Si vous étie� né Indien Si vous étiez né Indien... Imaginez un petit peu, ça ne coûte rien... Votre mère...
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Si vous étie� né Indien
Si vous étiez né Indien...
Imaginez un petit peu, ça ne coûte rien...
Votre mère vous aurait
mis au monde dans un coin de la cabane, allongée sur un tas de guenilles.
Le cordon ombilical, on vous l'aurait coupé avec un tesson de bouteille
ou un couteau rouillé.
On vous aurait appelé Raj.
A sept ans, votre mère
vous ficelle un vieux torchon autour des hanches : finis les jeux insouciants
dans la poussière et le soleil.
Vous êtes un petit homme, on vous envoie
aider votre père aux champs et garder les chèvres.
Il n'y a pas d'école
pour les petits paysans indiens : nous ne savez ni lire ni écrire...
et encore .
heureux que vous �oyez en vie : la moitié de vos p__etits copains d'enfance
sont déjà dans l'autre monde.
Il vous reste à peu près une vingtaine d'an
nées devant vous et il s'agit de vous dépêcher si vous voulez en profiter
un peu.
A quinze ans, on vous marie avec une fille de treize, et vous voilà
bientôt père de famille; vous l'aimez bien votre petit Profulla, vous en
êtes fier, mais tant de maladies et de maléfices rôdent.
Un jour, il reste
allongé dans un coin de la hutte, et vous êtes là à vous.morfondre, impuis
sant, ne sachant que faire.
Pas de docteur ni de médicaments.
Malgré
l'aide des voisines, malgré les prières, les herbes et les tisanes, votre gosse,
il crève là, sous vos yeux, d'on ne sait quoi.
· Et vous continuez à exister.
Vêtu d'un simple pagne, miné de palu
disme, toujours à la merci des bêtes fauves, abruti de chaleur et de faim,
vous grattez quand même votre lopin de terre, bienheure:!JX encore si
vous en avez un.
Et si la mousson ;:i.
tardé, votre unique repas disparaît�
Dans votre tanière en torchis, vous avez faim, vos gosses ont faim, votre
femme à faim, toute leur vie ils auront faim et vous les voyez se décharner
sous vos yeux, vous voyez mourir à petit feu les deux enfants qui restent
.
des cinq ou six que votre femme a mis au monde.
Mais ce n'est pas fini : l'usurier, le propriétaire veulent encore vous
soutirer de l'argent, reprendre votre terre.
Votre foi inébranlable, votre
courage tranquille vous aident à surmonter toutes ces épreuves.
Vous arrivez à vingt-sept ans.
Vingt-sept ans! Et c'est fini.
Épuisé
par la dysenterie et mille autres maux, vous cessez de souffrir.
G.
Douart : Opération Amitié
Librairie Plon éd.
COMPRÉHENSION DU TEXTE
1.
Précisez à l'aide de ce texte les conditions de vie des hommes des pays sous-déve
loppés.
2.
Pourqùoi les mariages unissent-ils des époux très jeunes? Comment expliquez-vous
que la natalité soit si élevée?
3.
En quoi la....
»
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