Selon votre préférence, résumez le texte en suivant le fil du développement' ou faites-en une analyse qui, distinguant ef ordonnant...
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Selon votre préférence, résumez le texte en suivant le fil du
développement' ou faites-en une analyse qui, distinguant ef ordonnant
les thèmes, s'attache à rendre compte de leurs rapports.
Inscrivez
nettement en tête de
l'exercice le mot résumé ou le mot analyse.
Choisissez ensuite un problème qui ait dans ce texte une réelle consis
tance et auquel vous attachez un intérêt particulier; vous en préciserez les
données et vous exposerez, en les justifiant, vos propres vues sur la ques
tion.
Cette seconde partie sera précédée du titre : discussion.
Une expérienc'e extrêmement instructive, et dont il faut suivre le déve
loppement si l'on porte le moindre intérêt à la vie moderne, est l'essai pour
suivi, depuis quelques mois 1, en France, pour vulgariser la pratique du
«voyage à érédit».
[.•.]
Le particulier qui désire faire un voyage et n'en possède pas les moyens
matériels s'adresse à l'agence, trace le plan de son excursion, en fixe l'épo
que et la durée.
Le devis établi, le contrat dressé, le voyageur reçoit une
série de bons lui permettant d'acquitter la totalité de ses dépenses dans les
hôtels, trains et paquebots pourboires compris.
Tout est prévu, sauf les
caprices essentiellement imprévisibles et les fantaisies individuelles qui ne
sauraient s'exprimer en« bons».
L'heureux touriste n'a plus qu'à boucler
ses valises.
Au retour, dix ou douze mois lui sont accordés pour payer le
plaisir enfui.
Je vois très bien comme l'affaire pourrait être non seulement défendue,
mais encore prônée : « Il est injuste que le salutaire et profitable divertisse
ment des voyages soit réservé aux seuls élus qui peuvent en assumer
d'avance la mise de fonds ...
Faciliter les voyages, c'est travailler à nouer
des liens entre les peuples.:.
On achète à crédit une maison, des meubles,
pourquoi n'achèterait-on pas le voyage qui, justement, meuble la mémoire
de si beaux souvenirs...» C'est évidemment une succulente littérature de
prospectus.
L'achat à crédit d'un certain nombre de biens nécessaires à la vie quoti
dienne d'une famille ne me semble pas un opération contestable.
[.
..
] Les
spécialistes de ces questions ont un argument péremptoire : «Vaut-il
mieux acheter sa maison à trente ans et passer le reste de sa vie à la payer
et à en jouir, ou bien travailler soixante-dix ans pour acheter sa maison à la
veille même de la mort?» [ ...]
Le débat se présente sous un jour un peu moins clair quand il s'agit de
ces biens que l'on dit superflus parce qu'ils représentent non pas même du
plaisir assuré, mais une promesse de plaisir.
Chez nous, en France, et jusqu'à ce jour, l'homme de' condition
moyenne qui désirait faire un voyage épargnait d'abord l'argent.
Ce pré
lude laborieux était plus ou moins long, selon l'ampleur du dessein; mais
l'économie même, toute fortifiée de rêveries et de supputations, était, dès
son principe, du plaisir, et du meilleur et du plus excitant; elle ornait et
enflammait le désir, qui demeure le premier, le plus souhaitable de tous les
biens.
L'heure venue de la satisfaction, l'argent se dépensait avec un
mélange variable de contentement et de dépit.
Même si l'aventure laissait
des regrets, elle ne laissait pas de charges.
Les gens qui voyagent beaucoup savent avec quelle promptitude le
voyage d'hier recule dans le passé, combien vite il est mis au nombre -
souvenir heureux ou haïssable - des biens que l'on ne possède plus.
Et ce
plaisir mort, voici que le voyageur-nouveau-style, le voyageur-du-voyage
à-crédit, devra, pour le solder, faire une épargne non plus nourrie d'espoir,
mais empoisonnée de mélancolie, peut-être même de remords.
Tranchons sans plus attendre.
Je connais les vertus et les manques de
mes compatriotes, aussi force m'est de souhaiter à de telles entreprises, en
France tout au moins, un de ces échecs réconfortants dont les victimes
elles,-mêmes peuvent toujours retirer une sorte de consolation patriotique.
Tant que le Français moyen aura le bon sens et le courage entêté de
refuser le plaisir à crédit, il n'y aura pas lieu de se livrer au désespoir.
Le phonographe à crédit, le poste de T.S.F.
à crédit, la glacière à crédit
et même l'automobile à crédit - l'auto de plaisir à crédit-, et même et
surtout enfin le voyage à crédit, autant de signes dans lesquels le specta
teur attentif reconnaît de puissantes causes de désordre et d'abaissement
moral.
Les industries qui recourent à de pareilles méthodes avouent leur
angoisse, affichent leurs difficultés.
L'affreux désarroi des grandes nations
fabricantes ne nous serait-il d'aucun enseignement? Malgré l'énergie,
l'ingéniosité et mettons, pour être généreux, le génie des....
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