Sans trop simplifier les choses, il semble que l'on puisse distinguer trois dispositions psychologiques du lecteur; plus simplement, trois façons...
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Sans trop simplifier les choses, il semble que l'on puisse distinguer
trois dispositions psychologiques du lecteur; plus simplement, trois
façons de lire.
La première est d'y chercher une diversion de la vie : on prend un livre,
le soir, quand on est fatigué d'une journée de travail, pour y trouver un
agrément de l'imagination, une pente facile de l'intelligence vers des
objets qui l'amusent, vers des problèmes artificiels propres à la détourner
des questions concrètes que lui posent durement le.travail professionnel,
l'action sociale ou la méditation morale.
Ainsi fait, par exemple, le lec
teur de romans policiers - et je ne vais pas commencer par dire du mal
des romans policiers, et par me brouiller avec ceux qui en usent, je me
ferais du premier coup trop· d'ennemis ! J'admets parfaitement que l'on
pratique cette méthode de lecture récréative, que l'on cherche à l'étenilre
à beaucoup d'autres ouvrages, dont certains ne sont pas sans mérites : je
ne conteste nullement le talent de Georges Simenon, ou de Marcel
Pagnol, ou de Pierre Benoit (...).
Une seconde façon de lire, analogue à la première, mais plus raffinée,
est de demander à l'œuvre littéraire une pure jouissance esthétique : par
conséquent, encore, une diversion de la vie, mais à un niveau plus relevé,
où le plaisir est de goûter une belle musique de la phrase, de subtiles
consonances d'images, un ordre parfait de la pensée, quelles que soient
d'ailleurs....
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