Somalie (1993-1994) L'assassinat de vingt-quatre "casques bleus" pakistanais, le 5 juin 1993, a entraîné une dérive inquiétante de l'Opération des...
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Somalie (1993-1994)
L'assassinat de vingt-quatre "casques bleus" pakistanais, le 5 juin 1993, a
entraîné une dérive inquiétante de l'Opération des Nations unies pour la Somalie
(Onusom, sous direction américaine).
Celle-ci, organisée pour faire cesser
l'affrontement des factions déchirant le pays depuis la chute du régime de Siyad
Barre en 1991, a lancé la chasse au général Mohamed Farah Aydiid, dirigeant de
l'Alliance nationale somalienne (SNA), et à ses conseillers, tenus pour
principaux responsables de la dérive du pays.
En minimisant les aspects
politiques aux dépens de la logique militaire, l'Onusom est ainsi devenue, en
quelque sorte, une faction somalienne, tissant des alliances avec les opposants
de Aydiid, menant une guerre urbaine sans aucune considération pour les droits
de l'homme ou pour la convention de Genève.
Fin août 1993, les États-Unis,
inquiets du piétinement de la mission, ont fait appel aux troupes spéciales des
rangers de la Delta Force de sinistre réputation après leurs prestations à
Grenade (1983) et à Panama (1989).
L'absence de coordination au niveau militaire
et l'aveuglement politique ont conduit, le 3 octobre 1993, à un affrontement où
ont péri dix-huit soldats américains, plusieurs dizaines de "casques bleus"
malaisiens et des centaines de Somaliens.
La mort de ces rangers a conduit à une inversion complète de la politique
américaine - la responsabilité de l'échec étant attribuée aux Nations unies qui
avaient suivi plus qu'elles n'avaient dirigé cette entreprise: les troupes
américaines quitteraient la Somalie avant le 31 mars 1994; d'ici là le général
Aydiid, diabolisé pendant l'été, serait choyé afin d'éviter de nouvelles pertes
humaines.
Le 20 novembre Washington définissait d'une façon très restrictive les
conditions d'une nouvelle participation à une opération des Nations unies; les
effets en ont été sensibles peu après vis-à-vis des crises et conflits en Haïti,
en Bosnie et au Rwanda.
La crise somalienne n'en était pas réglée pour autant après le départ américain....
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