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Si l'on en croit un cinéaste, il faut admettre en fait qu'un aveugle au théâtre et qu)m sourd au cinéma,...

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« Si l'on en croit un cinéaste, il faut admettre en fait qu'un aveugle au théâtre et qu)m sourd au cinéma, s'ils perdent une part importante du spectacle, en conservent pourtant l'essentiel ». Vous apprécierez cette opinion, el! vous fondant sur des exemples précis emP.runtés à ces deux arts. 4 Conseils. � Encore une fois, nous prenons un peu ce sujet pour prétexte, et nous p'en donnerons pas à proprement parler un corrigé.modèle. L'opinion dù cinéaste anonyme qui nous est soumise, doit être l'occasion pour·vous d'analy:ser des exemples de film et de pièce que vous avez vus.

Nous ne pouvons en aucun cas faire ce travail à votre place.

Cependant nous pouvons essayer sur des exemples qui nous sont propres, d'élargir votre perspective critique et de vous fournir des éléments de réflexion auxquels vous pourrez confronter vos expériences.

Enfin un conseil qui va peut-être de soi, -mais qù'il convient hélas de rappi:ler: si vous n'allez jamais au cinéma, si vous n'allez jamais au théâtre ne prenez surtout pas un sujet de ce.genre. Document. $ A l'écran l'homme cesse d'être le foyer du drame pour devenir (éventuellement) le centre d'un univers.

Le choc de son action _peut y développer ses ondes à l'infini; _le décor qui l'entoure participe-de l'épaisseur du monde.

Aussi bien comme tel l'acteur peut en être absent, car l'homme n'y jouit à priori d'aucun privilège sur la bête ou la forêt.

Cependant rien n'exclut qu'il soit le principal et l'unique ressort du drame (comme dans la Jeanne d'Arc de Dreyer) et en cela le cinéma peut fort bien se superposer au théâtre.

En tant qu'action.celle de Phèdre ou du Roi Lear n'est pas moins cinématographique que théâtrale et la mort visible d'un lapin dans La règle du jeu nous atteint tout autant que celle racontée du petit chat d'Agnès. Mais si Racine, Shakespeare où Molière ne supportent pas d'être portés au cinéma par un simple enregistrement plastique et sonore, c'est que le traitement de l'action et le style du dialogue ont été conçus en fonçtion de leur écho sur l'architecture de la salle.

Ce que ces tragédies ont de spécifiquement théâtral, ce n'est pas tant leur action que la priorité humaine donc verbale, donnée à l'énergie dramatique.

» André BAZIN, Qu'est:ce que le cinéma? Lectures. A.

BAZIN : Qu'est-ce que le cinéma? t.

I à IV, éd.

du.Cerf. R.

BRESSON : Notes sur le cinématographe, N.R.F. CORNEILLE: Andromède. BOILEAU: Art poétique. SUJET TRAITÉ Introduction Le théâtre fut longtemps la seule forme d'expression littéraire qui possédât une dimension plastique; spatiale, extra-textuelle. C'était en effet la seule chose qui le distinguât des autres genres. Pas plus l'existence d'une intrigue que l'investigation des carac­ tères ou l'analyse de situation n'étaient définitoires du th.éâtre.

Le roman, l'épopée ou l'essai y avaient recours tout autant que la scène.

Lq nécessité� essentiell!}- de l'incarnation d'un texte, de sa matérialisation est prouvée a contrario par le très petit nombre de pièces qui ne furent écrites que pour être lues.

Un spectacle dans un fauteuil, Comédies et proverbes de Musset sont des exceptiqns qui confirment la règle. Mais comme il arrive souvent, un clou chassant l'autre, l'avènement du cinéma, inuet à ses débuts, donc exclusivement visuel, a repoussé le théâtre dans la �tégorie du littéraire pour prendre sa place.

Le théâtre serait défini avant tout comme un texte, le cinéma comme une image, une représentation; de là la phrase qui nous est soumise: « Il faut admettre en fait qu'un aveugle au théâtre, et qu'un sourd au ciI1éma, s'ils perdent.... »

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