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Serbie-Monténégro (2002-2003): Crise constitutionnelle et tensions internes La vie politique de l'année 2002 a été rythmée par les négociations laborieuses...

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« Serbie-Monténégro (2002-2003): Crise constitutionnelle et tensions internes La vie politique de l'année 2002 a été rythmée par les négociations laborieuses et conflictuelles à propos de la Charte constitutionnelle devant définir les fondements de la nouvelle union entre la Serbie et le Monténégro, selon l'accord conclu le 14 mars 2002 entre les autorités des deux républiques, sous l'égide de l'Union européenne (UE).

Alors que la nouvelle Constitution aurait dû être adoptée fin juin 2002, le Parlement fédéral ne l'a entérinée que le 4 février 2003.

Elle établit une communauté étatique dénommée Serbie-Monténégro pour une période de trois ans, au terme de laquelle chacune des deux républiques pourra organiser un référendum sur l'indépendance.

Le Monténégro a fait savoir qu'il utiliserait cette possibilité – il avait déjà développé sa propre politique étrangère indépendamment de Belgrade à compter de 1997, abandonné la monnaie yougoslave (le dinar) et mis en place ses propres douanes.

Mais après avoir encouragé le Monténégro dans cette voie, les puissances occidentales (l'UE et les États-Unis) ont changé de stratégie après la chute du chef de l'État yougoslave Slobodan Milosevic le 5 octobre 2000, le contraignant à abandonner l'option d'une indépendance immédiate.

En Serbie, le groupe d'experts G17 Plus, transformé en parti politique en 2002, a dénoncé l'absence d'harmonisation économique (douanes, impôts, monnaie, etc.) entre les deux républiques.

L'UE s'est montrée défavorable à l'hypothèse que les deux seuls États indépendants avant la création de la Yougoslavie en 1918, recouvrent leur souveraineté et leur indépendance. Annulations d'élections en cascade À cette crise se sont ajoutées les tensions politiques internes.

En Serbie, les dissensions se sont creusées au sein de la coalition gouvernementale regroupant près d'une vingtaine d'organisations, tandis que le Parti démocrate de Serbie (DSS) du président yougoslave Vojislav Kostunica, formation politique néotraditionaliste passée à l'opposition, redoublait ses attaques contre le gouvernement réformateur de Zoran Djindjic.

Les constantes rivalités politiques étant mal perçues dans l'opinion publique, l'élection présidentielle a échoué à deux reprises, en septembre-octobre puis en décembre 2002, en raison d'un taux de participation inférieur à 50 %.

Le premier scrutin avait vu s'opposer, au second tour, Vojislav Kostunica (66,86 % des voix) et le vice-premier ministre fédéral, Miroljub Labus (30,91 %), candidat du camp réformiste.

Le suivant a vu Vojislav Kostunica affronter deux candidats d'extrême droite, Vojislav Seselj (Parti radical serbe) et Borislav Pelevi (Parti de l'unité serbe).

La présidente de l'Assemblée de Serbie, Natasa Micic, assurait l'intérim de la Présidence à compter de l'expiration du mandat de Milan Milutinovic le 8 janvier 2003. L'élection présidentielle suivante ne devait être convoquée qu'après l'adoption de la nouvelle Constitution de la République de Serbie, d'ici fin 2003. Après deux élections annulées (22 décembre 2002 et 8 février 2003) en raison d'un taux de participation insuffisant, et une révision de la loi électorale (suppression du quorum de 50 % de participation), le candidat du Parti démocratique des socialistes (DPS) et du Parti social-démocrate (SDP), Filip Vujanovic, a été élu président du Monténégro dès le premier tour, le 11 mai 2003.

Ce scrutin avait été boycotté par le principal parti d'opposition, le Parti socialiste populaire (SNP, pro-yougoslave, ancien allié de S.

Milosevic). Alors que l'UE tentait de marginaliser l'ancien président monténégrin Milo Djukanovic au profit des forces politiques proyougoslaves pourtant compromises par leur soutien au régime de S.

Milosevic, les élections législatives tenues le 20 octobre 2002 se sont soldées par une nette victoire du DPS, qui a obtenu 31 sièges sur 75, tandis que son allié, le SDP, n'en.... »

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