23 mars, du départ du président de la République Pasteur Bizimungu (en poste depuis 1994), ont traduit l'érosion du système politique autoritaire mis en place après la guerre civile et le génocide de 1994.

La succession des épurations, démissions, fuites à l'étranger, voire assassinats de personnalités a illustré l'acuité des divisions au sein du bloc militaire qui contrôle les principales sphères de la vie publique, ainsi que la violence des règlements de comptes interpersonnels.

Désigné le 4 avril 2000 par le Front patriotique rwandais (FPR) comme candidat à la Présidence, le ministre de la Défense et homme fort du régime depuis 1994, le général-major Paul Kagamé, a été élu le 17 avril par l'Assemblée, élargie aux membres du gouvernement. Le renouvellement des principaux dirigeants du pays accompagnait un délicat processus de mise en place d'un cadre institutionnel durable - des élections communales, préfectorales et législatives étant programmées d'ici à 2003 - qui légitimerait la prise de contrôle du pouvoir réalisée par le FPR, émanation des réfugiés tutsi, après sa victoire militaire de 1994.

L'ouverture proclamée devait notamment répondre à la crainte de dirigeants militaires et civils que les stratégies de "passage en force", auxquelles recourt habituellement le pouvoir rwandais, ne conduisent à un isolement majeur vis-à-vis des soutiens internes et externes (neutralisation des partis de l'ex-opposition au sein du gouvernement de transition et accaparement de fait de l'activité politique légale par le FPR, mise en cause frontale de l'Église catholique avec l'arrestation en avril 1999 puis le procès à partir de septembre d'un évêque (acquitté faute de charges convaincantes en juin 2000), prise de contrôle militaire directe des provinces congolaises riveraines et confrontation victorieuse avec l'armée ougandaise - théoriquement alliée - en août 1999 pour le contrôle des territoires occupés au Congo [-Kinshasa], refus systématique de toute conditionnalité émanant des bailleurs de fonds étrangers...).

Le risque est apparu bien réel du fait de l'hostilité croissante des grands États de la région, notamment la Tanzanie, le Kénya et l'Afrique du Sud, face à la poursuite du conflit au Congo (-Kinshasa), du fait des.... »

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