Devoir de Philosophie

Sganarelle et Don Juan Don Juan et Sganarelle forment un couple indissoluble même si les sentiments éprouvés l'un pour l'autre...

Extrait du document

« Sganarelle et Don Juan Don Juan et Sganarelle forment un couple indissoluble même si les sentiments éprouvés l'un pour l'autre sont bien souvent divisés.

Contrai­ rement aux victimes abandonnées, Sganarelle est le seul être dont Don Juan ne se sépare jamais (ils tiennent tous les deux ensemble 25 scènes sur 27). Le texte (I1) suggère même qu'ils se connaissent depuis longtemps. Sganarelle suivra Don Juan avec dévouement jusqu'à la mort (il est vrai que le maître est son débiteur).

Don Juan fidèle pendant toute sa vie à son serviteur le quitte pourtant en ne le payant pas.

L'attachement du maître envers son valet succombe.

Sganarelle est l'objet de la dernière trahison. Sganarelle et Don Juan sont bien différents et leur réunion procède de la tendance baroque à conjoindre et à concilier les extrêmes.

L'un est un grand seigneur courageux et original, l'autre un valet rustre, un poltron et un conformiste aux idées communes.

Sganarelle fait figure d'ignorant superstitieux à la foi naïve, plein d'un bon sens populaire qui croit aux interventions surnaturelles.

Il souligne alors par contraste le libertinage accusé de Don Juan, ce qu'il contient de diabolique et de révolté. Le valet participe aux avertissements de façon récurrente : au fur et à mesure de la pièce, il est de plus en plus convaincu de la mort et de la damnation du libertin.

«Vous serez damné à tous les diables» (V2). Malgré ses croyances en tout et n'importe quoi (du «loup-garou» à «l'autre vie», du «moine bourru» à l'«enfer», du «diable» aux «miracles de la médecine»), Sganarelle est approuvé par le dénouement de la pièce.

Le Ciel donne raison à ce curieux représentant de Dieu sur terre, plus loufoque qu'authentique théologien. À plusieurs reprises, il se prépare à parler et à condamner son maître. Mais à chaque fois la peur le paralyse (car Don Juan le terrorise).

Il opte pour de prudents apartés* qui dévoilent pour lui et avec la connivence du public les secrets de sa conscience plutôt que pour de véritables affrontements («Paix ! coquin que vous êtes ; vous ne savez pas ce que vous dites, et Monsieur sait ce qu'il fait.

Allons», II2).

À l'acte V cependant, le valet parle en son nom, il dit vraiment ce qu'il pense.

Pour une fois il devient la conscience de son maître. Hormis ces dissemblances, des liens étroits existent entre les deux personnages.

Fasciné et épouvanté par une vie privée qu'il connaît parfaitement, à laquelle il est associé comme complice, et dont il est encore le spectateur (voir II2 et ill2), Sganarelle connaît Don Juan sur le bout du doigt.

Par un fait étrange, ils ont le même marchand auprès de qui ils ont contracté les mêmes dettes.

Sganarelle est encore le seul à souper à la table du maître et le seul à être servi par les autres domestiques.

Sganarelle est, de plus, un confident précieux, un double opposé auquel Don iuan parle comme s'il parlait à.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓