Rwanda (2003-2004): Plébiscite du pouvoir en place Après l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution le 26 mai 2003, l’élection présidentielle...
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Rwanda (2003-2004): Plébiscite du pouvoir en place
Après l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution le 26 mai 2003,
l’élection présidentielle du 25 août 2003 a vu la consécration par le suffrage
universel (plus de 95 % de voix) du chef de l’État sortant, le général-major
Paul Kagamé, l’homme qui a «mis fin au génocide» des Rwandais tutsi de 1994.
Lors des élections législatives du 30 septembre suivant, trois quarts des
suffrages sont allés aux candidats du Front patriotique rwandais (FPR), le parti
du président Kagamé, le reste des voix se répartissant entre deux autres partis
alliés du FPR.
La suspension du Mouvement démocratique républicain (le plus ancien et important
parti du pays), l’encadrement constant des populations, la condamnation, le 7
juin 2004, à quinze ans de prison de l’ex-président Pasteur Bizimungu faisant
suite à deux ans d’emprisonnement, déjà, pour avoir tenté de créer une formation
politique, confirmaient l’instauration d’un système de parti unique de facto.
Le
processus de concentration du pouvoir s’est prolongé en mai 2004 avec le
renouvellement impromptu de plusieurs dizaines de maires de communes, la
restriction des possibilités de déplacements entre districts, la neutralisation
des derniers militants indépendants du mouvement des droits de l’homme ; il
s’est également traduit par la fuite à l’étranger d’opposants, de militaires, de
journalistes...
La commémoration, en avril 2004, du dixième anniversaire du génocide a donné
lieu à d’imposantes cérémonies.
Elles ont néanmoins été troublées par la relance
de vives accusations envers la France après la publication d’informations
mettant en cause la responsabilité du FPR dans l’organisation de l’attentat du 6
avril 1994 qui coûta la vie aux présidents rwandais et burundais et marqua le
début du génocide.
Les enjeux judiciaires étaient importants notamment vis-à-vis
du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), dont la procureure Carla
del Ponte n’a pas été reconduite.
Son successeur, Hassan Aboubacar Jallow, qui a
hérité du délicat dossier des poursuites pour crimes de guerre et crimes contre
l’humanité commis en 1994 par....
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