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SAINT THOMAS ET LA PHILOSOPHIE DU XIIIe SIÈCLE par Jean PJi';PIN Les circo�stances nouvelles Parmi les nouveautés sociologiques et culturelles...

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« SAINT THOMAS ET LA PHILOSOPHIE DU XIIIe SIÈCLE par Jean PJi';PIN Les circo�stances nouvelles Parmi les nouveautés sociologiques et culturelles · qui marquent le· XIIIe siècle et retentissent profondément sur la vie intellectuelle, il .faut -signaler d'abord la création des universités.

Cette initiative procède d'un regr�upement corporatif des gens d'étude, soucieux de défendre leurs intérêts communs.

La première fondation se produit à Bologne, où dominent les juristes; puis apparaissent les universités de Paris èt d'Oxford� L'enseignement se distribue sous deux formes principales : la « leçon ))' ou lecture com­ mentée d'un texte sacré ou doctrinal; la « dispute >i, soit préparée (Questions disputées), soit improvisée (Questions quodlibétales). 1 Un autre fait nouveau de grande portée fut la-découverte d'Aristote.

On ne connaissait jusque-là que les œuvres logiques de ce philosophe, et encore ne les connut-on pas d'un bloc : jusqu'au deuxième tiers du xn° siècle, on dispose, dansla traduction latine de Boèce, des Catégories et du traité De l'interprétation; joints à l' Isagogé de Porphyre, ces écrits constituent la Logica vetus; c'est à ce moment seulement que l'on accède à la Logica nova, qui comprend le reste de l'Orga­ non, à savoir les Premiers et Seconds analytiques, les Topi­ ques et les Réfutations sophistiques.

Les autres traités aristo­ téliciens, qui ont trait à la métaphysique et à la philosophie naturelle, parvinrent eux aussi en deux temps : à la fin du xn° siècle, un groupe de traducteurs dont le centre est Tolède donne une version latine de leurs traductions arabes, et traduisent en même temps des commentaires arabes imprégnés de néoplatonisme; au x1u8 siècle enfin, Robert Grossetête et surtout, sur la demande de saint Tho­ mas d'Aquin, Guillaume de Moerbeke exécutent des tra­ ductions directement· sur le texte grec.

Grâce à cet effort progressif, on dispose maintenant en latin ,de la quasi­ totalité des œuvres d'Aristote.

L'engouement aristotélicien qui s'ensuivit fut tel que les tenants de la tradition augus­ tinienne s'en alarmèrent; le concile de Paris interdit en 1210 qu'Aristote fasse l'objet de « leçons ll; mais cette prescription est progressivement adoucie, et la théologie pourra bientôt bénéficier de l'instrument incomparable procuré par la philosophie d'Aristote. En même temps qu'ils ont accès à l'aristotélisme, et sou­ vent d'ailleurs pas la même voie, les hommes du x1n8 siècle prennent connaissance de certaines.... »

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