Schopenhauer ► Expliquer le texte suivant : Le caractère de l'homme est invariable : il reste le même pendant toute...
Extrait du document
«
Schopenhauer
► Expliquer le texte suivant :
Le caractère de l'homme est invariable : il reste le même pendant
toute la durée de sa vie.
Sous l'enveloppe changeante des années, des cir
constances où il se trouve, même de ses connaissances et de ses opinions,
demeure, comme l'écrevisse sous son écaille, l'homme identique et indi5 viduel, absolument immuable et toujours le même.
Ce n'est que dans sa
direction générale et dans sa matière que son caractère éprouve des modi
fications apparentes, qui résultent des différences d'âges, et des besoins
divers qu'ils suscitent.
L'homme même ne change jamais : comme il a agi
dans un cas, il agira encore, si les mêmes circonstances se présentent: (en
10 supposant toutefois qu'il en possède une connaissance exacte).
L'expé
rience de tous les jours peut nous fournir la confirmation de cette vérité :
mais elle semble la plus frappante, quand on retrouve une personne de
.
connaissance après vingt ou trente années, et qu'on découvre bientôt
qu'elle n'a rien changé à ses procédés d'autrefois.
- Sans doute plus d'un
1s niera en paroles cette vérité : et cependant dans sa conduite il la présup
pose sans cesse, par exemple quand il refuse à tout jamais sa confiance à
celui qu'il a trouvé une seule fois malhonnête, et, inversement, lorsqu'il
se confie volontiers à l'homme qui s'est un jour montré loyal.
Car c'est
sur elle que repose la possibilité de toute connaissance des hommes, ainsi
20 que la ferme confiance que l'on a en ceux qui ont donné des marques
incontestables de leur mérite.
Arthur Schopenhauer, Essai sur le libre-arbitre, 1838.
La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise.
Il faut et if suffit
que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du
problème dont il est question.
■ Dégager la problématique du texte
• Dans ce texte, Schopenhauer envisage la question de l'identité, en se
demandant ce qui persiste de nous à travers le temps.
L'opinion commune
voudrait que nous changions avec le temps - j'ai changé, dira-t-on.
Mais
un individu change-t-il vraiment ?
• S'il change en apparence, on est toutefois fondé à se demander ce qui,
de lui, change alors.
Quelle est la part changeante, et inversement le noyau
irréductible d'un sujet ? Et si ce noyau irréductible n'existait pas, comment
serait-il possible de connaître autrui ? Mais qu'est-ce qu'un caractère, et
comment faire reposer la possibilité même de connaître les autres sur une
réalité si impalpable, si fuyante? Notre caractère n'est-il pas lui-même
affecté par la vie, par les expériences que nous traversons ? Au fond, ce
que nous sommes, c'est-à-dire ce qui, de nous, reste identique à travers le
temps, est-ce un caractère ? Mais si notre caractère ne persistait pas au
delà du changement qui nous affecte, comment nous serait-il possible de
connaître quelqu'un, et comment nous serait-il possible de nous attacher
à lui par certains sentiments, en particulier par la confiance, qui suppose
qu'on lui reconnaisse certaines propriétés intangibles qui persisteraient
dans l'avenir ?
■ Repérer la structure du texte et les procédés d'argumentation
• Dans un premier temps, Schopenhauer énonce l'idée qu'il va développer
tout au long du texte : ce qui persiste de nous à travers le temps,....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓